Dominique Pagnier |
Le garde polonais aux yeux cernés de sciure, aux mains grasses d'essence. Sa femme qui ne supportait plus l'amour qu'il lui donnait avec des destructions de forêts dans les yeux. Et sa fille qui se déshonora toute seule pour abréger sa solitude. (Fermant les yeux, elle perçut le cri lointain d'un rapace et comme du bec il perçait l'oil tendre de la martre. Elle usa d'une forme barbare voyant qu'elle n'expliquerait son sang que par les ravages de la horde. Mais cette même pourpre la gardaient les commande-ries baltes dans la brique de leurs murs : Toruri, Reval et Marienburg, de même que le cour cinq fois fléché qu'y adora le père quand, ouvrier des constructions navales, il suait l'iode et la rouille.) Maintenant c'est le vin de l'oubli qu'avant boire il contemple longtemps pour voir au travers le monde et cette Passion solaire qui rougit la mer vers minuit. |
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Dominique Pagnier (1951 - ?) |
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Portrait de Dominique Pagnier | |||||||||