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DE L'ANGOISSE EXPRESSIONNISTE À LA MAÎTRISE






1. Le contrecoup des guerres : violence et angoisse



1562-1594 : vingt ou vingt-cinq ans de guerres civiles, sept à douze ans d'accalmie relative. Il n'y a pas que les massacres, les ruines, la terreur : l'ordre politique est ébranlé et surtout l'ordre mental puisque ces guerres ont pour cause immédiate la division religieuse, la déchirure de la Vérité, nourrissant scepticisme, angoisse et fanatisme. Il faudra plusieurs années pour oublier. D'autant qu'il y a des complots contre Henri IV (1602, 1605-1606), assassiné en 1610, que les Grands puis les protestants se révoltent sous la Régence. Les duels font fureur, la vie est rustre et brutale : les cadavres de Ravaillac et Concini sont dépecés par la foule.

Violences, ébranlements, angoisses marquent la philosophie, la religion, la littérature. D'où la dénonciation de notre déchéance, de notre néant, dans un expressionnisme tragique et morbide (néantisme mystique, poésie cyniquement satirique, tragédies, « histoires tragiques »). Mais d'autres maîtrisent l'angoisse dans la constance néostoïcienne et une littérature disciplinée qui célèbre l'ordre nouveau (Du Vair, MalherbE). D'autres encore fuient dans l'utopie pastorale et le parfait amour.



Le duel, expressionnisme libertaire et suicidaire



Le duel éclaire la mentalité du premier XVIIe et certains aspects du baroque. Plutôt qu'un prolongement des anciens tournois et du duel judiciaire (disparu depuis 1386), c'est une réaction historique de la noblesse d'épée. Elle y exprime et y sublime la violence de l'époque. Face aux épreuves et à une crise d'identité, elle y affirme son essence : l'honneur, garanti par la vaillance, qui lave toute offense en défiant la mort. Par le duel, les féodaux s'affirment face à ce qui les menace : l'ascension des robins, des gens de négoce et de finances, du pouvoir royal, « nos vies et nos biens sont à nos rois. L'âme est à Dieu et l'honneur est à nous. Car sur mon honneur mon roi ne peut rien » (Montluc, 1570-1577). Le pouvoir se définit par la possibilité de contraindre par la loi et par la force. En réglant leurs différends par le duel, les nobles « font comme s'il n'y avait aucunes lois ou magistrats » (Servin, 1620). « Le Roi défend donc les duels parce qu'ils [...] attaquent directement son autorité » (Courtin 1615). A ses yeux, « celui est vraiment Noble [...] lequel emploie sa valeur pour sa patrie, pour la personne du Roi et pour son État, et qui met en cela le point d'honneur » : il n'y a « autre gloire que celle de la prompte obéissance » au souverain (Servin, 1620).

Les nobles pensent au contraire que leur honneur exige le duel.

Cette frénésie est une parade suicidaire : près d'un mort par jour pendant le premier tiers du siècle. La Noblesse ne peut plus manifester sa liberté, sa supériorité que par l'éclat d'un signifiant spectaculaire qui lui coûte la vie. Il faut rapprocher le duel du baroque qui, à la même époque, déploie lui aussi sur un horizon de mort la jouissance frénétique de signifiants spectaculaires.



2. Fin du lyrisme frénétique ; persistance de la tragédie



Les dernières années de guerre civile sont marquées par un lyrisme frénétique que la paix va tarir, tandis que la tragédie garde son importance. a. Vous avez dit « baroque » ?



En portugais, barocco qualifiait une pierre précieuse mal taillée ou impure (XV-XVe s.). Introduit en français, il s'étend, début XVIIIe, à tout ce qui est « irrégulier, bizarre, inégal » (Dict. de l'Académie, 1740), notamment dans les arts!] A partir du début du XXe, on l'emploie, d'abord en Allemagne, sans nuance péjorative, pour désigner un style plus animé que discipliné et un moment de l'histoire des arts, qui peut aller du milieu du XVIe à la fin du XVIIIe. Les problèmes commencent : selon les arts et selon les pays, les moments et les caractères du baroque ne sont pas les mêmes.



