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Fondamentalement chez Nerval






Il va de soi que ce qui apparaît fondamentalement chez Nerval, c'est vune très grave incertitude quant à l'identité profonde de son êtrej qui suis-je ? suis-je le bon, suis-je le mauvais ? comment saurais-je si j'ai tort ou raison d'exister, si je suis un amant ou un traître, un fils de la lumière ou des ténèbres? Nerval doute de soi. Il doute de soi, non comme un homme qui hésiterait à se reconnaître innocent ou coupable de telle action déterminée, mais comme quelqu'un qui douterait d'arriver à déterminer jamais en son fond l'être qu'il est. Peut-on jamais arriver à définir avec certitude l'être qu'on est soi-même ? Peut-on dire sans hésitation qui on est ? Ou doit-on se résigner à ne pouvoir jamais définir ni son être, ni sa nature profonde ? Certes, tous les hommes, à un plus ou moins grand degré, sont affligés par une incertitude du même genre. Ils la tiennent le plus souvent pour quelque chose d'anodin. Ils font état, sans y attacher beaucoup d'importance, d'une certaine instabilité dans leurs penchants. Mais ces irrégularités, s'ils les perçoivent, ne leur paraissent jamais une faille véritable dans la continuité et la stabilité de leur comportement. S'ils les constatent, ils les excusent ou les dissimulent. Ils ne doutent pas d'eux-mêmes. D'ailleurs, n'ont-ils pas l'habitude de garder dans leur existence une sorte de fidélité permanente à l'image rassurante qu'ils ont forgée de leur personne ? Or, n'est-ce pas sur ce point essentiel qu'ils diffèrent de Gérard de Nerval ? Celui-ci n'est-il pas quelqujun qui ne cesse de s'interroger anxieusement sur lui-même, ? Bien plus, pressé par ses propres questions, ne voit-il pas celles-ci devenir de plus en plus nombreuses et urgentes ? Le Qui suis-je ? de Nerval, si discret, si pudique qu'il puisse être, n'est pas moins inquiet que le. Qui suis-je ? de saint Augustin s'interrogeant devant Dieu sur "sa destinée éternelle/ Et la réponse, le plus souvent aussi, comme chez Augustin, se fait anxieusement attendre. Pire encore, chez Nerval, presque toujours il s'agit d'une question sans réponse, et qui laisse celui qui l'exprime dans la plus cruelle ignorance. L'ignorance de soi,» dans le cas de Nerval, n'a pas de limites. Elle ne se rapporte pas chez lui à un être déterminé, mais à une personnalité en elle-même et pour elle-même si indécise, si fuyante, et, en même temps, si susceptible d'interprétations différentes, qu'elle menace sans cesse de s'évanouir dans la pensée même de celui qui s'interroge. C'est comme si, au lieu d'être une vraie personne, il se découvrait être un composé d'entités variables, indéfinies, mutuellement hostiles parfois, substituables les unes aux autres, et s'in-carnant pourtant dans un même être, à supposer qu'il fût possible de considérer l'être qu'on est comme unique et déterminable, alors qu'il se trouve à chaque instant, et parfois même à l'intérieur de l'instant, mué en un autre moi.



Ainsi les altérations constamment renouvelées dans la nature de sa propre personne, contraignent Nerval à vivre dans un perpétuel démenti de lui-même, c'est-à-dire dans la confusion. Tantôt ces images mobiles de lui-même se bornent à ébranler sa foi en la permanence et l'unité de son être. Il ne s'agit alors que de concilier dans son esprit ces images, ou d'accepter avec toute la bonne volonté nécessaire l'intrusion occasionnelle d'un moi inedit, qui, pour un temps, usurpe la place du moi.habituel et occupe le premier plan. Mais plus souvent encore, chez Nerval, la succession se fait si prompte que la pensée n'a plus le temps de faire la distinction entre celui qu'on était et celui qu'on se découvre devenu. Au lieu de se succéder, les images de soi, alors, se mêlent les unes aux autres. L'oscillation même que trahit la pensée témoigne de l'incapacité où se trouve le poète, non seulement d'interrompre le défilé désordonné de toutes ces formes de soi successives, mais même de les empêcher de se répandre confusément en lui comme des incarnations à la fois simultanées et divergentes, parfois opposées.



