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François de Vigny |
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Il faut tenir un livre Et de nos yeux le suivre Ouvert sur nos genoux; Il faut parler et rire Ou qu'on m'entende lire; Et quand ma voix expire Vous frémissez pour nous. Votre porte est peu close Et de son rideau rose Le voile est si léger Qu'on entend toute chose, Un fauteuil qui se pose, Un soupir, une pause, Et je suis l'étranger; Et je suis la visite, Et si ma voix hésite Dans l'éternel babil, Si par mon imprudence Quelqu'un en défiance Entendait mon silence, Il dirait : « Que fait-il ? » Puisqu'on nous environne, Sur un ton monotone Je vais toujours parler, J'aurai l'air de poursuivre, Mais d'eux je me délivre. Et c'est un autre livre Que je vais dérouler : C'est mon cour, c'est mon âme, C'est l'amour d'une femme Dans un homme allumé; Désir, délire, transe, Ennui, rage, espérance, Enfin... une démence Qui vaut d'être enfermé. Lisons, lisons, bel ange, C'est un brûlant mélange De baume et de poison ui dans mon sang fermente; u trembles, belle amante, Et ta pâleur augmente, Lisons toujours, lisons ! Sens-tu la terre émue ? Ta chambre qui remue ? Vois-tu pas l'ombre aux cieux ? Le jour fuit la nature, Où donc est ta ceinture ? Va, poursuis ta lecture, J'ai la nuit sur mes yeux. Ah ! tes cheveux frémissent Et malgré toi s'unissent Aux cheveux de mon front; Ah ! ta joue est brûlante Sur ma lèvre tremblante; Ah ! de ma fièvre lente Que l'incendie est prompt! Ils sont là qui m'écoutent, Qui soupçonnent, qui doutent, Ils sont tous, ils sont là. Mais vaine est la contrainte, Ton cour a mon empreinte, Et malgré notre crainte Je t'ai dit tout cela. |
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François de Vigny (1570 - ?) |
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Portrait de François de Vigny | |||||||||
Biografie / cronologieConformément aux préoccupations constamment manifestées par l'écrivain, nous avons étendu cette chronologie dans la direction du passé, à la recherche de la noblesse des ancêtres, et dans celle de l'avenir, à l'écoute des échos de l'ouvre renvoyés par la postérité. Bibliographie |
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