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Christine de Pizan






Bien différente est Christine de Pizan, modèle de vertu et d'application laborieuse, première femme de lettres professionnelle de notre littérature. Elle naît en 1365 à Venise où son père, l'illustre médecin et astrologue bolognais Thomas de Pizzano, est au service de la République. Trois ans plus tard, Thomas devenu l'astrologue de Charles V, fait venir sa famille à Paris. Après avoir reçu sous la conduite de son père une instruction solide, elle épouse en 1380, à l'âge de quinze ans, un jeune gentilhomme picard, Etienne Castel, qui reçoit une charge de notaire et de secrétaire du roi. Le crédit et la fortune de Thomas de Pizan ne survivent pas à la disparition en 1380 de son bienfaiteur, Charles V. Lui-même meurt entre 1385 et 1390, bientôt suivi par son gendre. Christine se retrouve à vingt-cinq ans, en 1390, veuve avec trois enfants, dans une situation matérielle difficile, contrainte de faire face à plusieurs procès. En 1392 elle vend ses biens à Philippe de Mézières. Elle vit désormais de sa plume jusqu'à sa mort vers 1430, consciente de ce que sa situation a d'exceptionnel autant que de douloureux, toujours prête à défendre la réputation et la condition des femmes. Elle connaît d'ailleurs le succès. En France et à l'étranger les princes s'intéressent à elle et rémunèrent les ouvrages qu'elle leur offre. Elle bénéficiera ainsi de la protection et des gratifications du duc Jean de Bcrry et de sa fille, du duc de Bourgogne Philippe le Hardi et de ses enfants, d'Isabeau de Bavière, du dauphin Louis de Guyenne, du duc Louis d'Orléans et de sa femme Valentine Visconti, dont le père, le duc de Milan, avait essaye en vain de la faire revenir en Italie, de même que le roi Henri IV de Lancastre l'avait en vain invitée en Angleterre. Elle sera admirée par ses contemporains Eustache Deschamps et Jean Gerson de son vivant, Guilleberi de Metz et Martin Le Franc quelques années après sa mort.

Christine de Pizan est bien loin d'être seulement un poète lyrique. Son ouvre, très abondante, est variée. Mais elle a commencé par l'écriture lyrique et elle n'y a jamais entièrement renoncé, même si elle l'a quelque peu délaissée plus tard comme « chose légère » au profit d'ouvrages plus ambitieux et plus savants, dont il sera question plus loin. Son ouvre proprement lyrique comprend de nombreuses ballades, des rondeaux, des virelais, deux lais, ainsi que des « jeux à vendre », sorte de divertissement amoureux, poétique et mondain. De cette poésie, la postérité a surtout retenu les pièces les plus simples, qui pleurent la disparition d'un mari aimé. Mais leur apparente sincérité ne doit pas masquer la tension constante entre une exigence d'authenticité et l'artifice d'une écriture de commande dont Christine déplore parfois explicitement la violence qu'elle fait à son sentement. Ainsi les Cent ballades sur divers sujets, sa première ouvre, mêlent des pièces où s'exprime la douleur de la jeune veuve et d'autres qui, placées dans la bouche d'amants et de dames, jouent le jeu de l'amour courtois. C'est le même jeu qui se déploie dans les Cent ballades damant et de dame, corrigé cette fois par la leçon qui se dégage de l'organisation du recueil et du déroulement des poèmes : ce jeu de l'amour courtois est un leurre dont les femmes sont les victimes.



Car la grande affaire de Christine est la défense et l'illustration des femmes. Elle s'y emploie dès le moment où, s'enhardissant, elle compose des dits et non plus seulement de brèves pièces lyriques. Le premier, l'Epître au dieu d'Amours (1399), est un plaidoyer en faveur des femmes et une attaque de Y Art d'aimer d'Ovide et du Roman de la Rose. Le second, le Dit de la Rose (1402), est lui aussi une défense des femmes. Le dernier de tous sera un Dittié en l'honneur de Jeanne d'Arc écrit le 31 juillet 1429 après la levée du siège d'Orléans. D'autres, il est vrai, sont d'inspiration plus diverse : amoureuse, sans pourtant que l'honneur des femmes soit jamais oublié (Débat des deux amants, Livre des trois jugements, Livre du duc des vrais amantS) ; morale (Epître à Eustace Maurel, Enseignements moraux, Proverbes morauX) ; religieuse (Quinze Joies .Notre Dame, Oraison Notre SeigneuR) : pastorale (Dit de la pastourE). Le Dit de Poissy raconte une visite de Christine à sa fille, dominicaine au couvent de cette ville, en avril 1400.

Mais les deux ouvrages poétiques majeurs de Christine de Pizan sont le Chemin de long estude et le Livre de la mutacion de Fortune. Dans le premier de ces poèmes, écrit entre le 5 octobre 1402 et le 20 mars 1403 et long de plus de six mille vers, Christine raconte un songe dans lequel la sibylle de Cumes, après lui avoir montre la fontaine de Sapience, la conduit au ciel où les quatre reines du monde, Richesse, Sagesse, Chevalerie et Noblesse, siègent sous la présidence de Raison. Le Livre de la mutacion de Fortune (plus de vingt-trois mille vers et un bref passage en prosE), écrit entre août 1400 et novembre 1403, est plus ambitieux. C'est une sorte d'histoire universelle et d'essai sur la philosophie de l'histoire. L'auteur décrit le château de Fortune et la salle où se trouvent les portraits de Philosophie et des sciences et où sont figurés les exploits des grands princes depuis l'origine du monde, ce qui permet de rappeler leur histoire. Le début du poème offre une allégorie assez surprenante de la vie de Christine et du drame de son veuvage, à la suite duquel, nous dit-elle, elle a changé de sexe et est devenue homme.



Il est, bien entendu, artificiel de séparer l'ouvre en prose de Christine de son ouvre poétique. Les mêmes thèmes (songe, intervention de Nature, confidence autobiographiquE) qui figurent dans le Livre de la mutacion de Fortune se retrouvent en prose dans l'Avision Christine. L'éloge des femmes trouve son expression la plus forte dans la Cité des dames et dans le Trésor de la cité des dames. Les préoccupations politiques de certains ouvrages en prose trouvent un écho dans les poèmes. Toutefois, le plan de ce livre nous contraint, comme dans le cas de Froissait ou dans celui d'Alain Chartier, mais avec plus d'artifice, à scinder l'examen de l'ouvre de Christine de Pizan.

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