Essais littéraire |
De Chrétien, comme de beaucoup d'auteurs du Moyen Age, au moins jusqu'au XIIIe siècle, nous ne savons rien d'autre que ce que nous pouvons déduire de son ouvre et des allusions qu'y ont faites ses successeurs. On ne saura jamais si le Christianus, chanoine de l'abbaye de Saint-Loup à Troyes, que mentionne une charte de 1173, se confond avec notre romancier. Il se nomme lui-même Chrétien de Troyes dans son premier roman, Erec et Enide, Chrétien partout ailleurs. Ses successeurs le désignent des deux façons. D était clerc, comme le suggèrent de nombreux indices et comme le confirme le fait que Wolfram von Eschenbach, dans le Parzifal inspiré de son Conte du Graal, l'appelle « Maître » : Von Trqys Meister Cristjân. Le seul fait certain à son sujet est qu'il a été en relation avec la cour de Champagne, puis avec celle de Flandres. Le Chevalier de la Charrette répond à une commande de la comtesse Marie de Champagne, à qui l'ouvre est dédiée. Le Conte du Graal est dédié à Philippe d'Alsace, comte de Flandres. Marie de Champagne était la fille du roi de France Louis VII le Jeune et d'AIiénor d'Aquitaine. Nous avons déjà vu en elle la protectrice d'André le Chapelain. Elle a joué, croit-on, un rôle essentiel dans la diffusion en France du Nord de l'esprit courtois et de sa casuistique amoureuse. L'exaltation de l'amour adultère de Lancelot et de la reine Guenièvre dans le Chevalier de la Charrette reflète plus, semble-t-il, sa conception de l'amour que celle du romancier. Lui-même le suggère, et il laissera à un autre le soin de terminer l'ouvre à sa place, quoique d'après ses indications. Quant à Philippe d'Alsace, Chrétien a pu faire sa connaissance et passer à son service en 1182 lorsque, régent officieux du royaume pendant la minorité de Philippe-Auguste, il est venu à Troyes demander, en vain, la main de la comtesse Marie devenue veuve. Au début de Cligès, Chrétien énumère ses ouvres antérieures. Y figurent Erec et Enide, plusieurs traductions d'Ovide aujourd'hui perdues et un poème sur « le roi Marc et Iseut la Blonde », perdu lui aussi. Telle qu'elle nous est parvenue, son ouvre, outre deux chansons d'amour, comprend cinq romans : Erec et Enide (vers 1170), Cligès (vers 1176), le Chevalier au Lion (TvaiN) et le Chevalier de la Charrette (LanceloT), probablement écrits de façon imbriquée ou alternée entre 1177 et 1181, enfin le Conte du Graal (PercevaL), commencé entre 1182 et 1190 et resté inachevé, sans doute à cause de la mort du poète. Le roman de Guillaume d'Angleterre, dont l'auteur se désigne lui-même sous le nom de Chrétien, ne peut lui être attribué avec certitude. L'importance exceptionnelle des cinq romans de Chrétien de Troyes justifie que l'on donne de chacun un bref résumé. « Erec et Enide » Pendant que le roi Arthur remet en honneur la chasse au Blanc Cerf, Erec, fils du roi Lac, qui tenait compagnie à la reine Guenièvre, est amené à suivre un chevalier insolent. Il remporte contre lui le prix d'un tournoi et gagne en même temps la belle, noble et pauvre Enide, dont il est tombé amoureux. Fêtés à leur retour à la cour, les jeunes gens se marient. Mais, tout à son amour et à son bonheur, Erec néglige ses devoirs chevaleresques. On murmure qu'il est « recréant d'armes ». Enide se reproche d'en être la cause. Erec surprend ses plaintes et la contraint à lui avouer les bruits qui courent sur son compte. Il s'arme aussitôt sans un mot et part seul avec elle, la faisant chevaucher devant lui comme un appât et lui interdisant de lui adresser la parole. Après bien des aventures au cours desquelles Enide a le courage de désobéir à son mari pour l'avertir des dangers, lui prouvant ainsi son amour, les époux se retrouvent, unis et apaisés, à la cour du roi Arthur. « Cligès » Alexandre, fils