« Suis-je Amour ou Phoebus, Lusignan ou Biron ? »



Cela ne veut-il pas dire : Suis-je l'un ou suis-je l'autre, ou ne suis-je pas simultanément l'un et l'autre, et même une infinité d'autres, parfois contraires et parfois jumelés ? Mais peut-être faut-il aller plus loin encore, et se demander si la créature se découvrant ainsi sujette à une dualité, et même à une multiplicité presque infinie de représentations de soi différentes n'est pas inévitablement condamnée de ce fait à se considérer comme un être pluriel, chez qui les tendances se chevauchent, se disputent âprement la possession du moi, sans pourtant jamais reconnaître à aucune de ces tendances le droit exclusif de se considérer comme représentant le véritable moi.



Il y aurait donc dans la pensée nervalienne, au premier chef, une sorte d'enchevêtrement paralysant les diverses « versions » de lui-même, qui, en lui-même, s'affrontent. Le premier à s'en apercevoir serait naturellement Nerval sans doute. A chaque instant, l'espèce d'égarement angoissé dont il fait montre témoigne de la difficulté qu'il éprouve à déterminer réellement qui il est. Il en donne de nombreux exemples en tant que Gérard Labrunie, aussi bien qu'en tant qu'un des multiples alias sous les traits desquels il se présente. Dans tous les cas, sous une première identité il en surgit une seconde, souvent une troisième, quelquefois un nombre indéterminé d'autres. Nerval se trouve ainsi renvoyé de personnalité en personnalité comme dans un jeu de raquette où son image authentique semble à chaque moment se refaire ou se dérober; ou bien, renonçant à dévoiler au grand jour, dans toute sa nudité, sa discorde intérieure, il revêt à la hâte quelque nouveau déguisement.



Il va donc de confusion en confusion. La première est celle qu'il fait entre lui-même et le prophète, puis vient celle entre le prophète et son Dieu. Cette identification va de l'un à l'autre, puis de l'autre à encore un autre, pour aboutir à Celui qui en s'incarnant, se confond avec ceux qui, comme Jean-Baptiste, deviennent des prédécesseurs et des annonciateurs. Le mouvement de pensée qui se trouve donc décrit ici est à la fois infiniment discret et cependant monstrueux. (Il crée une confusion qui n'est pas fortuite. On y glisse d'une figure à une autre par un processus où finalement tout ce qui était autre se trouve absorbé dans Videntique : « Je suis toujours le même écrivait un jour Nerval à Jules Janin. Il aurait pu tout aussi bien lui dire : « Je suis le même et je suis l'autre; je suis tous les autres, sans,.distinction ni limites. »



