Flaminio de Birague |
Zephire, père aux fleurs aux épaules dorées, S'en revient coronner de son esmail divers Les rameuses forests, les taillis, les prez vers, Et Flore épand ses dons a fécondes poignées. Le Rossignol couvert sous les flèches ramées Degoisant ses amours à cent refrains divers, Fait resonner les bois du fredon de ses vers, Conviant les pasteurs à ses chansons sacrées. Le ciel se réjouyt de voir à découvert Son amie reprendre un beau cotillon vert, Et l'Amour reverdit en moy ma peine antique Flore au lieu de bouquets me charge de pensers, En ce val recelé incognu aux bergers, Pendant que de mon dueil le ciel fait sa Musique. Verray-je point la fin d'un si long navigage, Comme jadis Ulisse après mille tourments ? Verray-je point calmer les ondes et les vents Pour me faire aborder au désiré rivage ? Esprit qui rachetas Moyse du naufrage, Le tirant de la main des Tyrans négligents, Sois ce Mercure heureux qui aux pieds diligens Apporta du Moly * le salubre breuvage. Tu es ma seule Hélice et mon fidelle Nort, Faisant surgir ma nef en ce paisible port. Donc, ô mon sainct Neptun, je tranche la cordelle Des jeux Idaliens, et t'offre le tableau De mon naufrage fait en mon Avril nouveau, Te vouant tout le mieux de ma fraile nacelle. |
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Flaminio de Birague (1550 - ?) |
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Portrait de Flaminio de Birague | |||||||||