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René CHAR (1907-1988)






Il faut un certain temps avant d'entrer dans la poésie de René Char. Pourtant, son ouvre est d'un abord si immédiat, pour qui consent à mettre ses pas dans les pas du poète, qu'on est surpris de l'évidence de son propos, tant ce qu'il nous dit est tangible, bouleversant et éminemment présent. À vrai dire, le lecteur de René Char est constamment renvoyé à la double expérience du secret et de la soudaine révélation. Tous ceux qui ont relaté leur approche de cette poésie insistent sur son caractère à la fois simple et ardu. C'est dans cet entredeux que se déploie la parole poétique. Quand il traduit les poètes étrangers, par exemple, apparemment les plus obscurs, Char opte toujours pour la solution la plus simple et la plus parlante.



L'homme toujours s'est effacé devant l'ouvre, ou mieux s'est sans cesse confondu avec elle. C'est que vie et ouvre posent au contemporain de René Char des questions purement poétiques. Son existence est inspirée par une donation native qui fait aujourd'hui de lui le poète par excellence. Actions politiques, prises de position très nettes, poèmes ont une source commune et gouvernent notre nuit avec la même sûreté. On a souvent vu dans Char l'incarnation vivante d'une morale ; nombre d'artistes de ce siècle ont au moins une fois croisé son chemin parce que René Char vit littéralement dans la poésie. Sa prodigieuse capacité d'aimantation poétique, sa faculté natale à exister en poète, lui confèrent les vertus d'un inspirateur : le poète Roger Bernard, le peintre Georges Braque, le philosophe Martin Heidegger en portent, chacun à sa manière, témoignage.



L'édition de référence (Ouvres complètes, « La Pléiade », Gallimard, 1983), doit être complétée par la Nuit talismanique (« Les sentiers de la création », Albert Skira, Genève, 1972), qui présente les dessins et les gravures de Char que la Pléiade n'a pu reproduire, la Planche de vivre (Gallimard, 1981), les Voisinages de Van Gogh (Gallimard, 1985), Éloge d'une soupçonnée (Gallimard, 1988).



« Ma toute terre..., je suis à toi »



Né à l'Isle-sur-Sorgue, dans l'ancien comtat Venaissin, le 14 juin 1907, Char appartient à un pays, la Provence, qui magnifie la plupart de ses poèmes. Mais, tout à l'inverse de Daudet ou de Mistral, par exemple, son ouvre ne tire ses richesses de l'humus provençal que pour percer avec plus d'acuité les mystères de l'humanité et mesurer, avec toute la générosité nécessaire, les « territoires » (Jean RoudauT) de la poésie. Dans l'ouvre, la Provence parle. Par ses eaux d'abord, celles de la Sorgue (« Rivière au cour jamais détruit dans ce monde fou de prison... », Fureur et MystèrE), celles du Rhône, celles des fontaines et des névons, ces minces ruisseaux qui fertilisent la plaine. Par ses massifs montagneux (Luberon et VentouX), par ses villages tôt parcourus et aimés (Le Thor, Lagnes, Maussane, Thouzon, Venasque, Venelles, OrgoN), par ses pierres et ses lichens lavés par les vents, ruisselant de soleil, par sa faune aussi qui répond secrètement aux événements cruciaux de l'existence : loriot et martinet, anguille et papillon, lézard et vipère. La terre de Provence n'est donc jamais un simple décor : tout en gardant son essence propre, elle se hisse au rang d'un monde où les hommes vivent leurs passions et leurs déchirements. Par exemple, la pièce le Soleil des eaux (1948), qui conte « l'aventure significative » de pêcheurs de la Sorgue dont la familiarité insouciante avec la nature est profanée par les eaux chlorées d'une papeterie, expose en même temps un mythe qui circonscrit « l'éternel mal, l'éternel bien ». Char enfant côtoie des êtres extraordinaires qu'il évoque avec tendresse et admiration (Louis Curel, par exemplE) et qui lui enseignent l'intelligence des hommes et des choses, comme les « transparents », ces « vagabonds luni-solaires » qui, chantant la Provence, se laissent offrir le gîte et le couvert (voir les Matinaux, 1950). Être poète, c'est justement savoir garder intact le rapport avec la terre natale. « Dans mon pays », dit parfois Char. Le mot ici n'a rien de restrictif. Char ne poétise pas la Provence, il ne l'orne nullement de signes troublants ou de détails pittoresques, mais il voit en elle la poésie incarnée dans une terre et dans un ciel. La Provence n'a certes pas attendu Char pour entrer en poésie ; cependant, grâce à ses poèmes, elle renaît chaque fois poétiquement, car elle est pour lui nativement poétique.