Les Français étaient fiers de ne trouver dans leur passé que classicisme ou préclassicisme. Vers 1950, la crise de notre vision du monde secoue ce mythe. La littérature de l'âge baroque en France de' J. Rousset (1953) connaît un vif succès. Le baroque nous convient : bientôt on le voit partout, jusque chez Racine. Résultat : bien des gens refusent un mot qui n'a plus de sens. Je crois bon de le maintenir, pour désigner l'unité esthétique d'une période expressionniste, à condition de distinguer un premier moment tragique d'un prolongement ludique et de voir qu'en littérature française la discipline l'emporte dès 1624 et triomphe vers 1636. Ensuite viendront le burlesque, le romanesque, la préciosité : mais c'est un autre moment historique, déjà étiqueté. b. La paix et la fin de la frénésie poétique ; Motin



L'élan de la Renaissance a finalement ébranlé sans reconstruire. A la sécurité du monde clos succède le vertige de l'infini ; le développement de l'industrie, du commerce, des finances, de la bourgeoisie, du pouvoir central conduit à une crise sociopolitique ; et surtout humanisme et Réforme ont secoué la tranquille certitude d'une religion qui dominait la vie et la pensée. On débouche sur le scepticisme, le repli stoïcien ou l'angoisse. Du Don Quichotte à Shakespeare, celle-ci se manifeste dans un expressionnisme tragique. D'autres cultivent les subtilités d'un lan-[ gage dont la crise réduit la capacité de signifier : euphuisme anglais, gongorisme espagnol, goût italien des concetti et autres formes de maniérisme.

En France, l'angoisse d'un monde déboussolé-est aggravée par les guerres civiles et religieuses qui ébranlent les structures sociales et mentales, les assises et repères de la vie, de la pensée, de l'affectivité. D'où un remarquable lyrisme, surtout chez les vaincus : à partir de 1570, principalement chez les protestants, après 1590 aussi bien chez les catholiques. Il exprime avec une ardeur frénétique, dans un verbe imagé, le dégoût de l'homme déchu et du monde d'ici-bas, la hantise de la chair, de la mort, de la précarité de toutes choses et, en réaction, une avidité de jouissance erotique ou morbide ou d'amour transcendant, ou encore d'une intense soif de Dieu. Il éclate chez d'Aubigné, Chassignet (Le Mépris de la vie et consolation contre la mort, 1594) et Sponde (Amours, 1597). C'est alors qu'intervient la paix qui change tout. Sponde est mort en 1595. Mais Chassignet, qui n'a que vingt-trois ans en 1594, ne publiera plus rien (cf. p. 27). D'Aubigné, qui a sans doute fini ses Tragiques, ne les édite qu'en 1616 remaniés, mais fidèles à l'esprit du XVI'. L'angoisse n'a certes pas disparu d'un coup : elle frémit dans de multiples poèmes. Mais, malgré la force d'inertie affective et littéraire, la paix marque la fin du lyrisme anxieusement religieux.



Pierre Motin (vers 1566-après 1612) est représentatif à la fois de la riche diversité de cette époque et de son évolution. Après une période pétrarquisante (1584-1590), il alterne la gaillardise, l'angoisse, la méditation religieuse, la célébration officielle. Il est passionnel, vigoureux, tourmenté ; ses images sont concrètes, vives ou violentes. Mais son style se veut discipliné. Malgré sa fougueuse densité, il progresse vers l'aisance et la clarté quand les temps se font sereins. Les images du malheur restent nombreuses, la morbidité complaisante (7). Mais, enveloppées dans une syntaxe et un rythme réguliers et fluides, elles ne harcèlent plus. La Paraphrase du psaume XC (1607), dédiée au roi, dit la sécurité sous l'aile de Dieu : les angoisses n'y sont évoquées que par prétention :



Les songes comme oiseaux funèbres

Sur tes yeux n 'oseront s'asseoir,

Ni les mauvais Anges du soir

Qui glissent parmi les ténèbres.



Ailleurs, Motin peut s'émerveiller de l'instabilité qui effrayait les décennies précédentes : Je te révère, ô sainte et déesse Inconstance. (1606) c. La tragédie



Violence et pathétique se poursuivent dans la tragédie : le genre et les conditions de représentation y conviennent. Elle domine la vie théâtrale. On en publie 67 entre 1595 et 1610, contre 22 pastorales, 15 tragi-comédies et deux comédies.

Une vision fataliste et providentielle ne laisse pas d'initiative aux personnages, qui sont eux-mêmes des paradigmes de la condition humaine, sans caractères particuliers. Souvent, il n'y a ni dialogue ni action, mais des récits, déplorations et sentences (un quart des vers chez MontchrestieN) avec des monologues qui peuvent dépasser deux cents vers et des chours.



Qu'est-ce, ô Dieu, que de l'homme ! Une fleur passagère

Que la chaleur flétrit ou que le vent fait choir ;

Une vaine fumée, une ombre fort légère

Qui se joue au matin et passe sur le soir.

(Montchrestien, La Reine d'Ecosse, II)



Mais Montchrestien montre la voie vers la maîtrise à travers le courage dans l'adversité. Sa dernière tragédie, Hector (1604) exprime la vision nouvelle d'un homme qui peut intervenir sur son destin : d'où une action, une argumentation, quelques dialogues, un début de différenciation des caractères.



