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L'époque du réalisme: ILLUSIONS ET DESPOTISME






De la révolution de 1848 au coup d'État. Le cas de Lamartine

En 1847 ont paru, comme pour ranimer la fibre révolutionnaire des Français, ['Histoire des Girondins, de Lamartine, et le premier tome de VHistoire de la Révolution française, de Michelet. Pour tourner l'Interdiction du droit de réunion, les opposants à la monarchie de Juillet avaient pris l'habitude de se réunir dans des banquets; l'interdiction de l'un d'entre eux, le 22 février 1848, met le feu aux poudres. Trois jours de manifestations parisiennes provoquent l'effondrement du régime. Comme en 1830, la presse joue un rôle capital dans les événements. Le Siècle, Le Constitutionnel, Le National menaient depuis plusieurs années campagne contre Guizot; en 1843 s'est jointe à eux La Réforme, animée par le penseur socialiste Louis Blanc, au tirage modeste, mais dont l'influence va s'affirmer avec la révolution. 11 est décidé dans les bureaux du National et de La Réforme que Louis-Philippe doit céder le pouvoir, même si le principe de cette abdication est déjà admis dans l'entourage du roi. Un gouvernement provisoire est formé, avec notamment Lamartine, Ledru-Rollin, Dupont de l'Eure, Arago, un ouvrier nommé Albert, Louis Blanc. Ce dernier préconisait des « ateliers sociaux » qui assureraient au peuple le droit au travail; modifié, son projet aboutit à la création d'« ateliers nationaux ». Le gouvernement abolit la peine de mort pour raisons politiques, supprime l'esclavage, proclame le suffrage universel et convoque le peuple le 9 avril pour l'élection d'une Assemblée constituante.

La fermeture des ateliers nationaux, décidée par l'Assemblée composée en majorité de députés modérés, aboutit à une insurrection, du 23 au 26 juin 1848, réprimée dans le sang. L'illusion selon laquelle la bourgeoisie et la classe ouvrière marchaient de conserve vers le progrès avait déjà reçu un sérieux accroc lors des émeutes ouvrières de 1832; elle est définitivement dissipée. La constitution de la Seconde République, adoptée le 4 novembre 1848, confie le pouvoir législatif à une assemblée unique et le pouvoir exécutif à un président, tous deux élus au suffrage universel. Le président, Louis-Napoléon Bonaparte, entre en conflit avec l'Assemblée; faute de pouvoir imposer une révision de la Constitution, il organise un coup d'État le 2 décembre 1851. Moins d'un an plus tard, la dignité impériale est rétablie et Louis-Napoléon Bonaparte élevé au rang d'empereur des Français sous le nom de Napoléon m.



L'itinéraire de Lamartine reflète au cours de cette période la défaite des illusions de la bourgeoisie libérale. Alors qu'il ne s'était pas associé à la campagne des banquets, l'interdiction de celui du 22 février enflamme ses talents d'orateur : « S'il y a des balles dans les fusils, il faudra que ces balles brisent ma poitrine pour en arracher le droit de mon pays!» La «tempête» qu'il avait prédite sept ans plus tôt le trbuve aux commandes du navire et son renom favorise la confusion dans les esprits : les ouvriers le prennent pour l'homme qui garantira leur droit au travail, la bourgeoisie de progrès pour le symbole vivant de la liberté, les légitimistes s'imaginent que la République qu'il va incarner n'aura rien de plus pressé que de donner le pouvoir au prétendant, Henri V. Respectueux de la propriété, dont le droit sera inscrit dans la constitution, Lamartine entend d'abord contenir les socialistes, dont il a fait rejeter le drapeau rouge au profit du drapeau tricolore. Il sait que dans une France en grande majorité paysanne, le suffrage universel constitue le meilleur rempart contre ceux qui veulent transférer les biens à l'État. «D n'y a que la république qui soit de taille à se mesurer avec le communisme et le socialisme armés », écrira-t-il en 1849. Triomphalement élu dans dix départements, il suscite pourtant la méfiance des membres conservateurs du gouvernement provisoire. La répression exercée par Cavaignac lors des journées de Juin lui donne un sentiment d'échec et d'amertume. À l'élection présidentielle de décembre 1848, il n'obtient que 8 000 voix contre plus de 5 millions à Louis-Napoléon Bonaparte. En 1849, il s'occupe de son ouvre littéraire (Raphaël et Les Confidences, dont il isolera Graziella en 1852), puis se retire de la politique après le coup d'État. « Galérien de la plume », parce qu'il lui faut payer d'énormes dettes, il publiera entre 1856 et 1869, c'est-à-dire jusqu'à sa mort, les 28 volumes de son Cours familier de littérature.