de l'empereur de Constantinople, fait son apprentissage chevaleresque et sentimental à la cour du roi Arthur où il épouse la belle Soredamor. Ils ont un fils, Cligès. De retour à Constantinople, Alexandre laisse avant de mourir le trône à son frère cadet Alis, à condition que celui-ci ne se marie pas pour préserver les droits de son neveu. Plus tard, Alis épouse pourtant la jeune Fénice, fille de l'empereur d'Allemagne. Cligès et elle s'aiment sans se le dire. Fénice ne veut pas connaître la situation d'Iseut dont le corps était à deux hommes et le cour à un seul. Elle réussit à préserver sa virginité : par l'effet d'une drogue, son mari ne la possède qu'en rêve. Après un séjour à la cour d'Arthur, Cligès finit par avouer son amour. Un nouveau recours - macabre - à la magie permet aux amants de vivre secrètement ensemble. Découverts, ils se réfugient auprès d'Arthur dont le projet d'expédition militaire pour chasser Alis du trône est rendu inutile par la mort providentielle de ce dernier. Le « Chevalier de la Charrette » Gauvain et un chevalier épris de la reine, dont on apprendra plus tard qu'il est Lancelot, sont à la poursuite de l'orgueilleux Méléagant, qui a enlevé Guenièvre pour l'emmener dans le mystérieux royaume de Gorre où il tient prisonniers de nombreux sujets du roi Arthur. Après un bref débat, Lancelot, par amour pour la reine, accepte (tandis que Gauvain refusE) de se déshonorer en montant dans la charrette d'infamie qui le conduira vers elle. Aussi est-ce lui, et non Gauvain, qui la délivrera au terme de terribles épreuves (le pont de l'épéE). Il recevra sa récompense amoureuse, bien que Guenièvre lui reproche d'abord d'avoir hésité à lui sacrifier son honneur, mais il aura encore à souffrir de la perfidie de Méléagant. Le « Chevalier au Lion » Le chevalier Calogrenant raconte devant Guenièvre et la cour du roi Arthur son échec dans une aventure merveilleuse. Son cousin Yvain veut la tenter à son tour. En versant de l'eau sur la margelle, il déchaîne l'orage qui appelle le chevalier noir défenseur de la fontaine. Il le blesse mortellement, le poursuit jusque dans son château, échappe aux recherches grâce à Lunete, la suivante de Laudine, la veuve cplorée, tombe amoureux de cette dernière, et l'épouse au bout de trois jours. Persuadé par Gauvain de reprendre malgré son mariage sa vie aventureuse, il laisse passer le terme d'un an que Laudine avait fixé pour son retour. Apprenant qu'elle le bannit pour toujours, il devient fou, puis, guéri, devra, avant d'obtenir son pardon, accomplir, au service des faibles, de nombreux exploits, aidé par le lion fidèle et reconnaissant qu'il a un jour délivre d'un serpent et qui lui vaut, sous l'incognito qui est le sien, le surnom qui donne son titre au roman. Le « Conte du Graal » Un jeune sauvageon, élevé au fond de la forêt par sa mère veuve, découvre un jour ce qu'elle voulait lui cacher : l'éclat de la chevalerie. Après avoir écouté sans les comprendre ses ultimes conseils, il la quitte pour se rendre auprès du roi Arthur, « le roi qui fait les chevaliers », croit en être devenu un pour avoir tué le Chevalier Vermeil et revêtu ses armes, reçoit du vieux Gorne-mant de Goort sa véritable éducation chevaleresque, mais, pressé de retrouver sa mère, le quitte bien vite comme il quitte malgré elle la belle Blanchefleur qu'il a délivrée de la menace d'un prétendant éconduit. Hébergé dans le château du Riche Pêcheur, il voit passer le cortège du graal (le mot désigne à cette époque une sorte de grand plat creuX) et de la lance qui saigne sans poser de question sur ces objets. Le lendemain dans la forêt une jeune fille, qui se révèle être sa cousine et devant laquelle il découvre son propre nom qu'il ignorait jusque-là - Perceval le Gallois -, le maudit pour son