Essais littéraire |
De l'autonomie de la littérature à l'engagement de l'écrivain Comme l'avait déjà fait l'affaire Dreyfus, la Première Guerre mondiale a posé le problème de la responsabilité de l'écrivain, et plus largement de 1'« intellectuel », dans le domaine social et politique'5. Elle a donc remis en cause le principe de l'autonomie de la littérature. Bien des consciences ont été « mobilisées ». Celle de Barrés par exemple, qui met sa plume au service de la propagande nationaliste et belliciste. C'est en ce sens que Julien genda pourra dénoncer en 1927 la « trahison des clercs ». ces derniers ayant mis l'Esprit au service de causes « séculières » ; mais c'est justement parce qu'il se fait une haute idée de la fonction du « clerc », défenseur des valeurs universelles et non simple « joueur de quilles ». Roma_in_RoITanZT; de~son côté, lorsqu'il se place « au-dessus de la mêlée », défend une cause. celle de la paix. Il proclame l'« Indépendance de l'Esprit », mais il affirme aussi que l'« Esprit » a des devoirs. Et c'est précisément « pour attentat à la sûreté de l'esprit » que Breton et ses amis condamnent Barrés lors du fameux « procès » qu'ils lui intentent en 1921. Ils reconnaissent donc eux aussi la responsabilité morale de l'écrivain. Bien qu'il se sente généralement un mal-aimé" dans un monde de plus en plus dominé par les valeurs techniques et matérielles, l'écrivain se fait donc encore généralement une haute idée de sa valeur et de sa mission. Toutefois malgré cette tendance, née de la guerre, à la « mobilisation » de l'esprit, on assiste au lendemain du conflit, par réaction, à un important mouvement de « démobilisation », à un retour à la pure littérature (et cela chez Barrés lui-même avec Un jardin sur l'Oronte en 1921). On prône une littérature « gratuite », dominée par l'influence de Proust. Gide ou Valéry. C'est l'époque de la « poésie pure » comme du « roman pur » |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.