Emile Verhaeren |
La mer choque ses blocs de flots, contre les rocs Et les granits du quai, la mer démente, Tonnante et gémissante, en la tourmente De ses houles montantes. Les baraques et les hangars comme arrachés. Et les grands ponts, noués de fer mais cravachés De vent ; les ponts, les baraques, les gares Et les feux étages des fanaux et des phares Oscillent aux cyclones Avec leurs toits, leurs tours et leurs colonnes. Et ses hauts mâts craquants et ses voiles claquantes, Mon navire d'à travers tout casse ses ancres ; Et, cap sur le zénith. Bondit, vers la tempête, Bête d'éclair, parmi la mer. Dites, vers quel inconnu fou. Et vers quels somnambuliques réveils, Et vers quels au-delà et vers quels n'importe où Convulsionnaires soleils ? Vers quelles démences et quels effrois Et quels écueils. cabrés en palefrois. Vers quel cassement d'or De proue et de sabord, Dites, vers quels mirages ou vers quels rires Bondit le mors aux dents de mon navire ? Tandis qu'hélas ! celle qui fut ma raison, La main tendant ses pâles lampadaires, Le regarde cingler, à l'horizon, Du haut de vieux débarcadères. |
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Emile Verhaeren (1855 - 1916) |
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Portrait de Emile Verhaeren | |||||||||
Biographie / OuvresEmile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local. A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn BibliographieChronologie |
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