Veut-on une version romanesque et pourtant fidèle des illusions brisées de ceux qui attendaient de 1848 liberté, égalité, fraternité et du travail pour tous? Qu'on lise L'Éducation sentimentale, de Flaubert. Son héros, Frédéric Moreau, se retire lui aussi du monde après le coup d'État : «Il voyagea, il connut la mélancolie des paquebots. » Non point « galérien », mais désouvré. Au demeurant, rien de plus opposé au désenchantement de Lamartine que la prédisposition au grotesque triste de Flaubert. « Nous allons entrer dans une bien triste époque», écrit ce dernier à une amie le 8 décembre 1851. Le 19 septembre, il a commencé à écrire Madame Bovary; un travail quotidien et acharné de cinq années l'aidera à oublier les misères du temps.



Le Second Empire. Prospérité économique et ordre moral



Lamartine travaille à Saint-Point, dans son Maçonnais; Flaubert à Croisset, dans sa Normandie. Victor Hugo, lui, après avoir rallié en 1850 la gauche de l'Assemblée, où il siégeait comme député, et avoir tenté de s'opposer au coup d'État, s'est enfui à Bruxelles, puis à Jersey. Durant tout l'Empire, il travaillera dans l'exil à des ouvres vengeresses, mais aussi inspirées par la foi en l'avenir. D'une manière ou d'une autre, la France entière travaille. Mieux : elle produit. L'autorité et la stabilité du pouvoir lui en donnent les moyens. Une fois les républicains mis au pas, l'empereur, renforcé par un plébiscite, va assurer la prospérité économique du pays. Le suffrage universel est maintenu, mais caricaturé par la pratique des candidatures officielles. Entrepreneurs, banquiers, spéculateurs de toute sorte savent gré à Napoléon III de ces grands travaux qui assurent leur enrichissement et occupent le peuple. Les Expositions universelles qui se tiennent à Paris en 1855 et 1867 offrent de superbes vitrines de ces activités. Les initiatives du préfet de Paris, le baron Haussmann, ont fait de la capitale un chantier. « Bouleverser Paris, c'est le fertiliser», diraToutin-Laroche, un personnage de La Curée, de Zola. On construit de grandes gares : à partir de Paris, le chemin de fer, dont Vigny redoutait naguère l'avènement, étend son réseau sur la France entière.

L'ordre social suppose un ordre moral. Les écrivains sont les premiers à en faire les frais. 1857 est marquée par deux procès : ceux qui sont intentés à Flaubert et à Baudelaire pour Madame Bovary et Les Fleurs du mal. Au premier, ses juges feront observer que « la mission de la littérature doit être d'orner et de recréer l'esprit en élevant l'intelligence et en épurant les mours plus encore que d'imprimer le dégoût du vice en offrant le tableau des désordres qui peuvent exister dans la société ». Flaubert s'en tirera sans dommages. À Baudelaire, plus sévèrement accusé d'avoir, dans certains de ses poèmes, conduit à «l'excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur », il en coûtera une amende et le retrait des pièces incriminées. L'Empire se libéralise pourtant à partir de 1860. De durs revers en politique étrangère infléchissent son intransigeance en politique intérieure. Profitant d'une prospérité qui ne faiblit pas, la bonne société s'inquiète peu des signes avant-coureurs du désastre et fête étourdiment, en juillet 1866, la victoire de la Prusse sur l'Autriche. C'est l'époque de La Belle Hélène (1864), de La Vie parisienne (1866), opérettes à grand succès d'Offenbach. En mai 1870, Napoléon III propose à l'approbation des Français une constitution de type parlementaire et obtient un « oui » triomphal. L'Empire paraît plus solide que jamais. On est à quatre mois de la débâcle de Sedan.



La presse. Essor et censure



Le gouvernement provisoire issu de Février 1848 a aboli les lois qui, depuis 1835, restreignaient la liberté de la presse. Des centaines de journaux se créent au cours des semaines suivantes, imprimés généralement sur un feuillet; la plupart disparaîtront presque aussitôt. Les grands titres, qui avaient pourtant frayé la voie aux révolutionnaires, souffrent (La Presse excepté) d'un grave discrédit. Parmi les feuilles éphémères se signalent L'Ami du peuple en 1848, de Raspail. ou Le Volcan, de George Sand, Pierre Leroux, Louis Blanc et Proudhon, qui s'arrête au deuxième numéro, comme Le Salut public, de Baudelaire et Champfleury. La République, où écrit aussi Pierre Leroux, durera jusqu'au coup d'État. Lamennais inspire Le Peuple constituant, favorable aux nationalités d'Europe; Proudhon, Le Représentant du peuple, qui malmène tout le personnel politique; Lamartine, Le Bien public, puis Le Conseiller du peuple, enfin Le Pays; Hugo, L'Événement, qui évolue avec lui de la droite modérée vers la gauche avancée; Louis Veuillot, L'Ère nouvelle, qui reprend le flambeau du défunt Avenir et défend les libertés (d'éducation, d'association, etc.).