silence et lui en révèle la cause : il porte le péché de la mort de sa mère, tuée par le chagrin de son départ. Il retrouve la cour du roi Arthur, alors que le souvenir de Blanche-fleur l'avait plongé dans l'extase, mais les reproches de la Demoiselle Hideuse le font partir à la recherche du château du Graal, tandis que d'autres chevaliers se lancent dans diverses quêtes. Le roman suit alors les aventures de Gauvain et ne revient qu'une fois à Perceval : celui-ci, qui a oublié Dieu pendant cinq ans, se confesse à un ermite, son oncle, et apprend les liens familiaux qui l'unissent au monde du Graal. Gauvain, pour sa part, finit par retrouver dans un château sur la rive d'où l'on ne revient pas sa sour, sa mère et celle du roi Arthur. Le roman, qui est le premier à aborder ce dième du Graal, promis à un tel succès, s'interrompt peu après. La manière de Chrétien Les cinq romans ont des traits communs extrêmement visibles. Tous sont des romans arthuriens. Dans tous l'amour joue un rôle important, et dans les quatre premiers d'entre eux il joue le rôle essentiel. A la différence de Wace, Chrétien ne prend pas pour sujet l'Histoire, génération après génération, règne après règne - « De rei en rei et d'eir en eir » (De roi en roi et d'héritier en héritieR), comme le dit par un jeu de mots le prologue du Brut. L'action de chacun de ses romans est concentrée dans le temps et autour d'un personnage central. En outre, bien que tous se situent au temps du roi Arthur, celui-ci n'en est jamais le héros, ce qu'il tendait à devenir chez Wace qui consacrait au récit de son règne le tiers de son roman. Il est l'arbitre et le garant des valeurs chevaleresques et amoureuses. Le monde arthurien est donc un donné immuable, qui sert de cadre à l'évolution et au destin du héros. Autrement dit, l'époque du roi Arthur est extraite de la succession chronologique où elle était insérée. Elle flotte dans le passé, sans attaches. Elle devient un temps mythique, un peu analogue au « Il était une fois » des contes : Les amarres du roman et de l'histoire en sont plus définitivement rompues. Dans un même mouvement, le sujet du roman se confond avec les aventures et le destin d'un personnage unique. Le sujet du roman, c'est le moment où se joue une vie. De cette façon, non seulement Chrétien, contrairement à Geoffroy de Monmouth et à Wace, ne prétend nullement raconter le règne du roi Arthur, mais encore il prête systématiquement à son lecteur une familiarité avec l'univers arthurien qui rend superflus les explications et les renseignements. Chaque récit particulier est présenté comme un fragment, comme la partie émergée d'une vaste histoire dont chacun est supposé maîtriser la continuité sous-jacente. Aucun roman ne présente le roi Arthur, la reine Guenièvre, la Table ronde, ses usages, ses chevaliers que le poète se contente d'énumérer d'un air entendu lorsque leur présence rehausse une cérémonie, un tournoi, une fête. A cela s'ajoute le mélange de dépaysement et de familiarité qui marque les cheminements du héros et ses aventures. A peine sorti du château du roi Arthur, à peine gagné le couvert de la forêt toute proche, il entre dans un monde inconnu, étrange, menaçant, mais où les nouvelles circulent à une vitesse étonnante et où il ne cesse de rencontrer des personnages qui le connaissent, parfois mieux qu'il ne se connaît lui-même, et qui lui désignent, de façon impérieuse et fragmentaire, son destin. A son image, le lecteur évolue dans un monde de signes, qui le renvoient perpétuellement, de façon entendue et énigmatique, à un sens présenté comme allant de soi, et pour cette raison même dissimulé. Le monde de ces romans est un monde chargé de sens avec une évidence mystérieuse. Le sens du roman selon Chrétien Les innovations de Chrétien touchant