Dominique Pagnier |
L'extrême pureté des camps perdus dans les grands bois, la lettre à peine ouverte la révèle dont le papier renvoie sur le visage de la mère la glorieuse lumière de l'hiver quarante-trois passée par l'imposte au fond du couloir. Dame Holle secoue son édredon sur les baraquements quand il écrit qu'il va bien, qu'il a bien reçu son tricot, et que personne n'a jamais été si proche de celle qu'il aime depuis qu'il est tenu dans le carré de son enfance par l'enchantement d'une ronce de fer ; car chaque matin, dans la fumée des charbonnières, c'est l'elfe qui vient à sa rencontre foulant l'euphorbe poussée entre les rails du vieux chemin de fer d'Ettlingen. Dès lors la mère recherche la parure de ses vieilles fiançailles pour la joindre au prochain colis avec la recommandation d'embrasser pour elle la fille dont elle attend une postérité plus subtile qu'une gelée blanche. |
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Dominique Pagnier (1951 - ?) |
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Portrait de Dominique Pagnier | |||||||||