Apres 1 élection à la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, qu'avaient soutenu L'Evénement, La fresse. Le Constitutionnel, la liberté de presse se réduit. Le colportage est réglementé. Le coup d'État s'accompagne de l'arrestation de plusieurs journalistes et de la suppression de nombreux journaux; certains s'arrêtent d'eux-mêmes de paraître. En renforçant le cautionnement pour les journaux politiques, en distribuant des avertissements suivis d'interdiction en cas de récidive, en accroissant le pouvoir de l'argent, l'Empire met la presse au pas, ce qui n'empêche pas Le Siècle, d'opinion républicaine, de demeurer en tête des meilleurs tirages. On peut aussi s'étonner de voir Le Moniteur, favorable au régime, publier par la plume de Sainte-Beuve un éloge de Madame Bovary. Quant à la presse non politique, elle prolifère. Il est vrai que la Revue des Deux Mondes cache mal'ses opinions orléanistes, tandis que la Revue de Paris de Maxime Du Camp, où paraît Madame Bovary, est plutôt républicaine (interdite, elle reparaîtra en 1864 sous le titre de Nouvelle Revue de PariS). Les journaux féminins, enfantins, économiques, connaissent un vif essor; Le Figaro donne dans les chroniques mondaines; LIllustration, hebdomadaire d'actualité, justifie son titre grâce à des moyens techniques modernes. Les initiatives de Napoléon III en politique extérieure après 1860 trouvent un large écho. En témoignent notamment La Lanterne (créée en 1868), de Roche-fort, impertinent et spirituel, et Le Réfractaire (créé en 1869), de Jules Vallès, de tendance socialiste, dans la lignée d'Auguste Blanqui, dont les longs séjours en prison avaient accru le prestige.



LES GRANDS COURANTS D'IDÉES



L'histoire et ses marges

Victor Duruy (1811-1894), ministre de l'Instruction publique à partir de 1863, joue un rôle capital dans le développement de l'enseignement (en particulier pour les jeunes filleS), mais ses talents d'historien s'affirmeront plus tard, en particulier avec son Histoire des Romains (1879-1885). En Numa Fustel de Coulanges (1830-1889), on voit parfois le fondateur de l'histoire scientifique moderne; mais si elle fut accueillie comme un modèle d'examen critique des textes et comme une tentative de synthèse libre de tout préjugé. La Cité antique (1864) nous paraît aujourd'hui influencée par la discutable conviction de Fustel de Coulanges pour qui la religion est le principal moteur de l'évolution des sociétés.



. Si Fustel de Coulanges commence sous le Second Empire une brillante carrière d'enseignant, Edgar Quinet et Jules Michelet montrent moins de souplesse. Proscrit à la suite du coup d'État, le premier ne rentrera en France qu'en 1870. Michelet voit son cours au Collège de France deux fois suspendu après 1848, avant d'être destitué le 11 avril 1852; il ne s'exile pas, mais met sa disgrâce à profit pour voyager et amplifier son ouvre. La Philosophie de l'histoire de France (1855). de Quinet, confirme le mysticisme de l'auteur d'Ahasvérus et sa foi dans le rôle de l'individu; dans La Révolution (1865) et La Critique de la Révolution (1867), il dresse un constat désabusé des espérances de 1789. L'Histoire de la Révolution française, de Michelet, a commencé à paraître en 1847; elle sera achevée en 1853. Cette même année paraît Jeanne d'Arc, épisode détaché de l'Histoire de France commencée en 1833 et dont le tome XVII et dernier, qui s'arrête à Louis XVI, paraît en 1867. De 1872 à 1875 paraîtront les trois tomes de l'Histoire du XIX" siècle.

