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Emile Verhaeren



La couronne - Poéme


Poéme / Poémes d'Emile Verhaeren





Et je voudrais aussi ma couronne d'épines

Et pour chaque pensée, une, rouge, à travers

Le front, jusqu'au cerveau, jusqu'aux frêles racines

Où se tordent les maux et les rêves forgés

En moi, par moi.
Je la voudrais comme une rage,

Comme un buisson d'ébène en feu, comme des crins

D'éclairs et de flammes, peignés de vent sauvage ;

Et ce seraient mes vains et mystiques désirs,

Ma science d'ennui, mes tendresses battues

De flagellants remords, mes chatoyants vouloirs

De meurtre et de folie et mes haines têtues

Qu'avec ses dards et ses griffes, elle mordrait.

Et, plus intimement encor, mes anciens râles

Vers des ventres, mufles de lourdes toisons d'or.

Et mes vices de doigts et de lèvres claustrales

Et mes derniers tressauts de nerfs et de sanglots

Et, plus au fond, le rut même de ma torture.

Et tout enfin !
O couronne de ma douleur

Et de ma joie, ô couronne de dictature

Debout sur mes deux yeux, ma bouche et mon cerveau,

O la couronne en rêve à mon front somnambule,

Hallucine-moi donc de ton absurdité ;

Et sacre-moi ton roi souffrant et ridicule.



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Emile Verhaeren
(1855 - 1916)
 
  Emile Verhaeren - Portrait  
 
Portrait de Emile Verhaeren

Biographie / Ouvres

Emile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local.

A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn

Bibliographie


Chronologie


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