On connaît les admirables textes d'Aurélia, où Nerval se dépeint dans la compagnie d'une série de membres de sa famille, entre lesquels il ne peut distinguer les vivants et les morts. Il en va de même dans un autre texte nerva-lien, celui-ci situé dans Les Illuminés, où l'on voit ce frère de Nerval, Cazotte, faire sa prière en compagnie d'une foule d'êtres de sa famille, parmi lesquels les défunts se trouvent mêlés aux vivants. Rien qui ressemble moins à ces phénomènes de prolifération des masses humaines, décrits par un Hugo ou un Zola. Plus complexe, plus mystérieux, le phénomène en question, tel qu'il est présenté par Nerval, ne tient aucun compte des formes physiques. Il tend à conférer aux personnes individuelles, sans les absorber dans l'ensemble où elles se trouvent, des pouvoirs nouveaux qui les douent à la fois d'une conscience individuelle et d'une conscience collective. On trouve des phénomènes psychiques du même ordre chez certains autres romantiques, en particulier Ballanche. Chez Nerval, le plus souvent, cette expérience se manifeste sous l'apparence d'une synthétisation confuse de la pensée, écartant provisoirement d'elle-même les préoccupations individuelles pour ne plus laisser subsister dans son attention que des phénomènes presque purement collectifs. De la sorte, Nerval s'apparaît souvent à lui-même comme situé au centre d'un monde mental infiniment trouble, composé d'êtres unifiés par la race, par les sympathies occultes, par la similarité des expériences. Parfois les êtres qui y sont soumis semblent s'affranchir du cercle restreint où d'ordinaire ils apparaissent d'abord confinés. Ils se mettent à coexister en dehors de toutes limites précises. Alors il se fait que, par moments, autour du poète, à la fois témoin, et, en même temps, pour ainsi dire, protagoniste du drame cosmique qu'il est en train de vivre, une vaste humanité semble se grouper, composée d'êtres appartenant à tous les temps, à tous les lieux contenus et unis dans sa seule pensée. Une même figure, tantôt solitaire, tantôt située au centre de tout un monde, se retrouve indifféremment en telle époque ou en telle autre, en tel ou tel lieu, entre lesquels il n'y a pas de clôture. Aucune forme qui s'y profile n'y paraît jamais définie. En fait, elles ne sont que d'obscures figurations de soi, faites par un être à la pensée de qui on dirait qu'elles sont étrangement attachées, comme par grappes. Parfois elles se scindent en deux groupes mutuellement hostiles. La vision nervalienne se partage entre unpionde célesteiet un^monde infernal^ De l'un à l'autre, toujours confusément, sa pensée circule.



Il y a donc, chez Nerval, comme chez les romantiques allemands, qu'il prolonge, une sorte de polarité de la pensée qui se remarque non seulement dans les divisions et les remous de sa vie intérieure, mais dans les désordres et les contradictions de sa cosmologie et de sa mythologie. Partout s'y découvrent des ^ressemblances, partout aussi des (antinomies et des conflits violents. A l'épanouissement de telle force spirituelle succède un tragique déclin. A telle ascension de l'être dans un univers céleste correspond une descente aux Enfers. Dans son corps comme dans son âmej Nerval se trouve entraîné dans un cycle, fait de clarté et d^mbre, de nuit et de jouR)> Cela est vrai en ce qui regarde sa pensée la plus intime et en ce qui concerne le milieu imaginaire immense dont il s'environne. Ainsi une certaine confusion d'esprit, allant même jusqu'à la folie, peut avoir pour effet de donner à celui qui s'en trouve affecté laj possibilité de se soustraire aux limitations de la pensée rigoureusement déterminée et de s'ouvrir les portes d'une contrée indécise qui n'est autre que le champ illimité de l'indétermination.