Écrite dans la tourmente, l'Histoire de la Révolution française a été achevée « sans que les dures traverses du sort l'aient fait dévier de sa ligne première », affirme Michelet dans sa préface de 1868. Il n'empêche : un ouvrage historique n'est pas une simple collection d'événements ni même une réflexion objective qui permet d'en tirer des lois; qui devine les épreuves et les espérances de Michelet au travers de sa résurrection des événements historiques verra en lui un de nos grands écrivains romantiques. Au reste, c'est l'« âme » du peuple qu'il fait revivre. Il a vécu en pensée avec les « grands acteurs de la Révolution ». Sur le fond, Michelet oppose dans sa préface de 1868 son Histoire de la Révolution à celle de Louis Blanc (écrite de 1847 à 1862), coupable d'avoir pris Robespierre «comme apôtre et symbole du socialisme qu'il frappait et qui le tua». S'il annonce d'emblée que la Révolution n'a eu qu'un héros, le Peuple, Michelet reconnaîtra en Camille Desmoulins et surtout en Danton ses deux plus forts symboles; en Robespierre, il voit plutôt un «prêtre», soucieux de remplacer une religion par une autre; il rend hommage à sa volonté et à sa persévérance, mais se montre plus réservé quand il juge son « audace politique». La conviction de Michelet demeure que «la France fut sauvée malgré la Terreur. Les terroristes nous ont fait un mal immense, et qui dure... »

Grâce aux souvenirs de son père, employé à l'Imprimerie nationale sous la Terreur, Michelet s'était passionné dès son enfance pour la Révolution française. En 1821, âgé de 23 ans, il est reçu à l'agrégation de lettres, qui vient d'être créée. Maître de conférences de philosophie et d'histoire à l'École normale supérieure en 1827, puis d'histoire seulement à partir de 1829, il est conduit par son enseignement à étudier des périodes plus reculées. Ainsi commence-t-il à travailler à son Histoire de France, mais alors qu'en 1840 il n'en est encore qu'à Louis XI. il accumule déjà des documents en vue de l'Histoire de la Révolution. Celle-ci n'en apparaîtra que mieux comme le prolongement du mouvement d'idées, des tensions politiques, sociales et économiques des siècles précédents. S'il condamne la Terreur, Michelet, dans Le Peuple (1846), dénonce aussi les bourgeois de 1789 pour célébrer l'inspiration des foules. L'Oiseau (1856), L'Insecte (1857), L'Amour (1858), La Femme (1859), La Sorcière (1862), se situent en apparence en marge des ouvres historiques de Michelet; elles sont en réalité l'autre face d'une vision de l'univers, saisie dans son évolution et jusque dans le monde animal, dont l'expression poétique, nullement contradictoire avec l'exigence scientifique, traduit au mieux la vérité.



La femme joue dans cette vision un rôle capital : « Il en est d'elle comme du ciel pour la terre, il est au-dessous et dessus, tout autour. Nous naquîmes en elle.

Nous vivons d'elle. Nous en sommes enveloppés. Nous la respirons, elle est l'atmosphère, l'élément de notre cour». Dans L'Amour est située sa place au cour de l'univers. « Les insectes et les poissons restent muets. L'oiseau chante. Il voudrait articuler. L'homme a lajangue distincte, la parole nette et lumineuse, la clarté du verbe. Mais la femme, au-dessus du verbe de l'homme et du chant de l'oiseau, a une langue toute magique dont elle entrecoupe ce verbe ou ce chant : le soupir, le souffle passionné. » Au total, on a scrupule à ranger Michelet parmi les historiens tels que Fustel de Coulanges. Par son style et son imagination, il s'impose plutôt comme un visionnaire.

Ainsi, dans La Sorcière, il est bien vrai que Michelet use de documents pour retracer le déclin de la sorcellerie depuis le Moyen Âge; mais ces documents semblent avoir été recueillis comme au hasard, et Michelet se soucie peu de les soumettre à l'examen minutieux auquel s'appliquent d'ordinaire les historiens. Aujourd'hui, nous lisons La Sorcière comme une ouvre d'amour pour la femme, ce « petit démon du foyer », proche de la nature, dont la poésie et la douceur réchauffèrent de tendresse les siècles obscurs et misérables. La sorcière du Moyen Âge, qui consolait et guérissait, a disparu; elle s'est effacée devant «l'ouvre gigantesque que l'Église a maudite, le prodigieux édifice des sciences et des institutions modernes », mais la fée est immortelle. Sous cette espèce, la femme «rentrera dans les sciences et y rapportera la douceur et l'humanité, comme un sourire de la nature ». Interrogation sur la lutte du Bien et du Mal (la sorcière meurt dans les flammes, victime du bourreaU), sur le conflit de la Science et de la Religion, voire sur les séductions de Satan, La Sorcière s'apparente aux ouvres poétiques de Baudelaire ou du dernier Hugo plutôt qu'aux recherches scientifiques de l'époque.



