Eustache Deschamps |
Quand j'ai la terre et mer avironnée Et visité en chacune partie Jérusalem, Egypte et Galilée, Alixandre, Damas et la Syrie, Babylone, Le Caire et Tartarie, Et tous les ports qui-y sont, Les épices et sucres qui s'y font, Les fins draps d'or et soye du pays, Valent trop mieux ce que les Français ont : Rien ne se peut comparer à Paris. C'est la cité sur toutes couronnée, Fontaine et puits de sens et de clcrgie Sur le fleuve de Seine située : Vignes, bois a, terres et praerie. De tous les biens de cette mortel vie A plus qu'autres cités n'ont ; Tous étrangers l'aiment et aimeront, Car, pour déduit et pour être jolis, Jamais cité telle ne trouveront : Rien ne se peut comparer à Paris. Mais elle est bien mieux que ville fermée, Et de châteaux de grande anceserie, De gens d'honneur et de marchands peuplée, De tous ouvriers d'armes, d'orfèvrerie; De tous les arts c'est la fleur, quoi qu'on die : Tous ouvrages à droit font; Subtil engin, entendement profond Verrez avoir aux habitants toudis, Et loyauté aux ouvres qu'ils feront : Rien ne se peut comparer à Paris. |
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Eustache Deschamps (1346 - 1406) |
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Portrait de Eustache Deschamps | |||||||||