le temps arthurien et le découpage de la matière romanesque ont donc des conséquences d'un poids beaucoup plus grand au regard du sens romanesque. Il faut bien, d'ailleurs, que Chrétien propose un sens, puisqu'il ne prétend plus à la vérité référentielle. Il faut bien qu'il suggère que ses romans proposent un autre type de vérité. C'est ce qu'il fait en particulier dans les prologues. Dédaignant de revendiquer, comme ses prédécesseurs, la véracité de sa source, dont il se plaît au contraire à souligner l'insignifiance dans le prologue d'Erec, quand il ne la passe pas simplement sous silence, il laisse entendre qu'il est seul à l'origine d'un sens que révèle en particulier l'organisation (conjointurE) qu'il donne à son récit. Ce sens, qui a valeur d'enseignement ou de leçon, ne se confond pas avec le sens littéral du récit, mais il n'a pas non plus l'existence autonome du sens second que propose une ouvre allégorique. Distinct du sens littéral, il lui est cependant immanent et ne peut que le rester. Le récit n'est pas le prétexte du sens. Les aventures vécues par le héros sont à la fois la cause et le signe de son évolution. L'aventure extérieure est à la fois la source et l'image de l'aventure intérieure. Car le sens est tout entier celui de l'aventure et de l'amour. La figure solitaire du chevalier errant, que Chrétien a pratiquement inventée de toutes pièces, manifeste l'enjeu de ses romans : la découverte de soi-même, de l'amour et de l'autre. Cet enjeu se retrouve dans chacun d'entre eux. Dans Erec et Enide, roman de l'amour conjugal, qui montre au prix de quels efforts un équilibre doit être atteint au-delà du premier éblouissemcnt de la passion. Dans Cligès et dans le Chevalier au Lion, ou c'est encore la question du mariage qui est posée : Yvain découvre que la conquête d'une épouse n'est rien sans le don de soi ; obsédée par l'adultère d'Iseut, Fénice cherche, à vrai dire sans grand succès, à préserver les droits du cour sans briser le jougs, fût-il inique, d'un mariage obligé. Dans le Conte du Graal surtout, qui est le plus riche et le plus fascinant des romans de Chrétien. Ce roman, fondé de façon puissante et complexe sur la dialectique de la nature et de l'éducation, sur les liens familiaux, la relation du jeune homme et de sa mère, l'ombre du père mort, est véritablement un roman de la découverte de soi et de la découverte des autres : son jeune héros ignore au départ tout de lui-même, y compris son nom, et tout du monde, au point de confondre le Créateur et la créature et de prendre un chevalier pour Dieu. Il apprend que la révélation sur soi-même passe par le service des autres et qu'il ne trouvera les réponses qu'il cherche qu'en écoutant leurs questions et en posant celles qui les occupent. Ce qu'il faut bien appeler l'amour du prochain - tout le prologue du roman porte sur la charité - s'enrichit de l'amour pour une femme, auquel Pcrceval s'éveille peu à peu grâce à Blanchefleur. La tonalité du Chevalier de la Charrette est, il est vrai, différente. C'est que, nous apprend Chrétien lui-même, la comtesse Marie de Champagne lui en a imposé « la matière et le sens ». Certes, il sait peindre avec la virtuosité qui est la sienne, en mêlant l'humour à la force de l'émotion, l'exaltation amoureuse poussée jusqu'à une fascination suicidaire, dans la témérité incontrôlée ou dans le perte de conscience que provoque l'extase. Certes, il est fidèle à lui-même quand son héros prolonge l'oubli de soi par le don de sa personne, non seulement à là femme aimée, mais aussi à la communauté, en délivrant les prisonniers du royaume de Logres retenu au royaume de Corre. Mais il semble aussi avoir éprouvé quelques réticences, peut-être devant l'adultère courtois. Toujours est-il qu'il a laissé un disciple, Geoffroy