Driss Mesnaoui |
La nuit a refermé sa porte sur la ville Plus un bruil de pas Les clés nous sont tombées des mains et nous nous sommes accrochés aux pans de l'obscurité Cette course aveugle, où nous mène-t-elle vers l'avant ou en arrière ? Les pas se sont cloués sous nos pieds et nous nous sommes cassé les dents sur le mors À quoi nous servent les larmes et de quelle utilité nous est encore la parole ? Tu as la main lourde, ô insomnie une nuit dure maintenant un siècle Nous attrapons chaque maladie qui passe et ce ne sont pas les rêves qui nous soigneront La douleur, voilà la matière de notre chant La pitié ? Depuis quand les statues en ont-elles ? Le bateau nous a rejetés et s'est éloigné Nul havre de paix en vue Cette peine, entretiendra-t-elle notre mémoire ou ne nous fera-t-elle qu'oublier davantage les jours lumineux ? Va mon cour, prends-en ton parti Personne ne pense encore à nous penser à nous est désormais un péché |
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Driss Mesnaoui (1948 - ?) |
Portrait de Driss Mesnaoui |