Emile Verhaeren |
Bien que flasque et geignant et si pauvre ! si morne ! Si las ! redresse-toi, de toi-même vainqueur ; Lève ta volonté qui choit contre la borne Et sursaute, debout, rosse à terre, mon cour ! Exaspère sinistrement ta toute exsangue Carcasse et pousse au vent, par des chemins rougis De sang, ta course ; et flaire et lèche avec ta langue Ta plaie, et lutte et butte et tombe - et ressurgis ! Tu n'en peux plus et tu n'espères plus ; qu'importe ! Puisque ta haine immense encor hennit son deuil. Puisque le sort t'enrage et que tu n'es pas morte Et que ton mal cinglé se cabre en ton orgueil. Et que ce soit de la torture encore ! encore ! Et belle et folle et rouge et soûle - et le désir De se boire de la douleur par chaque pore, Et du vertige et de l'horreur - et le plaisir, O ma rosse de soufre et d'os que je surmène Celui, jadis, là-bas, en ces minuits du Nord, Des chevaliers d'éclair, sur leurs chevaux d'ébène. Qui s'emballaient, fougueux du vide et de la mort. |
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Emile Verhaeren (1855 - 1916) |
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Portrait de Emile Verhaeren | |||||||||
Biographie / OuvresEmile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local. A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn BibliographieChronologie |
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