. L'ouvre d'Alexis de Tocqueville (1805-1859) ressortit moins à l'histoire proprement dite qu'à la réflexion politique. C'est particulièrement vrai de De la démocratie en Amérique (1835-1840), écrite après un voyage outre-Atlantique de quelques mois, en 1831-1832. Tocqueville y dressait un constat de la jeune démocratie des États-Unis, puis étudiait l'influence du régime sur les sentiments et les mours des Américains, avant d'élargir sa réflexion aux dangers de centralisation ou de despotisme que doivent craindre les nations démocratiques. Lui qui n'a guère souhaité un avènement rapide de la république en France va pourtant, après la révolution de 1848, jouer un rôle important à la Constituante et devenir ministre des Affaires étrangères de juin à octobre 1849, avant de protester contre le coup d'État et de renoncer définitivement, sous le Second Empire, à toute activité politique. De santé fragile, il consacre le peu d'années qui lui restent à vivre à composer un ouvrage de visée plus franchement historique, L'Ancien Régime et la Révolution (1856, deuxième volume inachevé), où il étudie la décomposition de la société française (« Chacun des mille petits groupes dont la société française se composait ne songeait qu'à lui-même. C'était, si je puis dire, une sorte d'individualisme collectif qui préparait les âmes au véritable individualisme que nous connaissons »), les responsabilités des souverains, de l'aristocratie qui a abdiqué ses vertus, d'une bourgeoisie soucieuse de ses propres intérêts. Comme Montesquieu un siècle plus tôt.



Tocqueville est attaché en priorité à la liberté que devrait garantir à chacun une société où les groupes seraient conscients de leurs devoirs; aux défaillances de l'Ancien Régime, la Révolution de 1789 a substitué un principe d'égalité dont l'ouvrage, inachevé, n'analyse pas profondément les effets. Pour l'essentiel, la Révolution prolonge l'Ancien Régime plutôt qu'elle ne rompt avec lui. Pendant les journées révolutionnaires, Tocqueville a recueilli des Souvenirs, également inachevés.



. Doit-on ranger Ernest Renan (1823-1892) parmi les historiens? L'examen critique des textes sacrés et une réflexion sur l'histoire provoquèrent chez lui en 1845, alors qu'il était au séminaire, une prise de conscience qui le détourna du catholicisme. Agrégé de philosophie, il achève en 1849 L'Avenir de la science (publié en 1890). Mais il est permis de douter que cet esprit, qui avait l'originalité «de n'aimer que l'absolu et de ne comprendre que le relatif» (G. Séailles. Ernest Renan, 1895), mérite la qualité de philosophe. Est pleinement philosophe celui qui crée un système. Cédant volontiers à une sorte d'éclectisme, Renan eut plutôt le mérite d'étudier les systèmes des autres dans ce qu'ils avaient de compatible avec sa propre quête de la vérité. Peut-être son talent le plus spécifique fut-il celui d'un historien des langues. Ses recherches sur les langues sémitiques sont inséparables de son grand ouvrage, VHistoire des origines du christianisme, dont le premier volume. Vie de Jésus (1863), fit scandale. Un voyage en Terre sainte inspira à Renan le caractère poétique de cet ouvrage et lui fit supposer que Jésus avait tendrement aimé le pays de la Galilée : « En aucun pays du monde, les montagnes ne se déploient avec plus d'harmonie et n'inspirent de plus hautes pensées. » Ainsi l'histoire du christianisme naissant devient-elle à ses yeux « une délicieuse pastorale ». Animé entre tous d'un sentiment religieux élevé, Jésus est pour lui l'homme qui a le mieux incarné un «idéalisme supérieur». À l'idéal, Renan oppose le surnaturel, mais aussi parfois le spirituel, qui suppose une transcendance. Ainsi nie-t-il que Jésus ait accompli des miracles, à commencer par le plus important : sa propre résurrection. Au-delà des fragiles certitudes que donnent les Évangiles, c'est un véritable roman que Renan compose pour restituer l'itinéraire de Jésus et jusqu'aux pensées qui inspirèrent son action. Le livre eut un immense succès et fit scandale : cette humanisation sympathique du personnage de Jésus pouvait effectivement nuire au catholicisme plus que ne l'eût fait un brûlot anticlérical.



La critique littéraire institutionnelle



La rigueur scientifique qui s'impose aux historiens de la nouvelle génération s'impose pareillement aux critiques littéraires. L'histoire littéraire devient elle-même une discipline. C'est vrai avec Sainte-Beuve, plus encore avec Taine.

