wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

François de Vigny



Le bal - Poéme


Poéme / Poémes d'François de Vigny





La harpe tremble encore et la flûte soupire,
Car la
Walse bondit dans son sphériquc empire;
Des couples passagers éblouissent les yeux,
Volent entrelacés en cercle gracieux,
Suspendent des repos balancés en mesure,
Aux reflets d'une glace admirent leur parure,
Repartent; puis, troublés par leur groupe riant,
Dans leurs tours moins adroits se heurtent en criant.
La danseuse, enivrée aux transports de la fête,
Sème et foule en passant les bouquets de sa tête,
Au bras qui la soutient se livre, et, pâlissant,
Tourne, les yeux baissés sur un sein frémissant.



Courez, jeunes beautés, formez la double danse

Entendez-vous l'archet du bal joyeux,
Jeunes beautés ?
Bientôt la légère cadence
Toutes va, tout à coup, vous mêler à mes yeux.



Dansez et couronnez de fleurs vos fronts d'albâtre;
Liez au blanc muguet l'hyacinthe bleuâtre,
Et que vos pas moelleux, délices d'un amant,
Sur le chêne poli glissent légèrement;
Dansez, car dès demain vos mères exigeantes
A vos jeunes travaux vous diront négligentes;
L'aiguille détestée aura fui de vos doigts,
Ou, de la mélodie interrompant les lois,



Sur l'instrument mobile, harmonieux ivoire,
Vos mains auront perdu la touche blanche et noire;
Demain, sous l'humble habit du jour laborieux,
Un livre, sans plaisir, fatiguera vos yeux...;
Ils chercheront en vain, sur la feuille indocile,
De ses simples discours le sens clair et facile;
Loin du papier noirci votre esprit égaré,
Partant, seul et léger, vers le
Bal adoré,
Laissera de vos yeux l'indécise prunelle
Recommencer vingt fois une page éternelle.
Prolongez, s'il se peut, oh ! prolongez la nuit
Qui d'un pas diligent plus que vos pas s'enfuit!



Le signal est donné, l'archet frémit encore :

Elancez-vous, liez ces pas nouveaux
Que l'Anglais inventa, nouds chers à
Terpsichore,
Qui d'une molle chaîne imitent les anneaux.



Dansez, un soir encore usez de votre vie :
L'étincelante nuit d'un long jour est suivie;
A l'orchestre brillant le silence fatal
Succède, et les dégoûts aux doux propos du bal.
Ah ! reculez le jour où, surveillantes mères,
Vous saurez du berceau les angoisses amères :
Car, dès que de l'enfant le cri s'est élevé,
Adieu, plaisir, long voile à demi relevé,
Et parure éclatante, et beaux joyaux des fêtes,


Et le soir, en passant, les riantes conquêtes
Sous les ormes, le soir, aux heures de l'amour,
Quand les feux suspendus ont rallumé le jour.
Mais, aux yeux maternels, les veilles inquiètes
Ne manquèrent jamais, ni les peines muettes
Que dédaigne l'époux, que l'enfant méconnaît,
Et dont le souvenir dans les songes renaît.
Ainsi, toute au berceau qui la tient asservie,
La mère avec ses pleurs voit s'écouler sa vie.
Rappelez les plaisirs, ils fuiront votre voix,


Et leurs chaînes de fleurs se rompront sous vos doigts.



Ensemble, à pas légers, traversez la carrière;
Que votre main touche une heureuse main,
Et que vos pieds savants à leur place première
Reviennent, balancés dans leur double chemin.

Dansez : un jour, hélas ! ô reines éphémères !
De votre jeune empire auront fui les chimères;
Rien n'occupera plus vos cours désenchantés,
Que des rêves d'amour, bien vite épouvantés,
Et le regret lointain de ces fraîches années


Qu'un souffle a fait mourir, en moins de temps fanées
Que la rose et l'oillet, l'honneur de votre front;
Et, du temps indompté lorsque viendra l'affront,
Quelles seront alors vos tardives alarmes ?
Un teint, déjà flétri, pâlira sous les larmes,
Les larmes à présent, doux trésor des amours,
Les larmes, contre l'âge inutile secours :
Car les ans maladifs, avec un doigt de glace,
Des chagrins dans vos cours auront marqué la place, »
La morose vieillesse...
O légères beautés!


Dansez, multipliez vos pas précipités,
Et dans les blanches mains les mains entrelacées,
Et les regards de feu, les guirlandes froissées,
Et le rire éclatant, cri des joyeux loisirs,
Et que la salle au loin tremble de vos plaisirs.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

François de Vigny
(1570 - ?)
 
  François de Vigny - Portrait  
 
Portrait de François de Vigny

Biografie / cronologie

Conformément aux préoccupations constamment manifestées par l'écrivain, nous avons étendu cette chronologie dans la direction du passé, à la recherche de la noblesse des ancêtres, et dans celle de l'avenir, à l'écoute des échos de l'ouvre renvoyés par la postérité.

Bibliographie


mobile-img