Essais littéraire |
Constantin BRÂNCUSI, Roumain parti des Carpates pour arriver, en 1904, à Paris, a frôlé l'atelier du célèbre sculpteur Auguste Rodin, mais avec la conscience que sa mission n'était point de travailler dans la pierre brute comme dans la chair vive, dans le "bifteck"283. Alors qu'il était devenu un prodigieux vieillard à la barbe fleurie, pareil à Charlemagne de la «Chanson de Roland», enfermé dans son magique atelier de l'Impasse Ronsin, comme Héphaïstos dans sa forge, ou comme un pâtre thrace (dacE) dans son antre, ses derniers admirateurs pouvaient comprendre toutes les profondeurs et les subtilités de sa mentalité irréductible, celle d'un homme en correspondance avec les forces secrètes du Cosmique et naturellement initié aux arcanes des Lois cl Mystères des Nombres. Il a été le compagnon de Modigliani, ils ont taillé la pierre aux côtés l'un de l'autre, dans le même esprit de fraternelle recherche de l'unique et éternelle VÉRITÉ. Ce qui s'exprime dans toute l'ouvre brancusienne, ce sont surtout les mystères mêmes du monde et les secrets originels dont il a toujours eu la connaissance infuse. Ce sage, ce primitif, ce patriarche de l'éternelle Alliance avec l'Art et les mystères du Cosmos a été et reste l'une des plus grandioses figures de l'art de tous les temps. Ce véritable "Colosse de Rhodes" de l'art moderne repose de tout son poids de géant de la sculpture sur deux assises: sa terre natale, qu'il n'oubliera jamais et aux héros de laquelle il vouera un véritable culte, et sa terre d'adoption, la France. Son ouvre, essentiellement roumaine, est en même temps de tous les temps et de tous les lieux, car elle incarne, dans la pierre ciselée de son matériau, les formes les plus pures, celles du grand Commencement, celles des Origines mythiques et mystiques de l'Univers. Les formes mathématiques, la perfection purement géométrique de ses grands motifs sculpturaux nous replongent dans le mystère des origines du monde, des dieux et des hommes. Les formes, épurées de toute excroissance inutile et dangereuse, nous font penser à l'art plastique des premiers créateurs sur la Terre, les bâtisseurs des menhirs et des dolmens, les mystérieux constructeurs de Stonehenge, ceux qui ont (reS)senti, éprouvé, le plus intuitivement, l'approche du Cosmos et la présence des dieux. Comme eux, il a le culte de la pierre, assise du monde, cette incarnation de la déesse-mère Gê , divinité de la Terre et épouse d'Ouranos. Comme l'art égyptien, il sacralise, il divinise les formes animales, en les (suR)chargeant d'une mission initiatique, recelant les symboles les plus profonds et les plus purs. L'ouvre brancusienne représente en même temps une plongée, une immersion dans le mystère du monde, ce monde qui, révélé par la forme, est plus que forme, car il est la Forme au-delà de toutes les formes, le pur, l'Absolu. L'ouvre brancusienne est donc une invitation aux mystères de l'Être et de l'Univers. On assiste, dans toute son ouvre, à une véritable mystique de la pierre, on est convié à un culte rendu aux énergies primordiales qui ont créé ce monde, à une magie de la pierre brute, mais pas du tout brutale, qui, travaillée / métamorphosée par l'effort humain, réalisera la synthèse des deux mondes, le Macrocosme et le Microcosme. Il nous convie à une nouvelle approche de la tradition hermétique, du Grand Oeuvre. Son ouvre est une invitation à la joie: «C'est de la joie pure que je vous donne. ». L'extrême simplification des formes, vigoureuses et expressives justement à cause de cette simplification, par l'élimination du détail futile (= creux, frivole, vain, vidE) et inutile, de sculptures comme YOiseau, (1924) et le Coq, (1941), la Princesse X, (1916) la Sagesse de la terre, le Phoque (1936) est une invitation à la modestie au sens absolu du terme, au dépouillement2*7 presque christique de celui qui a accepté de crucifier tout ce qui est compliqué, inutile, tortueux288, pour retrouver, après un labeur et une souffrance de toute une vie, la force de déclarer: «Tout est accompli...»; «Il y a un but dans toutes les choses. Pour y arriver il faut se dégager de soi-même. ». Application pratique Travail de traduction (thèmE): La petite note (l'entréE) suivante est extraite de l'ouvrage roumain Dictionar enciclopedic Vol. 1 A-C, Editura enciclopedicà, Bucuresti, 1993, p. 261. Recopiez-la dans votre cahier et traduisez-la ensuite, à l'aide du dictionnaire, en français: -BRÂNCUSI, Constantin (1876-1957, n. sat Hobita, jud. GorJ), sculptor roman. Personalitate marcantâ a artei sec. 20. Dupa studii in tara, pleacâ in 1902 in strâinâtate, stabilindu-se in 1904 la Paris. într-o prima perioadà sculpteazâ îndeosebi portrete ("Pictorul N. Dàràscu ", capete de copiI) de o mare finete a expresiei si plasticitate a formei, in spiritul artei lui Rodin. Càtre sfârsitul primului deceniu al sec. 20 se desprinde de sculptura traditionalâ, urmârind esentializarea formelor si concentrarea maximâ a expresiei. Ecouri strâvechi se îmbinâ eu un simt foarte modem al formelor in spatiu, in lucràri ca: "Pasârea mâiastrâ", "Pasârea in spatiu", "începutul lumii", "Cocosul". Dupa "Rugàciunea", complexul statuar de la Târgu Jiu ("Poarta sàrutului", "Masa tâcerii", "Coloana fârâ sfârsit") constituie o creatie de seamà in materie de sculptura monumentalà. Reprezentat in muzeele din România si in marile muzee din Europa si S.U.A M. post-mortem alAcad. (1990). |
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