Essais littéraire |
Pour Schopenhauer notre être intérieur, profondément ignoré de nous, a sa racine dans ce qui n'est plus apparence, mais chose en soi, en deçà des formes qui ne représentent jamais que des apparences. Là, la diversité des êtres cesse de se manifester. Si elle veut se rapprocher du centre, la conscience graduellement s'évanouit. Apparaît alors un moi obscur qui n'a rien à voir avec le moi conscient régnant à la surface. Ce n'est plus un être individuel, variant selon les conditions de la réalité externe ou superficielle. C'est la nature vraie, profonde, partout identique à elle-même, exempte de toutes les formes distinctes et déterminées de l'individualité. C'est l'être dans son indétermination radicale. On voit qu'en somme ce que fait Schopenhauer, c'est reprendre le premier moment de la pensée de Schelling, mais pour rejeter ensuite totalement le second. Il y a « descente aux Enfers », comme chez Schelling, mais aucun signe qu'elle soit suivie par une accession subséquente à la lumière. Le moi ténébreux est condamné à rester ténébreux. SCHOPENHAUER : TEXTES La conscience distincte s'évanouit... Elle nous échappe dans le sommeil, dans la mort, en une certaine mesure aussi dans l'état somnambulique ou magique. Pourquoi notre conscience devient-elle plus lumineuse et plus distincte à mesure qu'elle s'épanouit au-dehors, alors qu'elle s'obscurcit toujours plus à mesure qu'elle rentre dans le dedans, et, ramenée dans son foyer central, finit par se perdre dans les ténèbres ? |
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