3. Mysticisme et libertinage



Les années 1593-1608 sont marquées par un élan vers la solution de l'angoisse dans le dépouillement de soi et l'union à Dieu. Influence des mystiques espagnols et italiens de la fin du XVI*, ou rhéno-flamands du XIV' ? Oui. Mais parce qu'on a eu soudain soif de leur message. Les militants religieux de la Sainte Ligue (constituée en 1576) après avoir fait déposer Henri III par la Faculté de Théologie et avoir applaudi à son assassinat par un moine (1589), après avoir bandé toutes leurs forces contre l'impie Henri IV, ont perdu la guerre. Ils méprisent un monde temporel qui les rejette, n'aspirent plus qu'à l'au-delà. L'élan mystique ne se limite pas à leur réaction, mais elle en est le principe. Le principal foyer est, depuis 1588, le salon de Mme Acarie, femme d'un ligueur acharné, l'une des rares personnes exilées par Henri IV.

Cet élan mystique s'exprime notamment chez Canfeld (1562-1611), dont la Règle de perfection, rédigée à partir de 1590, a sept éditions de 1608 à 1614 ; Bérulle (1575-1629) avec son Discours de l'abnégation intérieure, 1597, qui est largement inspiré d'une ouvre italienne ; Laurent de Paris (Le Palais de l'amour divin, 1602) ; Coton (Intérieure occupation d'une âme dévote, 1608). Tous demandent « un total rebut et rejet ou dénudation et désappropriement volontaire de toutes choses » (Laurent de PariS) et particulièrement de tout désir ou volonté propre pour être « entièrement en Dieu, entièrement pour Dieu, entièrement à Dieu, entièrement Dieu » et « rien en soi, rien pour soi, rien à soi, en rien soi » (CanfelD).

A la même époque - et jusqu'au procès de Théophile (p. 52-53) - la libre pensée, sceptique ou même athée, est exceptionnellement dynamique. Elle se nourrit des tendances rationalistes, voire matérialistes de la Renaissance, particulièrement développées à l'Université de Padoue, d'où vient Vanini, qui enseigne à travers l'Europe que l'âme est mortelle, qu'il n'y a ni Providence ni dieu personnel, que possessions, miracles et prophéties ne sont que déséquilibres psychophysiologiques et manipulations politiques. Mais c'est aussi une réaction contre le fanatisme religieux, son exploitation par des tartuffes et des conversions intéressées - à commencer par celle d'Henri IV. Lg libertinage et le mysticisme (qui, poussé à l'extrême, ne comporte ni dogmè, ni pratique sociale, ni discipline moralE) sont deux réactions parallèles au discrédit de l'Eglise, de la religion institutionnelle ; l'un et l'autre supposent que Dieu n'est pas de ce monde.



4. Maîtrise de soi et soumission à l'ordre a. Le néo-stoïcisme ; Charron



Tandis que la poésie baroque clame l'angoisse face à l'inconstance et cherche la solution que proposent les mystiques, le néo-stoïcisme réagit par la constance face à l'adversité. Maîtrise de soi et soumission à l'ordre naturel et social, il est solidaire du développement d'une littérature disciplinée.

Après La philosophie morale des stoïques (1585), Du Vair publie De la Constance et Consolation es calamités publiques (1594). Constance est le maître mot de la fin du XVIe siècle et la consolation est un genre littéraire de 1560 à Malherbe. Réflexion faite, les malheurs nous viennent pour notre gloire aussi bien que pour notre punition », car « la vertu, plus elle est oppressée et plus elle donne témoignage de sa force » (D'Urfé, 1598), tandis qu'il faut se défier de la prospérité, toujours passagère, source de douloureuses déceptions et de passions corruptrices.

Le néo-stoïcisme christianisé exerce une influence majeure à partir de 1585-1590, notamment dans le Tiers Parti. Il domine la pensée de Du Vair (1556-1621) et de Charron, les Êpîtres morales (1598-1608) que d'Urfé a commencées en prison, les Diversités de Camus (1609-1614) et la plupart des tragédies. Il influence Malherbe qui « transposera l'ascétisme sur le plan de l'esthétique » (R. FromilhaguE) et jusqu'à un certain point Balzac. François de Sales ne le condamne pas tout à fait.

La Sagesse de Pierre Charron, rédigée en 1597-1598 et publiée en 1601 concilie l'affirmation de la liberté intime et la soumission à l'ordre naturel, providentiel et politique. Charron écrit en réaction aux guerres civiles : « il n'y a mal plus misérable ni plus honteux : c'est une mer de malheurs » (III, 11). Il commence par une sombre peinture de l'homme, « la plus calamiteuse et misérable chose du monde », « étrange et monstrueuse couture de misère de l'orgueil » (I, 2) et consacre cinq chapitres (I, 3 à 7) à « ses cinq qualités plus essentielles, qui sont vanité, faiblesse, inconstance, misère, présomption » (I, 1). Il refuse tout particulièrement la prétention intellectuelle : « l'esprit est très dangereux » ; c'est de lui que « viennent tous les désordres, révoltes, hérésies et troubles » ; « la première tentation [...] a été l'opinion, le désir et envie de science » et les récents « troubles du monde sont sortis de l'ordre des savants » (III, 14). Il oppose la sagesse à la science (« elles ne vont presque jamais ensemble », III, 14) et à l'engagement politique : « tout remuement et changement des lois [...] apporte des maux tout certains et présents pour un bien à venir et incertain [...]. Il faut laisser le monde où il est ». Et à une certaine forme de religion, prétention fanatique et intéressée,



