François de Vigny |
Deux colombes de l'air, timides voyageuses, Fuyant d'un vol égal les plaines orageuses, Reviennent en jetant de longs et tendres cris Aux lieux de leur enfance, asiles favoris : Telles sans se quitter, les deux plaintives ombres S'envolèrent vers moi de leurs rivages sombres. Enfin l'Esprit se lève et l'immortel agneau Pour la septième fois ouvrit le dernier sceau, L'univers attendit sa dernière sentence Et les mondes tremblants gardèrent le silence. Le temps de leur silence eut un aussi long cours Que celui du Soleil dans ses glorieux jours A revenir trois fois dans les mêmes demeures, Quand la terre vivante avait encor des heures. ... Du vieil abîme alors ils surent les secrets... ... La Nuit et le Chaos, noirs ancêtres du monde... ... Et des peuples détruits qui s'étaient crus puissants L'on vit le vieux soleil pâlir... « Habitants immortels des éternelles flammes, Dieux tombés qui régnez sur les humaines âmes, Inventeurs des tourments qui rongez les damnés, Ranimez à leurs maux tous les feux destinés. Levez vos bras puissants, ouvrez-leur tout l'abîme Que sa bouche s'apprête à recevoir le crime. N'ai-je pas entendu déjà le bruit des pleurs ? Sourions à ce jour, c'est le jour des douleurs. Nous allions jusqu'ici mendier notre proie... On entendit un bruit épouvantable, immense Depuis le point du ciel où l'Orient commence Jusqu'au terme invisible où finit l'Occident Du haut du Nord glacé jusques au Sud ardent, Tout trembla pénétré d'une angoisse profonde Dans l'épaisseur de l'ombre on vit passer un monde, Il tombait détaché de la voûte des Cieux Et malgré ses rayons... Les suicides Et surtout elle aimait dans leur foule inquiète Romeo qui passait près de sa Juliette. Pâles tous deux, tous deux encor jeunes et beaux Ils semblaient s'égarer parmi de vieux tombeaux. Leur pas était égal et leurs deux mains glacées Comme en un jour d'hymen restaient entrelacées, Tout en cherchant la nuit de ces funèbres lieux, Leurs yeux tristes et doux ne quittaient pas leurs yeux. Leurs âmes s'unissaient dans la mort, et ravie L'une puisait dans l'autre une seconde vie. Que d'amour nourrissait leurs propos éternels ! " Ah ! disait Romeo, durant nos jours cruels Nous nous sommes brisés sans ployer sous l'orage, Rien n'a de ton amour affaibli le courage, Tu n'as pas redouté la liqueur du sommeil, Dans l'éternel exil que ton cour soit pareil. » |
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François de Vigny (1570 - ?) |
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Portrait de François de Vigny | |||||||||
Biografie / cronologieConformément aux préoccupations constamment manifestées par l'écrivain, nous avons étendu cette chronologie dans la direction du passé, à la recherche de la noblesse des ancêtres, et dans celle de l'avenir, à l'écoute des échos de l'ouvre renvoyés par la postérité. Bibliographie |
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