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HUME - La philosophie de'Humé






La philosophie de'Humé établit, deux principes, l'un et l'autre essentiels et d'application absolument générale, mais si rigoureusement indépendants l'un de l'autre qu'entre eux aucune connexion n'apparaît possible.



1) Toutes nos perceptions distinctes ont une existence distincte.

2) Notre esprit est tel qu'il est incapable'de percevoir la moindre connexion entre ces existences distinctes.

Remarquons qu'il ne s'agit là, bien entendu, que de perceptions distinctes. Du coup, la réflexion de Hume nous apparaît comme ne pouvant s'appliquer aux expériences confuses, et, pour lui, sans doute, le sentiment de l'existence, tel qu'il est entendu par Malebranche ou Rousseau, ne pourrait justement être considéré comme rentrant dans la catégorie des perceptions distinctes, étant la chose la plus confuse du monde. Pour Hume, il ne saurait donc y avoir dans les mouvements de la vie sensible qui se succèdent en nous qu'une fluctuation incertaine de sentiments dissociés, peut-être quelque chose d'assez semblable à ce qu'on trouvera plus tard dans la prose de Virginia Woolf.

Mais ces dernières remarques sont-elles bien vraies ? Elles s'appliquent, à n'en pas douter, au cas de Virginia Woolf, chez qui il y a une sorte de [glissement fluvial continu de l'expérience interne] Aucun glissement au contraire, chez Hume. Pour ce dernier, la pensée va d'expérience distincte en expérience distincte, sans qu'entre les deux il y ait une véritable connexion. Au contraire, s'il y avait un courant pour lui, il y aurait, chaque fois, interruption de ce courant. L'image du courant n'est donc pas bonne. Il faudrait trouver une autre métaphore : celle peut-être du tic-tac de l'horloge qui isole les mouvements du temps les uns des- autres.



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« Il y a deux principes que je suis impuissant à concilier, quoiqu'il ne soit pas en mon pouvoir de renoncer à l'un ou à l'autre. Le premier, c'est que toutes nos perceptions distinctes ont des existences distinctes les unes des autres, et le second, c'est que l'esprit ne perçoit jamais aucune connexion réelle entre les existences distinctes. » {A Treatise of Human Nature, vol. 2, Appendix.)



« Tous les événements sont entièrement détachés les uns des autres et séparables. Ils peuvent se succéder l'un à l'autre; mais l'on ne peut jamais observer le moindre lien entre eux. Ils sont conjoints mais non liés. »



« Notre pensée est fluctuante, incertaine, fugitive, successive et composite; et si d'aventure nous négligions l'une de ces particularités, nous en annihilerions absolument l'essence. »



Rapprochons ces textes de Hume du commentaire suivant de Mérian {Mémoires de l'Académie de Berlin, 1792, p. 430) : « Suis-je chaque phénomène que j'aperçois ou crois apercevoir ? ... Que suis-je donc ? Quand suis-je ?

Où suis-je ? Je ne sais plus où me trouver, ni même où me chercher. »

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