Fouad Gabriel Naffah |
Naissance: 1925 Décès: 1983 Poète libanais, son ouvre se compose essentiellement de deux titres : La description de l'homme, du cadre et de la lyre, d'abord publié à compte d'auteur à Beyroudi en 1957, puis repris au Mercure de France en 1963, et L'Espril-Dieu ou les biens de l'azote (1966). Un volume de ses Ouvres complètes a paru aux éditions An-Nahar en 1987. Gabriel Fouad Naffah a fait des études de droit. Gabriel Naffah n'est pas un auteur abondant. Pourtant ses deux livres, notamment le premier, La Description de l'homme, du cache et de la lyre, l'ont imposé à l'attention des fervents de poésie comme l'un des poètes les plus singuliers de ces vingt dernières années. Préoccupé le plus souvent des thèmes simples, voire élémentaires : l'amour, la mer, la mort, la neige, la plaine et la lune, le poète impose du monde une image à la fois ouverte et close. Il s'agit d'une vision de nature cristalline dont on ne sait par quelle magie elle vire au noir. Son dessein, Fouad Gabriel Naffah l'intitule : description. Il ne faut voir, dans cette feinte soumission à l'apparence des choses, nulle modestie. Il y a là définie, en un seul terme simple et vigoureux, une ambition poétique du plus haut vol. « Carmen est cette voix qui contient la nature. » L'objectivité, le projet d'extériorité lui-même, ne sont que des leurres adroits pour un plus total asservissement du mystère. « La poésie est faite de beaux détails ». Fouad Gabriel Naffah, ancien lecteur de Valery, a bien retenu la leçon de Voltaire, cet inattendu témoin. Adhérer à l'écorce des choses, épouser leur gentillesse et leur grâce, leur multiplicité riante et leur manque probable de signification, telle est, du soleil à la nuit, la seule voie vers leur intimité. Le jeune poète retrouve spontanément la démarche ambiguë des antiques poètes de l'Orient. L'anecdote ou le paysage, le culte précieux du détail, ne sont que les plus vains des prétextes, qui brûlent. Et tandis que, l'attention hésitante on s'étonne d'un feu d'images, l'on se retrouve, on ne sait trop comment, à cause de quelques mots essentiels, au cour d'un cercle enchanté, à cette profondeur « où les images ne mordent plus », qui es notre seule partie immense et vide. La pièce poétique longue, compacte et répétée de page en page de Naffah, servie par ce vers de douze pieds ample et magnifique, impose au lecteur un rythme rapide qui le mène et souvent l'essouffle. Là est la puissance du poète et là est le tourbillon multiforme de ses « morceaux » et leur force. L'une des conséquences en est que nous avons tantôt des poèmes d'une transparence totale, tantôt des poèmes à l'obscurité têtue exigeant plusieurs lectures et laissant un arrière-goût de non-compréhension intégrale, tantôt des poèmes fluides d'un bout à l'autre et tantôt des « pièces » contorsionnées. |
Fouad Gabriel Naffah (1925 - 1983) |
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Portrait de Fouad Gabriel Naffah | |||||||||