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BOEHME






Ce qui différencie peut-être le plus nettement le Dieu de Boehme du Dieu conçu par les grands mystiques du Moyen Age, c'est que pour ces derniers l'inaccessibilité de ce Dieu était essentiellement due à la distance infinie qui nous séparait de lui. L'obscurité qui le dérobait à notre regard ou à notre pensée n'avait pas pour cause directe et unique l'essence de son Etre, mais l'indignité infinie de la nôtre, qui ne pouvait qu'étendre entre lui et nous un épais voile de ténèbres. Ce n'était pas la nature même de la Divinité qui était ténébreuse, c'était notre imperfection qui nous empêchait de la voir dans sa clarté insoutenable. Dieu était donc, à rigoureusement parler, non pas obscur mais « mystérieux ». Dans notre effort pour nous rapprocher de lui, les ténèbres que nous rencontrions ne pouvaient être qu'engendrées par nous-mêmes. Elles n'existaient pas pour les Anges, ni peut-être pour les Saints. Pour ceux-ci, il n'y avait pas de voile, ou celui-ci avait une transparence plus grande. Dieu ne pouvait être considéré, à aucun degré, sans impropriété grave des termes, comme un être obscur.



Or, avec la pensée de Boehme, une révolution presque inconcevable se produit dans une certaine théologie. Pour celle-ci, Dieu est, primitivement ou primordialement, un être obscur. Ou, plus exactement, il est un être qui, par un prodige presque impensable, dans le fond insondable de sa propre nature, ne peut être conçu, originellement, que comme obscur - et obscur non seulement pour notre pensée, mais - chose la plus impensable de toutes - obscur par et pour lui-même, dans l'opacité initiale et totale de sa nature divine première. Quelqu'un qui essayerait donc de concevoir la Divinité dans la génération éternelle qui s'accomplit en elle-même devrait d'abord l'imaginer dans cette obscurité initiale, comme impénétrable, non en raison de la faiblesse de notre entendement de simples créatures - cela va sans dire - mais en raison du mystère même qui affectait dans la pensée de Dieu son être propre, et qui était d'une telle nature qu'il ne pouvait être pénétré et surmonté, par Dieu lui-même, qu'au cours d'un infini développement.



Le Dieu boehmien est donc essentiellement un Dieu désireux et qui ne consiste même qu'en son désir. C'est une volonté abysmale infiniment désireuse de l'Etre inconnu qu'elle se sent être. Désir qui, par conséquent, n'a pas de forme, pas d'achèvement ni d'assouvissement, qui ne saurait en avoir, puisqu'il est infini, et qui ne peut se manifester qu'en tant que soif de soi, une soif obscure, confuse, aveugle, et d'instant en instant de plus en plus dévorante, puisqu'elle ne trouve aucun objet déterminé qui puisse la satisfaire et grâce auquel elle pourrait se définir. Désir qui, d'autre part, en affrontant, en surmontant, en vainquant ce qui le nie, avance en tâtonnant dans sa course incertaine, créant ainsi à mesure dans son progrès renouvelé une forme en laquelle il veut se reconnaître et aller ainsi toujours de l'avant vers une réalité de plus en plus déterminée.



BOEHME : TEXTES



Maintenant comprends ceci : dans l'éternité, c'est-à-dire dans l'abîme où il n'y a rien et qui est en deçà de toute nature, il n'y a qu'un vide sans substance et pareil à rien, un abîme sans commencement ni fin, sans limites, sans ciroonscription ni place. (Traité de l'Incarnation, part. I, cap. I.)



Or, dans ce vide réside une volonté.

Dans cette volonté réside la Divinité

C'est une volonté désireuse...

Et ce désir est une attirance...

(Ibid.)



Tout ce qui est, consiste en un Oui ou un Non, qu'il soit divin, diabolique ou terrestre. L'Un, ou le Oui, ou l'Affirmation, est pure puissance, pure vie, pure vérité, ou Dieu même. Le Non, ou la Négation, manifeste l'existence du Oui en s'opposant à lui. Il y a deux centres, comme le jour et la nuit, la chaleur et le froid. Le Non est l'image renvoyée du Oui. Le Oui révèle, et le Non dissimule. Le Oui est un jaillissement issu du Non, ou une émanation du Rien qui est le fond de toutes choses.

(Les 177 questions théosopbiques.)

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