Claude Roy |
Rien n'est plus à moi seul aujourd'hui En ouvrant trop vite une porte je traverse parfois cette ombre qui attend mon retour et je n'ai plus qu'à m'excuser Rien n'est plus à moi seul aujourd'hui mais ce mort mon ami réclame sa part avec ce lent poids de silence malhabile qu'il étend depuis le jour où cette mitrailleuse invisible a parlé plus fort et plus dur que lui dans le petit matin qui sortait des forêts Rien n'est plus à moi seul aujourd'hui Il faut que je garde pour lui ce soleil dans les bois d'automne ce peu de feuillage qui luit la joie tranquille qu'il me donne Il faut que je garde pour lui Ce sourire où je me repose et la fraîcheur de cette pluie qui n'effeuillera pas les roses Il faut que je garde pour lui ce creux d'épaule et sa chaleur un peu de ce plaisir des nuits -un peu de jour et de bonheur Je partageais avec toi mes billes maintenant un peu de ma vie O mort mort qui m'attend à la maison. |
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Claude Roy (1915 - ?) |
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Portrait de Claude Roy | |||||||||