La biographie de Char échappe donc nécessairement à toute emprise chronologique. Le poète lui-même ne manifeste aucun goût pour les confidences afin de mieux protéger une liberté qu'il éprouve comme l'élément propre de l'homme : « Les oiseaux libres ne souffrent pas qu'on les regarde » {la Bibliothèque est en feu, 1956). Cette obstination à laisser parler les poèmes se manifeste particulièrement après 1945, alors que la maturité trouvée, l'autorité poétique assurée consacrent une poésie dont l'intérêt grandissant qu'elle suscite se signale par la multiplication des traductions et des études critiques.

La Résistance a marqué, selon le mot de Georges Mounin, une mutation qualitative dans l'ouvre de René Char. La section atterrissage-parachutage de Céreste (Basses-AlpeS), qu'il dirige sous le nom de capitaine Alexandre, se charge d'aménager des terrains de parachutage et d'organiser des sections de combat. Feuillets d'hypnos (1946) rapportent quelques événements particulièrement saisissants de cette époque, notés, autant qu'il fut possible, au jour le jour, et cernent dans les rares moments d'isolement « la parole du plus haut silence ». Le temps de l'action était alors le temps de la poésie : une même poussée vitale conduit au poème et au sabotage. « C'est en poète prodigieux, note Dominique Fourcade, que René Char fut le plus efficace des chefs de maquis. »

Le souci du réel le plus concret se confond, dans l'acte poétique, avec la liberté de l'imagination. Rêve et réalité se fécondent dans la vie comme dans le poème, le souci du maquisard poète étant de « faire longuement rêver ceux qui ordinairement n'ont pas de songes, et plonger dans l'actualité ceux dans l'esprit desquels prévalent les jeux perdus du sommeil ». En fait, Char reste attentif à « cet enfant vivant près de nous avec ses trois mains, et qui se nomme le présent ». Trois mains, c'est-à-dire présent, passé, avenir. Au cour de la poésie, l'expérience du temps mesure la force de la mémoire et la justesse de la prédiction : « J'ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l'assaut de la pierre de l'éternité » {Fureur et MystèrE). Dès lors, étirement de la durée et fulgurance de l'éclair se confondant, l'unité conquise et défendue représente le plus sûr rempart contre la mort : « Les poèmes sont des bouts d'existence incorruptibles que nous lançons à la gueule répugnante de la mort, mais assez haut pour que, ricochant sur elle, ils tombent dans le monde nominateur de l'unité » {le Rempart des brindilleS).



La parole atomique



D'un point de vue formel, les manières de dire sont multiples. Tour à tour, et à peu près indistinctement des époques. Char utilise l'aphorisme ou le poème en prose, la métrique classique ou le vers libre, la rime ou l'assonance, la prose poétique constellée de vers blancs, la chanson, le « vers aphoristique » de la Nuit talismanique (1972). Théâtre, arguments de ballets, billets, lettres, sont autant de visages de la poésie. Le ton de Char naît de ces changements de rythme et de forme, à l'intérieur d'un recueil ou dans un texte précisément, comme dans le magnifique poème de la Bibliothèque est en feu (1956), « Le deuil des nérons », où le rythme de l'hexasyllabe, qui berçait la chanson mélancolique, se trouve par moment brisé, et où l'irruption de sonorités plus aiguës comme les échos lancinants d'une peine à jamais ineffaçable vient meurtrir la continuité créée par l'assonance :



Vite ! le souvenir néglige

Qui lui posa ce front,

Ce large coup d'ceil, cette verse.

Balancement de méduse

Au-dessus du temps profond.



« Dans le poème, précise Char, chaque mot ou presque doit être employé dans son sens originel » (la Bibliothèque est en feU). Ainsi le mot forcené retrouve-t-il son sens étymologique d'insensé, hors du bon sens, dans tel propos de Recherche de la base et du sommet : « On ne peut pas devenir fou dans une époque forcenée... » Libérés de leur gangue quotidienne, les mots sont restitués à leur pureté primitive et redeviennent ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être : des vocables poétiques. Le mot peut aussi parler dans tous les sens, comme « balandrane » (Chants de la balandrane, 1977) ou « iris » dans Lettera amorosa (1963) dont la dernière page recopie quasiment Littré. Le poète rend sensible l'étoffe et la direction du français. Dans l'énoncé, le mot est toujours exact et lumineux. Dans les poèmes, dans les messages de recommandations aux compagnons de la Résistance, dans les textes de méditation ou les lettres aux amis, les termes, rigoureusement posés, d'une justesse sans défaut, présentent ce qui est à dire sans laisser la moindre place au superflu.

