Emile Verhaeren |
Le crapaud noir sur le sol blanc Me fixe indubitablement Avec des yeux plus grands que n'est grande sa tête ; Ce sont les yeux qu'on m'a volés Quand mes regards s'en sont allés, Un soir, que je tournai la tête. Mon frère ? - Il est quelqu'un qui ment, Avec de la farine entre ses dents ; C'est lui, jambes et bras en croix, Qui tourne au loin, là-bas, Qui tourne au vent, Sur ce moulin de bois. Et celui-ci, c'est mon cousin Qui fut curé et but si fort du vin Que le soleil en devint rouge ; J'ai su qu'il habitait un bouge, Avec des morts, dans ses armoires. Car nous avons pour génitoires Deux cailloux Et pour monnaie un sac de poux, Nous, les trois fous, Qui épousons, au clair de lune, Trois folles dames, sur la dune. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Emile Verhaeren (1855 - 1916) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Emile Verhaeren | |||||||||
Biographie / OuvresEmile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local. A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn BibliographieChronologie |
|||||||||