de Lagny, terminer le roman à sa place, tandis qu'il revenait au Chevalier au Lion, déjà commencé et interrompu, semble-t-il, par la commande de la comtesse. On voit à ce propos combien la tentation de l'inachèvement et la question de la clôture du texte pèsent sur l'ouvre du maître champenois. Le Chevalier de la Charrette a été terminé par un autre et le Chevalier au lion, resté quelque temps inachevé, a probablement connu une première diffusion sous cette forme. Il n'y a rien à tirer, dira-t-on, de l'inachèvement définitif du Conte du Graal si la mort en est la cause. Il reste que tel que nous le connaissons il est déjà beaucoup plus long que les autres romans et qu'au point où il s'arrête, les aventures de Gauvain et de Perceval ne paraissent pas en chemin de se rejoindre et de se conclure. Pour en revenir au sens de ces romans, il se manifeste de façon très nette à travers la construction en deux parties, ou en deux volets, qui est régulièrement la leur. A la fin de la première partie le héros est parvenu au but, souvent facilement, sans avoir rencontré de difficulté véritable. Son succès paraît acquis, l'histoire paraît terminée. Mais à ce moment-là il perd tout ou s'aperçoit qu'il n'a rien gagné. Tout est à recommencer. Tout se brouille, tout s'enchevêtre. Le but n'est pas clair. Il ne sait où il va. D lui faut refaire une seconde fois, douloureusement, difficilement, le chemin parcouru une première fois dans l'euphorie, l'insouciance ou l'inconscience, pour obtenir une seconde fois, et définitivement, ce qu'il avait déjà obtenu une première fois de façon fragile, parce qu'il n'en mesurait pas le prix, les implications et le sens. Erec et Yvain doivent apprendre que gagner une épouse n'est pas tout. Dans Cligès, qui joue sur deux générations, Cligès et Fénice sont affrontés aux obstacles auxquels ont échappé Alexandre et Soredamor. Perceval parvient au château du Graal sans effort et sans profit, puis, pendant des années, essaie en vain de le retrouver. Une fois de plus, le Chevalier de la Charrette est à part, car rien n'est donné sans peine à Lancelot ; mais là aussi, le but initial - - la libération de la reine - ne marque pas la fin des épreuves. Un style et un ton Enfin, Chrétien ne se distingue pas seulement par l'orientation nouvelle qu'il donne au roman, mais aussi par un ton, un style, un type de narration qui ne sont qu'à lui. Le ton de Chrétien, c'est d'abord son humour qui se manifeste par le recul qu'il prend - non pas constamment, mais de temps en temps et de façon très légère - par rapport à ses personnages et aux situations dans lesquelles il les place, grâce à un aparté, une incise du narrateur, en soulignant les contrastes ou l'aspect mécanique d'un comportement, d'une situation, ce qu'ils ont d'inattendu ou de trop attendu, en faisant ressortir avec lucidité l'aveuglement d'un personnage. Ce ton léger et cet humour sont servis par un style particulier : un style aisé, rapide et comme glissé, qui use habilement de la versification. Chrétien est le premier à briser le couplet d'octosyllabes. Au lieu de couler sa syntaxe dans le moule du vers ou du couplet et d'être martelée à son rythme, sa phrase est en décalage avec le couplet, joue des ruptures entre le rythme du couplet et le sien propre, ne se limite pas aux bornes des deux vers, mais court, plus longue, avec des rebondissements et des subordinations. A cela s'ajoutent des ellipses, des haplolo-gies, une sorte de brièveté de l'expression qui se combinent avec la souplesse et l'apparence de naturel nés de la rupture du couplet. Chrétien de Troyes ne marque pas seulement une étape importante dans le développement de notre littérature. C'est un des plus grands écrivains français. |
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