La parole juste n'est pas forcément univoque. Au contraire, si Char fête le serpent, c'est qu'il voit en lui un « prince des contresens ». Précise mais non banale, simple sans jamais être simpliste, d'une justesse qui n'a pas à se justifier, la langue de Char trouve en elle-même l'évidence de son exactitude. Le poète dévoile la vérité, non pas en militant de la certitude, mais en « magicien de l'insécurité ». À l'opposé du savant qui progresse par démonstrations sèches et rassurantes, Char pose qu'« à chaque effondrement des preuves le poète répond par une salve d'avenir » (Partage formel, 1945).



Une expression resserrée, condensée à l'extrême, caractérise le poète qui « se remarque à la quantité de pages insignifiantes qu'il n'écrit pas ». La parole atomique de Char ne cesse de faire violence au langage de la banalité pour le dégraisser et l'épurer. L'oxymore (« sérénité crispée »), l'alliance des contraires (« Épouse et n'épouse pas ta maison ») disent l'indicible en pulvérisant la logique admise. Pulvériser, c'est donner un surplus d'être à la vie, magnifier, glorifier ce qui est pour que cela soit dans toute sa puissance. Char, qui a « de naissance la respiration agressive », pense qu'au monde tout participe de la violence. L'exacerbation verbale de certaines invectives accuse la fureur avec laquelle Char exprime sa haine de personnages qui ont démérité de leur nom d'hommes. « Fiente », « porc », « sperme de chiendent » désignent les ennemis de la beauté, et parfois la poésie soulève des orages qui foudroient : « Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n'existent pas. Nous restons gens d'inclémence » (la Bibliothèque est en feU).

La violence extirpe le monde des ténèbres, tout en redonnant à la nuit sa fonction première de gardienne du mystère originel. Si « le beffroi solaire n'est qu'une tolérance intéressée de la nuit », une fois la nuit revivifiée, l'aurore est possible, et le poète a « mission d'éveiller ». Il appartient à ces « gens d'aurore », à ces « matinaux » qui détruisent, mais avec des « outils nuptiaux ». D'où la figure emblématique d'Orion, le chasseur mythique qui recouvre la vue aux rayons du soleil levant. Au véritable initiateur revient P« art d'ouvrir les sillons et d'y glisser la graine, sous l'agression des vents opposés ». Initié, Char le fut, pour ainsi dire, nativement, et son attention s'est constamment tournée vers tout ce qui pouvait évoquer un éveil, un envol, un commencement : les images de l'éclair, du bord, de l'orée, du matin, du retour amont, de Lascaux, illustrent cette remontée vers une source première où s'origine la percée de l'homme dans le monde. Le poème est sans mémoire, il va de l'avant en reproduisant à l'infini l'élan du bond, la fraîcheur du commencement, définissant la poésie comme ouverture, mouvement qui reste mouvement : « Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir. » L'ombre a peu de place dans la poésie de Char. Une clarté immense trouve violemment l'obscurité du quotidien.



Soutenir l'envolée assure la maîtrise du temps. Si Char ne se reconnaît pour maître que l'éclair « qui tantôt nous illumine et tantôt nous pourfend », c'est que, lumière et éclaircie, l'éclair rassemble les limites du monde et de l'homme jusqu'à dynamiter l'histoire même : « Si nous habitons un éclair, il est le cour de l'éternel » (le Poème pulvérisé). Ni pessimiste ni optimiste, Char fait exploser la langue et le temps. Du fond du malheur, c'est avec une « sérénité crispée » sur l'essentiel qu'il ne cesse de parler, affrontant la détresse et le déchirement de notre époque plutôt que de s'abandonner à un quelconque désespoir.



Le grand dialogue



Du plus profond de son domaine, qu'il creuse sans cesse, Char a lancé, volontairement ou non, une sorte d'appel auquel ont répondu de nombreux artistes. Rappeler la proximité de son ouvre avec la musique (Lettera amorosa, est la mise en poème d'une pièce musicale de Monteverdi ; Boulez accompagna musicalement le Marteau sans maître et le Soleil des eauX), avec la danse, avec la sculpture, n'est pas simplement anecdotique. Char entretient avec les artistes et les philosophes, « alliés substantiels », un dialogue intense, une « conversation souveraine » ; les interlocuteurs privilégiés étant les peintres, les penseurs et, bien sûr, les poètes.

Les premiers textes de Char sur les peintres datent de 1937 (Dehors la nuit est gouvernéE) ; ils se prolongent avec les Voisinages de Van Gogh (1985). Char, qui s'est lui-même tourné un temps vers l'activité picturale (la Nuit talismanique, 1972), chemine avec les peintres dont certains ont « enluminé » ses manuscrits. Des peintres de Lascaux à Vieira da Silva, de Georges de La Tour à Braque (la Bibliothèque est en feu lui est dédié), Picasso ou Nicolas de Staël, Char a scruté des ouvres qu'il tâche d'ouvrir à leur vérité. Parallèlement, le poète s'est tôt approché des philosophes, d'Heraclite d'Ephèse notamment, dont le surnom d'« Obscur » lui fut assurément une invitation à la lecture. De l'amitié avec Camus (dédicataire des Feuillets d'hypnoS) témoignent aussi bien des textes de Char que certains passages de l'Homme révolté. À partir de 1955, Char se lie, par l'intermédiaire de Jean Beaufret, avec Martin Heidegger, répondant « interrogativement » à ses questions, l'accueillant plusieurs fois en Provence (ce fut l'occasion des séminaires du ThoR) et poursuivant avec lui, selon le mot de Jean Beaufret, « le dialogue de la poésie et de la pensée ». À René Char Heidegger a dédié Acheminement vers la parole, édité chez Gallimard en 1976.