On peut juger historique et scientifique le lien que Sainte-Beuve s'attache à établir entre l'homme et l'ouvre dans Causeries du lundi (1851-1862) et Nouveaux lundis (1863-1870). Tout en appliquant, suivant son expression, son âme à celle des autres, Sainte-Beuve s'ingénie à réunir sur chaque auteur une somme de témoignages; connaître l'arbre pour juger le fruit, telle est sa méthode. Un cours sur Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, professé à Liège où il avait émigré après février 1848, sera publié en 1861. De retour en France, il se montre un loyal serviteur de l'Empire autoritaire, avant de revenir au libéralisme de sa jeunesse. De 1840 à 1859 paraissent aussi les trois mille pages de Port-Royal où, à travers l'histoire du jansénisme, Sainte-Beuve reflète sa propre évolution vers l'agnosticisme. On connaît la rude charge de Proust contre la méthode de Sainte-Beuve, accusé d'avoir méconnu la plupart des grands écrivains de son époque. Balzac est jugé d'après sa vulgarité; Sainte-Beuve le place au-dessus d'Alexandre Dumas, mais au-dessous de Mérimée et de George Sand, à égalité avec Eugène Sue. À Stendhal, il reconnaît de la droiture, mais point de génie; ses romans, à tout prendre, sont «détestables». Avec Baudelaire, 'les rapports de Sainte-Beuve sont plus complexes; il a conscience que Les Fleurs du mal portent à un plus haut degré d'inspiration la sensibilité de son Joseph Déforme, mais la jalousie l'empêche sans doute de manifester comme il le devrait son admiration. L'erreur de Sainte-Beuve est d'avoir mis la littérature sur le même plan que la conversation et ignoré «qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. Ce moi-là, si nous voulons essayer de le comprendre, c'est au fond de nous-même, en essayant de le recréer en nous, que nous pouvons y parvenir » (M. Proust, Contre Sainte-BeuvE). Dans A la recherche du temps perdu, Proust montrera par l'exemple à la fois du romancier et de son héros-narrateur quelle erreur on commettrait en jugeant un créateur d'après son comportement mondain. Au moins peut-on saluer l'ambition qui a donné à Sainte-Beuve le courage d'embrasser, de Rabelais à Flaubert, la « comédie littéraire » de la France, en préférant aux graves accents du professeur le ton enjoué du simple «causeur» (Albert ThibaudeT). Sainte-Beuve lui-même a défini, dans ses Portraits littéraires, les mérites et les limites de sa méthode : « Ma curiosité, mon désir de tout voir, de tout regarder de près, mon extrême plaisir à trouver le vrai relatif de chaque chose et de chaque organisation m'entraînaient à cette série d'expériences qui n'ont été pour moi qu'un long cours de physiologie morale. »



Parce qu'il n'adhère pas à l'éclectisme et au spiritualisme de Victor Cousin, qui fait alors loi dans l'Université, Hippolyte Taine (1828-1893) échoue en 1851 à l'agrégation de philosophie. Son non-conformisme fait que ce professeur de lycée de province devra en partie au journalisme de s'imposer comme un maître à penser de son époque. Taine est d'abord (chronologiquement parlanT) un critique littéraire : faute d'enseigner la philosophie, il rédige en effet en 1853 une thèse sur La Fontaine (refaite et publiée en 1860 sous le titre La Fontaine et ses fableS) où s'affirme déjà son principe essentiel : étudier à propos de chaque créateur la race, le milieu, le moment qui ont permis la naissance de ses ouvres. Son Essai sur Tite-Live (1853) illustre l'axiome de Spinoza : «L'homme n'est pas dans la nature comme un empire, mais comme une partie dans un tout; et les mouvements de l'automate spirituel qui est notre être sont aussi réglés que ceux du monde matériel où il est compris. » Au vrai, les cloisons qui séparent aujourd'hui nos disciplines universitaires (littérature française et comparée, histoire, philosophie...) ne résistent pas à l'examen d'une ouvre qui comprend entre autres Les Philosophes français au XIXe siècle (1856), Essais de critique et d'histoire (1857), Histoire de la littérature anglaise (1862), Nouveaux essais de critique et d'histoire (1865), où parmi les premiers il reconnaît en Stendhal un « esprit supérieur », Philosophie de l'art en Italie et Voyage en Italie ( 1866), De l'intelligence (1870), probablement son oeuvre majeure, où il résume ses doctrines philosophiques. Il s'affirme plus nettement historien après cette date, publiant notamment de 1875 à sa mort les volumes des Origines de la France contemporaine. Commencées sous l'influence de la Commune, que Taine dénonce comme une horreur autant que comme une stupidité, les Origines analysent le vieux mal français : la centralisation de l'État, renforcée par le Consulat et l'Empire et acceptée comme une commodité par les régimes qui ont suivi.

