Emile Verhaeren |
Vers une ville au loin d'émeute et de tocsin. Où luit le couteau nu des guillotines, En tout à coup de fou désir, s'en va mon cour. Les sourds tambours de tant de jours De rage tue et de tempête, Battent la charge dans les têtes. Le cadran vieux d'un beffroi noir Darde son disque au fond du soir, Contre un ciel d'étoiles rouges. Des glas de pas sont entendus Et de grands feux de toits tordus Echevèlent les capitales. Ceux qui ne peuvent plus avoir D'espoir que dans leur désespoir Sont descendus de leur silence. Dites, quoi donc s'entend venir Sur les chemins de l'avenir. De si tranquillement terrible ? La haine du monde est dans l'air Et des poings pour saisir l'éclair Sont tendus vers les nuées. C'est l'heure où les hallucinés Les gueux et les déracinés Dressent leur orgueil dans la vie. C'est l'heure - et c'est là-bas que sonne le tocsin ; Des crosses de fusils battent ma porte ; Tuer, être tué ! - qu'importe ! |
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Emile Verhaeren (1855 - 1916) |
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Portrait de Emile Verhaeren | |||||||||
Biographie / OuvresEmile Verhaeren est né à Saint-Amand le 21 mai 1855. Fils d'une famille commerçante aisée, il appartient à la classe bourgeoise de ce village sur l'Escaut. Au sein de la famille, la langue véhiculaire est le français, mais avec ses camarades de classe de l'école communale et les habitants de Saint-Amand, il recourt au dialecte local. A onze ans, Verhaeren se voit envoyé au pensionn BibliographieChronologie |
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