II



Voyons de plus près comment a lieu chez Nerval cette soustraction aux limitations de la pensée déterminée. L'expérience du temps, telle qu'il la vit et la décrit, nous en fournit le meilleur exemple. Comme nous l'avons vu, elle n'a pas pour principe le sentiment exclusif d'une vie naissante ou renaissante, mais, simultanément, celui d'une vie qui ne cesse de se dissoudre à mesure qu'elle progresse. Vivre, c'est mourir, ribn pas une fois pour toutes, mais un nombre indéterminé de fois, en sorte que la conscience de vivre se ramène à celle d'une mort renouvelée qui fait de la vie un adieu répété à ce qui s'interrompt d'exister. Comme Proust, Nerval a pour point de départ le sentiment d'un passé qui s'évanouit dans la distance. Mais ce caractère négatif présenté par le temps est infiniment plus grave chez Nerval que chez Proust, car il n'affecte pas seulement le temps révolu mais aussi le temps actuel. Pour Nerval le temps n'est pas « perdu », il fait pire, il se perd au fur et à mesure : « Aussi bien, c'est une impression douloureuse, à mesure qu'on va plus loin, que de perdre ville à ville et pays à pays tout ce bel univers qu'on s'était créé jeune, par les lectures, par les tableaux et par les rêves. » « A chaque pas que nous faisons dans le monde réel, ce monde fantastique perd un de ses astres, une de ses couleurs, une de ses régions fabuleuses... » Eurydice est donc à tout moment perdue; et le héros nervalien, à chaque pas, à l'instant de chaque expérience nouvelle, est confronté par le vide que cause la disparition des images dont le sur-gissement constitue pourtant le seul élément positif dans une vie sans cesse livrée à la mort. Ce qui est vrai d'ailleurs pour Nerval et pour le héros nervalien l'est aussi pour le monde où ils se découvrent. Les dieux meurent, la terre " vieillit, les espèces dégénèrent, les rayons du feu central s'affaiblissent. Il y a un déclin des forces cosmiques correspondant à l'épuisement des moments de la conscience individuelle. Autour de lui et en lui, Nerval assiste à une vaste agonie qui est la sienne et celle de l'univers où il se trouve. Le temps des astres, à l'égal de celui des sentiments et des pensées, est le heu d'un double cataclysme. Il est difficile de concevoir une image plus angoissante du temps vécu. Comment le souvenir lui-même pourrait-il être d'aucun secours contre une « perte de temps » et de vie tant de fois réitérée ? A la différence de Proust, Nerval semble n'avoir aucune chance de « retrouver » jamais le temps perdu.

Et pourtant, ainsi que le constatera Proust lui-même, toute l'ouvre de Nerval est animée par la résurrection du passé. Le souvenir nervalien est plus puissant, plus efficace, plus vital même que le souvenir proustien. Ce dernier ne se manifeste que fortuitement et à de longs intervalles. Le souvenir cher à Nerval est partout présent et partout agissant.



Tantôt il a pour origine un son de voix, une série de « modulations chevrotantes qui rappellent de vieilles chansons de campagne», et tantôt c'est le lieu même, le paysage au sein duquel l'on se trouve qui rend au cour le sentiment des choses passées. Parfois, comme au début de Sylvie, la lecture d'un nom, le retour annuel ou cyclique d'une fête déterminent un grand mouvement de mémoire, grâce auquel le passé redevient présent. Ainsi le temps vécu par l'être nervalien ne se réduit pas à être uniquement le temps de la disparition, de la distance et de la perte. C'est aussi contradictoirement le temps de la restitution et du recommencement.

Il y a donc chez Nerval, non pas un temps unique, mais deux temps marqués par des signes contraires, de l'un à l'autre desquels la pensée, non, Y être nervalien tout entier se transporte. D'un côté, c'est à chaque pas que le monde où nous vivons perd l'un de ses astres; de l'autre, l'être « imprime ses pieds dans les traces de ses pas anciens ». S'avancer dans l'existence, ce n'est donc plus tourner le dos au passé, c'est le retrouver en avant dans l'avenir. Comme le dit Kierkegaard, il ne s'agit pas ici de regretter le temps perdu, mais de le répéter et de le faire revivre dans une actualité nouvelle : « Je me sens rappelé à la vie. » Ce pays où je suis « ranime toutes les forces et les inspirations de ma jeunesse ». « On voit surgir de nouveau tous ces blancs fantômes de la jeunesse dont le souffle fait revivre mille pensées mortes et reverdir l'arbre dépouillé par l'automne. » Tout se passe donc comme si, loin de nous quitter à chaque pas, le passé était prêt en chaque moment à réaffirmer sa présence et son action avec une puissance de vie inépuisable. Temps optimiste qui répare ou dément le temps pessimiste de la déperdition, qui triomphe de la négation et de la mort. Tel est le rôle immense joué dans l'ouvre de Nerval par le temps du bonheur. Le mouvement de l'esprit et. du cour qui s'y réitère le plus spontanément est celui de la reviviscence. D'eux-mêmes les souvenirs se recomposent, les « dessins oubliés reparaissent sous la trame froissée de la vie ». Alors on voit « se presser en quelques minutes » les tableaux les plus saillants d'une longue période de l'existence. Mais ce serait une erreur de croire que la résurrection est ici soumise, comme chez Proust, au seul jeu des rencontres fortuites et des réminiscences douteuses. Le temps de la répétition chez Nerval a certains des caractères du temps baudelakien qui n'est pas dominé entièrement par les coups du hasard, qui obéit aux lois d'une mnémotech-nie. « Les hommes, dit Nerval, ont célébré dans tous les temps le souvenir d'une époque antérieure où la vie était heureuse. » Par leurs cérémonies religieuses ou nuptiales ils rétablissaient dans une époque ultérieure l'équivalent mythique de leur ancienne heureuse existence. Ainsi l'ouvre nervalienne est enrichie par les célébrations d'un culte qui ne cesse pas de transférer les extases du passé à l'avenir. C'est le culte d'Isis, de la Vénus céleste, qui a lieu périodiquement dans l'Orient ou dans l'île de Cythère. C'est la répétition actuelle d'une « fête druidique survivant aux monarchies et aux religions nouvelles ».