La sagesse est soumission à l'Ordre universel, au Dieu créateur, manifesté dans les lois de la Nature et de la Raison, antérieures à la Chute et à la Rédemption. Cette sagesse « est première, plus ancienne et naturelle » et « plus difficile » que la religion, nécessaire pour imposer la reconnaissance de l'Ordre par l'espoir et la crainte, aux esprits simples et populaires » (II, 5). Charron pousse l'humanisme jusqu'à une suffisance naturaliste. « Le bien, le but et la fin de l'homme [...] est vivre et agir selon Nature » : tel est « le souverain bien en ce monde », « l'excellence et perfection de l'homme comme homme ». Il exempte la raison et la volonté du sage de l'impuissance et de la corruption consécutives au péché originel, faisant l'économie des deux principes de l'anthropologie chrétienne : la chute et la grâce.

Cette conciliation de la raison et de la foi, qui oppose une sagesse « gaie, libre, joyeuse » à une religion « chagrine » (préfacE) sera mise à l'Index en 1606 et vivement critiquée par les tenants de l'ordre religieux et moral surtout à partir de 1623, tandis que les libertins chercheront à l'annexer. b. Vers une littérature disciplinée



Tandis que les troubles conduisent aux frénésies baroques, d'autres poètes, politiquement réalistes, centristes, voire opportunistes, recommandent « vraisemblance et bienséance » dans le style « clair et bref» « de tous les jours » (Vauquelin de la Fresnaie, vers 1535-1606, Art poétique, commencé en 1574, encore inachevé en 1589, publié en 1605). Cette tendance l'emporte vers 1585, notamment chez Desportes (le poète le plus édité de 1573 à 1624) qui abandonne ses recherches pétrarquisantes pour une limpide traduction des Psaumes.

La tendance se confirme chez les « poètes du Louvre », Bertaut (1552-1611) et Du Perron (1556-1618).

Leur poétique procède des mêmes options que leur centrisme opportuniste et soumis : logique, rhétorique, abstraction, clarté ; images rares et banales, académisme pompeux, un peu froid, monotone et lourd ; mais régularité, harmonie d'une forme soignée ; bref, rationalité et « douceur » (terme à la modE) comme il convient à une célébration de l'ordre et de la paix. Ce sont déjà les tendances de Malherbe, et parfois des formules harmonieuses ou vigoureuses.

On retrouve ces tendances chez Vauquelin des Yveteaux, autre poète bien en cour jusqu'en 1611 ou dans la douceur abstraite de Lin-gendes (v. 1580-1616) dont le succès se prolonge jusqu'en 1630. Elles s'imposent même un peu aux réticences de Laugier de Porchères ou de Régnier, qui reconnaît l'intérêt d'une ouvre :



Que l'art lime et relime et polit de façon

Qu 'elle rende à l'oreille un agréable son.



Ainsi, Malherbe n'est pas une rupture, mais un couronnement.



Pierre de Deimier (1570-v. 1618) évolue de la poésie traditionnelle (épique, religieuse, romanesque, amoureusE), où l'imagination se donne libre cours, vers la discipline malherbienne. Son Art poétique (1610) propose une voie moyenne. « Poésie est un don de Nature perfectionné de l'Art. » Mais à défaut de cette union, « le Poète qui n'écrit que par art » l'emporte.

Jusqu'à Théophile et Balzac (1623-1624), la prose est relativement moins simple : elle hérite d'une rhétorique latine assez pompeuse et il lui faut affirmer sa dignité. Toutefois, l'on constate aussi une évolution vers la clarté rationnelle, notamment chez Du Vair (1556-1621), le néo-stoïcien, ami de Malherbe, leader du Tiers Parti. Il veut une ferme éloquence de grandeur nationale et d'ordre public. Dans une telle rhétorique, « l'ordre est le père [...] de la beauté » (De l'éloquence, 1594). Cet idéal de sobre et claire logique est celui des juristes et monarchistes, d'autant que, gallicans, ils réagissent à la rhétorique fleurie de goût plus aristocratique et mondain et d'inspiration italienne, propagée notamment par les jésuites et qu'on retrouvera mêlée à une imagerie populaire chez François de Sales, Camus et beaucoup de prédicateurs.

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