Emile Verhaeren |
Autant que moi malade et veule, as-tu goûté Quand ton être ployait sous les fièvres brandies, Quand tu mâchais l'orviétan des maladies, Le coupable conseil de l'inutilité ? Et doux soleil qui baise un oil éteint d'aveugle ? Et fleur venue au tard décembre! de l'hiver ? Et plume d'oiselet soufflée au vent de fer ? Et neutre et vide écho vers la taure qui meugle ? O les rêves du rien, en un cerveau mordu D'impossible ! s'aimer, dans son effort qui leurre ! Se construire, pour la détruire, une demeure ! Et se cueillir, pour le jeter, un fruit tendu ! Hommes tristes, ceux-là qui croient à leur génie Et fous ! et qui peinent, sereins de vanité ; Mais toi, qui t'es instruit de ta futilité, Aime ton vain désir pour sa toute ironie. Regarde en toi, l'illusion de l'univers Danser ; le monde entier est du monde la dupe ; Agis gratuitement et sans remords ; occupe Ta vie absurde à se moquer de son revers. Songe à ces lys royaux, à ces roses ducales, Fiers d'eux-mêmes et qui fleurissent, à l'écart. Dans un jardin, usé de siècles, quelque part. Et n'ont jamais courbé leurs tiges verticales. |
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Emile Verhaeren (1855 - 1916) |
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Portrait de Emile Verhaeren | |||||||||
Biographie / OuvresEmile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local. A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn BibliographieChronologie |
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