Lecteur attentif et actif, Char se veut avant tout questionnant. Il invite à ne pas s'installer à demeure dans l'ouvre considérée, mais à en mettre au jour, avec prudence et persévérance, les virtualités secrètes. C'est pourquoi Char, qui a longuement écrit sur les poètes, n'est jamais un critique définitif. Ainsi, il ne commente pas Rimbaud, à moins que l'on n'entende ce verbe dans toute la profondeur de son étymologie : il le laisse être poète, sans le réduire à une ou plusieurs significations.

Char possède de la poésie l'idée la plus haute, et demeure intraitable quand il s'agit de défendre le « métier de pointe » qu'est le métier de poète. La poésie, pourvoyeuse de vérité et garante de la dignité humaine, porte l'homme sur des hauteurs qui lui sont propres mais qu'il méconnaît le plus souvent : « [...] nous touchons, grâce au poème, à la plénitude de ce qui n'était qu'esquissé ou déformé par les vantardises de l'individu » (le Rempart de brindilleS).



De même que, selon Matisse, un tableau n'existe que s'il est vu, la poésie réclame le lecteur. Dans cette « parole en archipel », où les vers sont des îles et les mots des phares, il revient au lecteur de faire le lien et de rétablir un tracé que, par nature et brutalement, l'aphorisme limite. C'est pourquoi Char ne propose ni une morale ni une vision du monde ; le lecteur doit, d'une certaine façon, recomposer le poème sans l'avilir : « L'ouvre non vulgarisable, en volet brisé, n'inspire pas d'application, seulement le sentiment de son renouveau » (la Nuit talismaniquE). Char enjoint son lecteur de « se hisser » jusqu'au poème d'un « coup de reins lumineux », ce qui suppose un effort exempt de toute paresse et le risque d'un saut dans l'inconnu. Il n'y a pas, de fait, dans la poésie de Char, progrès, mais naissances répétées. On en trouve l'illustration dans son goût bien particulier pour les éditions collectives, dans sa prédilection à faire dialoguer des poèmes d'époques différentes, de recomposer son ouvre selon des perspectives autres que chronologiques. Recherche de la base et du sommet (1965), par exemple, regroupe thématiquement des poèmes qui s'échelonnent sur une quarantaine d'années. Le poème s'éclaire selon la place qui lui est réservée dans un recueil. « Le visage nuptial », publié hors commerce en 1938, est repris dans Seuls demeurent (1945), dans Poèmes et prose choisis (1957), puis dans Commune Présence (1964). Certaines ouvres, enfin, établissent des ponts entre les époques et entre les poèmes à partir de points de vue radicalement neufs : En trente-trois morceaux (1956), de même que Commune Présence, proposent une autre lecture de poèmes publiés antérieurement.



Aussi le lecteur est-il sans cesse sollicité en vue d'une tâche de construction ou de reconstruction poétique. Lecteur actif que Char secoue de sa torpeur, lecteur fraternel que le poète appelle afin de lui transmettre sa « part de merveilleux de rébellion de bienfaisance », lecteur attendu et imprévisible (« Le poème est toujours marié à quelqu'un », Partage formeL), libre écoutant et créateur à son tour, destinataire du Salve poétique : « Salut à celui qui marche en sûreté à mes côté, au terme du poème. Il passera demain DEBOUT sous le vent » (Fureur et MystèrE).

Char, à la recherche de « l'identité première d'avant le mot » (Recherche de la base et du sommeT), découvre la poésie, en ce sens qu'il fonde la langue originelle à partir de laquelle le langage quotidien ne peut apparaître que second. Dans le même mouvement, il nous apprend que la vie, est, dans son fonds, poésie. Qu'une telle ouvre, d'un abord énigmatique, d'un ton si personnel et si universel, d'une richesse encore inouïe, n'en finisse pas d'en appeler à la lecture, à l'écoute, à l'attention sans cesse renouvelée, et éventuellement au développement infini, c'est ce dont chacun peut faire l'expérience. Avec toutes les précautions qui s'imposent, « le poète recommande : penchez-vous, penchez-vous davantage » (Partage formeL).

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