Francis Ponge |
Le froid, tel qu'on le nomme après l'avoir reconnu à d'autres effets alentour, entre à l'onde, à quoi la glace se subroge. De même les yeux, d'un seul coup, s'accommodent à une nouvelle étendue : par un mouvement d'ensemble nommé l'attention, par quoi un nouvel objet est fixé, se prend. Cela est le résultat d'une attente, du calme : un résultat en même temps qu'un acte : en un mot, une modification. A une, de même, onde, à un ensemble informe qui comble son contenu, ou tout au moins qui en épouse jusqu'à un certain niveau la forme, - par l'effet de l'attente, d'une accommodation, d'une sorte d'attention de même nature encore, peut entrer ce qui occasionnera sa modification : la parole. La parole serait donc aux choses de l'esprit leur état de rigueur, leur façon de se tenir d'aplomb hors de leur contenant. Cela une fois fait compris, l'on aura le loisir, et la jouissance, d'en étudier calmement, minutieusement, avec application les qualités décomptables. La plus remarquable et qui saute aux yeux est une sorte de crue, d'augmentation de volume de la glace par rapport à l'onde, et le bris, par elle-même, du contenant naguère forme indispensable. |
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Francis Ponge (1899 - 1988) |
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Portrait de Francis Ponge | |||||||||