Répétition des chants, des rites, des amours, mascarade où sous des vêtements anciens, le cour reprend une vieille tradition de prières, de tendresses et de ravissements. Parmi ces fêtes renouvelées il n'en est pas de plus émouvante que celle qui préside à l'union des jeunes époux. Dans les ouvres de Nerval, un couple cosmogonique renouvelle d'âge en âge son alliance. Le mariage n'est pas uniquement un événement du moment présent. Il n'appartient pas non plus exclusivement au passé. C'est une action qui se réitère, qui retrouve de loin en loin, à travers les temps, son efficacité magique. D'où, chez Nerval, sans que l'individualité des êtres en soit trop gravement affectée, la transformation de ceux-ci en types appartenant à tous les âges. Comme dans la pensée platonicienne, le héros nerva-lien et sa compagne vivent à la fois dans une époque déterminée et dans toutes les époques. Ils sont un composé de toutes les différentes apparitions par lesquelles ils se sont manifestés au cours des âges. Le type nervalien échappe ainsi au temps. C'est un être intemporel aussi bien que temporel. Il est à la fois dans le temps, dans tous les temps et hors du temps.

Mais cela ne revient-il pas à dire aussi que l'être nervalien en vivant et revivant par la pensée dans tous les temps qu'il a vécus ou qu'il rêve de vivre et de revivre, ne vit plus dans un temps déterminé, mais dans un temps où passé, présent et futur se confondent, puisque le Heu où ils se trouvent se situe presque indifféremment dans n'importe quel point de la durée ? Vivant dans tous les temps, Nerval ne se laisse pas emprisonner dans un temps déterminé. Contemporain de tous les âges de son rêve, il vit pour toujours dans un temps devenu purement indéterminé, puisque éternel.



NERVAL : TEXTES



O mon père, est-ce toi que je sens en moi-même ?

Suis-je le bon, suis-je le mauvais, me disais-je.

Comment saurai-je si j'ai eu tort ou raison, si je suis bon ou méchant ?



Suis-je Amour ou Phoebus, Lusignan ou Biron ?

Hakem arrivait par instant à douter de lui-même comme le Fils de l'Homme au mont des Oliviers.

J'entrai dans un état confus où les figures fantasques ou réelles qui m'entouraient se brisaient en mille apparences fugitives.



C'était la minute indécise entre le bien et le mal, marquée dans la vie de chaque homme, qui décide de toute sa destinée.



Je ne sais plus déjà même distinguer ce qui est rêve de ce qui est réalité.

... Les aspects, les sons et le sentiment des lieux se confondaient dans mon esprit somnolent.



Nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'ouvre de l'existence.



Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché.

Il y a entre nous des amas d'obscurité.

Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé...

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