Le principe d'une recherche de la race, du milieu, du moment, défini par lui comme naturaliste et appliqué non seulement à la littérature, mais à l'ensemble des beaux-arts, fait de Taine un précurseur du courant que Zola illustrera principalement dans le genre romanesque. Son dogmatisme lui vaut les reproches de Sainte-Beuve : « Entre un fait si général et aussi commun à tous que le sol et le climat et un résultat aussi compliqué et aussi divers que la variété des espèces et des individus qui y vivent, il y a place pour quantité de causes et de forces plus particulières, plus immédiates; et tant qu'on ne les a pas saisies, on n'a rien expliqué. » Gustave Lanson ira dans le même sens : « Je comprends bien pourquoi il y a eu une tragédie française : mais pourquoi l'individu Corneille, pourquoi l'individu Racine ont-ils fait des tragédies? »



Critique littéraire et critique d'art



On en a eu le soupçon avec Taine : critique littéraire et critique d'art sont, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, plus liées qu'elles ne l'avaient jamais été. Après avoir envisagé de donner une préface aux traductions des drames de Shakespeare par son second fils, François-Victor Hugo, Victor Hugo composa un véritable ouvrage, William Shakespeare ( 1864), à l'occasion duquel il dit que «toutes les questions qui touchent à l'art se sont présentées à son esprit» : réflexions sur le génie, défini comme le surhumain sortant de l'homme; sur la mission du critique, qui est de comprendre et d'aimer («Admirer. Etre enthousiaste. Il m'a paru que dans notre siècle cet exemple de critique était bon à donner»). À la différence de la science, l'art n'est pas perfectible, mais à l'artiste revient de créer l'infini («La littérature secrète de la civilisation, la poésie secrète de l'idéal. C'est pourquoi la littérature est un besoin des sociétés. C'est pourquoi la poésie est une avidité de l'âme »).

Le système des beaux-arts pensé par Hegel et traduit en français à partir de 1840 joue un rôle important dans les rapports de la critique littéraire et de la critique d'art. Charles Baudelaire (1821-1867), sans doute le plus grand critique de son temps, refuse pourtant les systèmes : « Un système est une espèce de damnation qui nous pousse à une abjuration perpétuelle; il en faut toujours inventer un autre, et cette fatigue est un cruel châtiment. » Lui qui prétendait dès 1845 que «la meilleure critique est celle qui est amusante et poétique» n'eut jamais partie liée avec les méthodes scientifiques. «Pour être juste, écrit-il encore en 1846, c'est-à-dire pour avoir sa raison d'être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, c'est-à-dire faite à un point de vue exclusif, mais au point de vue qui ouvre le plus d'horizons. » S'il écrit dès le début des années 1840 des poèmes qui seront recueillis en 1857 dans Les Fleurs du mal, il se fait connaître d'abord par ses Salons de 1845 et 1846. Du second date sa définition du romantisme : « Qui dit romantisme dit art moderne - c'est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l'infini, exprimées par tous les moyens que contiennent les arts. » Delacroix s'impose comme un maître du romantisme et de la couleur; reprenant le parallèle courant entre Delacroix et Hugo, Baudelaire le tourne en faveur du premier. Il fait aussi l'éloge de Constantin Guys, dessinateur et aquarelliste, et l'apparente au style du dandy par son intelligence subtile; mais alors que le dandy se caractérise aussi par son insensibilité, Guys est dominé par une passion : « épouser la foule ». Ainsi est-il devenu le peintre de la modernité. « La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'étemel et l'immuable. »

Ces textes seront publiés avec d'autres en 1868 sous le titre de Curiosités esthétiques. D'autres encore seront recueillis l'année suivante dans L'Art romantique. De ce dernier ouvrage nous retenons surtout aujourd'hui le pénétrant compte rendu de Madame Bovary, les pages équivoques consacrées à Hugo qui est tout de même reconnu « le mieux doué, le plus visiblement élu pour exprimer par la poésie ce que j'appellerai le mystère de la vie », et l'article paru en 1861 à l'occasion de la création à Paris de l'opéra de Wagner, Tannhaùser; alors que Wagner provoquait des sifflets chez les mélomanes français, Baudelaire avait discerné le génie de ce musicien qui excelle à « peindre l'espace et la profondeur, matériels et spirituels ». Baudelaire surestima certains de ses contemporains (le peintre Haussoulier, le romancier Léon CladeL), mais à la différence de Sainte-Beuve, il n'en méconnut guère de grands. Poète de la modernité, il sut l'analyser aussi chez les autres. Il n'y a pas de discontinuité, du reste, entre son ouvre poétique, qui s'inspire de Callot, de Goya, de Delacroix, célèbre les «phares» de l'humanité et illustre une théorie des « correspondances » des divers sens, son ouvre de traducteur (en Edgar Poe il a reconnu un poète maudit, un frère de « guignon ») et une ouvre critique qui invite à établir à partir de Hoffmann, de Delacroix ou de Wagner des correspondances entre les arts.



Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889) dénonce en 1854 l'imposture du prétendu «réalisme», qui ne donne de la réalité que la surface, sans «en démêler les mélanges et les profondeurs». Il se lie cette même année avec Baudelaire, dont il analysera trois ans plus tard avec pénétration le génie sata-nique. Son compte rendu de Madame Bovary traduit moins d'enthousiasme; c'est que «M. Flaubert n'a point de spiritualité ». On le trouvera plus sévère encore avec Les Misérables et L'Éducation sentimentale. Collaborateur régulier au journal Le Pays de 1852 à 1862 et au Constitutionnel de 1872 à 1884, Barbey donna plus épisodiquement des articles à d'autres journaux ou revues : Le Gaulois, Le Réveil, Le Nain jaune. Son caractère abrupt lui valut plus d'une inimitié, celle de Sainte-Beuve notamment, qui lui coûta sans doute sa place au Pays en 1862. L'ensemble de son ouvre critique a été réunie dans Le XIXe siècle : les ouvres et les hommes, vingt-six volumes publiés entre 1860 et 1909. La préface du premier volume donne le ton : l'auteur «ne croit qu'à la critique personnelle, irrévérente et indiscrète, qui ne s'arrête pas à faire de l'esthétique, frivole ou imbécile, à la porte de la conscience de l'écrivain, dont elle examine l'ouvre, mais qui y pénètre, et quelquefois le fouet à la main, pour voir ce qu'il y a dedans...» On verra du reste Barbey d'Aurevilly, dans plusieurs de ses articles, déplorer la décadence de la critique et des « mours littéraires». Quand Fréron attaquait Voltaire, «il ne le mordait pas au talon, mais à la figure »; aujourd'hui, on se perd en « finesses » et en « chatteries ».

Baudelaire et Barbey d'Aurevilly vivent de leur plume. Si Eugène Delacroix (1798-1863) fait ouvre de critique, c'est dans un Journal qui ne paraîtra qu'après sa mort. Opposé à la «limitation des genres», il y raconte son existence vouée à la peinture, y définit une esthétique qui refuse le réalisme (« L'art, la poésie, vivent de fictions ») et exalte la couleur. Mais il y tient aussi un relevé de ses lectures: Balzac est jugé «faux» parce qu'il peint de l'extérieur et s'attarde aux détails; quant aux ouvrages de Hugo, ils «ressemblent aux brouillons d'un homme qui a du talent : il dit tout ce qui lui vient ».

Critique d'art et critique littéraire sont alors d'autant moins dissociables que le réalisme inauguré par Courbet, qui signa d'abord ses tableaux « Courbet sans idéal et sans religion», inspire aussi bien les écrivains. Champfleury (1821-1889), dont les premiers romans reflètent la vie de bohème, prend parti dans son Salon de 1846 pour les paysagistes et pour Delacroix, puis aide à la réputation de Daumier, avant de publier en 1857 l'essentiel de sa doctrine sous le titre Le Réalisme. Il se défend toutefois d'avoir lancé le terme et de se prendre pour un chef d'école. En peinture, la doctrine est plutôt représentée par Jules Castagnary (1831-1888), auteur de Salons de 1857 jusqu'en 1879, défenseur de Millet et de Courbet. Théophile Gautier, qui publie Les Beaux-aris en Europe à la suite de l'Exposition universelle de 1855, demeure au contraire le meilleur défenseur de l'Art pour l'Art. Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870) de Goncourt ont d'abord vécu grâce au journalisme une expérience dont profiteront leurs romans. Ils placent leur ami Paul Gavami, dessinateur humoristique, au-dessus de Daumier. Leur superbe collection d'objets d'arts reflète leur prédilection pour le xviiic siècle, auquel ils consacrent plusieurs ouvrages. Correspondant à leur écriture «artiste», maniérée, leurs goûts les portent vers Decamps ou Gustave Moreau plutôt que vers Delacroix, Courbet ou Manet. Ce dernier a fait scandale en 1863 au Salon des Refusés avec une toile intitulée Le Bain (rebaptisée ensuite Le Déjeuner sur l'herbE). Un jeune critique, auteur de Mes haines, causeries littéraires et artistiques (1866), lui consacre une étude en 1867 : il s'appelle Emile Zola. La foule, explique-t-il, n'a pas jugé Le Déjeuner sur l'herbe «comme doit être jugée une véritable ouvre d'art»; la femme nue a choqué, alors qu'elle «n'est là que pour fournir à l'artiste l'occasion de peindre un peu de chair ». L'Olympia, exposée en 1865, confirme Zola dans son opinion sur Manet : « L'avenir est à lui. »

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