Etienne Durand |
Naissance: 1585? Décès: 1618 Estienne Durand est un poète baroque français. Il est contrôleur provincial des guerres au service de Marie de Médicis. Il est l'auteur d'un pamphlet contre Louis XIII, La Riparographie, aujourd'hui perdu, qui lui vaut d'être rompu et brûlé avec ses écrits en place de Grève. Étienne Durand est demeuré surtout célèbre pour sa fin tragique. Attaché à la maison de Marie de Médicis, il resta fidèle à celle-ci après le meurtre de Concini et fut accusé de comploter contre Luynes, le favori du roi. Il fut condamné pour cela à être roué vif en place de Grève, le 19 juillet 1618. « Poète supplicié », selon le mot de Jean Tardieu, Etienne Durand dut sans doute moins le cruel châtiment de la roue auquel il fut condamné, et qui mit fin à ses jours alors qu'il n'avait que trente-trois ans, au scandale d'un réel libertinage de pensée qu'à la maladresse de son ambition personnelle. Protégé par Marie de Médicis, il prit en effet malencontreusement le parti de Concini contre celui de Luynes, le favori du roi. Accusé, par suite d'un libelle diffamatoire, de crime de lèse-majesté, jugé et condamné, il périt donc roué vif en place de Grève, sans que Théophile, qui composa pour sa mort un sonnet cruel, le reconnaisse pour autant parmi les martyrs de la cause libertine. De cette vie ainsi écourtée, les poésies qui composent le recueil des Méditations tracent assez bien les principales préoccupations : une certaine liberté d'esprit, héritée du scepticisme de Montaigne, et dont certains accents ont quelque chose de matéria-uste, et une inspiration amoureuse elle aussi quelque peu désabusée, suscitée peut-être par un amour malheureux pour sa cousine Marie de Fourcy. Toutefois, ce qui subsiste d'essentiel, derrière les lieux communs de la lyrique pétrarquiste, c'est un ton passionné et un feu intérieur, qu'une grande virtuosité formelle, loin d'occulter sous l'artifice, traduit en des vers souvent inspirés. Attaché à la maison de Marie de Médicis, il resta fidèle à celle-ci après le meurtre de Concini et fut accusé de comploter contre Luynes, le favori du roi. Il fut condamné pour cela à être roué vif en place de Grève, le 19 juillet 1618, alors qu'il n'avait que trente-trois ans. Né à Paris dans une famille bourgeoise, Etienne Durand, qui occupa la charge de contrôleur ordinaire des guerres, s'adonna très tôt à l'écriture, avec quelque talent. Ses Méditations, publiées en 1611 forment la majeure partie de son ouvre, qui témoigne d'une certaine liberté d'esprit, dans le sillage de Montaigne. Son inspiration amoureuse, qui n'échappe pas au goût pétrarquisant de son temps, aurait été suscitée par un amour malheureux pour sa cousine Marie de Fourcy. « Estienne Durand naquit en la ville de Paris l'an 1590 d'une famille de condition assez relevée et fort riche en biens. Il exerça une charge de Contrôleur Principal des Guerres et comme il était homme de petite taille, mais de belle apparence, il avait beaucoup de belles qualités intérieures. Il dansait, il chantait et touchait le luth à merveille. Son entretien était fort agréable et fort divertissant. Ses vers étaient également ingénieux, doux et forts et sa prose était pleine d'esprit et fort pathétique : mais plût à Dieu qu'avec un esprit si propre à la Cour, il eut joint un peu plus de conduite et de jugement, il ne seroit pas tombé dans le funeste précipice où nous l'avons vu perdu. » « Le désir de paraître encore plus qu'il n'était fit qu'il voulut s'intéresser et se mettre trop avant dans les affaires d'Etat, où peut-être il n'était pas seulement appelé et s'attachant aveuglément au service de la feue reine mère Marie de Mèdicis dont il avait des gages en qualité de son poète ordinaire, il se mit à pratiquer la connaissance d'un nommé Siti florentin qui avoit été secrétaire de l'archevêque de Tours Galigay, frère de la maréchale d'Ancre, et ce fut par les inductions de cet étranger passionné qu 'ils travaillèrent ensemble à la composition d'un libelle diffamatoire contre la personne du roi-même et sur les affaires du temps : ce qu'étant venu à la connaissance de Sa Majesté et de son conseil, Durand et Siti atteints et convaincus du crime de lèse majesté et par arrêt du grand conseil condamnés d'être rompus et brûlés avec leurs écrits en la place de Grève après avoir fait amende honorable devant l'église Notre Dame de Paris, ce qui fut exécuté le jour même, c'est à dire le jeudi 17 jour de juillet 1618. » « Je me souviens en ma jeunesse que l'étant un jour allé visiter en son logis sur la grande réputation qu'il s'était acquise à la Cour de faire des vers aussi bien que pas un de son siècle, je le trouvai sur son diner à table où après les compliments ordinaires, il me dit que sa table n'était alors que celle d'un simple philosophe, mais qu'il espérait que dans peu de temps elle serait la table d'un grand seigneur et qu'au lieu de 3 plats dont on le servait, il espérait être bientôt servi à } services. » « Son livre intitulé Méditations de E. D. imprimé à Paris l'an 1611 in 8° sans nom d'imprimeur ni la date de l'année de l'impression qu'il me donna l'an 1618 c'est à dire 7 ans environ après qu'il fut imprimé, est un petit mais beau recueil de ses poésies. Il contient plusieurs vers amoureux pour une belle qu'il aimait et qu'il a célébré sous le nom d'Uranie. Il y a des sonnets, des stances, des odes et des élégies si passionnées et si pleines de nobles sentiments que son siècle n'a peut-être rien produit de plus fort ni de plus relevé. » Ouvres Les Épines d'Amour (1604) Méditations (1611) Stances à l'inconstance Études : Frédéric Lachèvre, introduction à son édition des Méditations, p. i-lvi. - Jean Tardieu, « Etienne Durand, poète supplicié », dans Le Préclassicisme français, Marseille, Cahiers du Sud, 1952. - Yves Bonnefoy, préface à l'édition des Poésies complètes, éd. crit. H. Rogers et R. Rosenstein, Genève, Droz, 1990. |
Etienne Durand (1585 - 1618) |
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Portrait de Etienne Durand | |||||||||