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François Villon



Ballade en vieil langage françois - Poéme


Poéme / Poémes d'François Villon





Car, ou soit ly sains apostolles,
D'aubes vestus, d'amy coeffez,
Qui ne saint fors saintes es toiles
Dont par le col prent ly mauffez
De mal talant tout eschaujfez,
Aussi bien meurt filz que servans,
De ceste vie cy bouffez :
Autant en emporte ly vens.



Foire, ou soit de
Constantinobles
L'emperieres au poin dorez,
Ou de
France ly roys très nobles
Sur tous autres roys décorez,
Qui pour ly grans
Dieux aourez
Bastist églises et couvens,
S'en son temps il fut honnorez,
Autant en emporte ly vens.



Ou soit de
Vienne et de
Grenobles
Ly
Dauphins, ly preux, ly senez,
Ou de
Dijon,
Salins et
Doles,
Ly sires et ly filz ainsnez,
Ou autant de leurs gens privez,
Heraulx, trompetes, poursuivans,
Ont ilz bien bouté soubz le nez?
Autant en emporte ly vens.



Princes a mort sont destinez,
Et tous autres qui sont vivans;
S'ilz en sont cour ciez n'ataynez,
Autant en emporte ly vens.



Puis que papes, roys, filz de roys
Et conceus en ventres de roynes.
Sont ensevelis mors et frois,
En autruy mains passent leurs règnes,
Moy, povre mercerot de
Renés,
Mourray je pas?
Oy, se
Dieu plaist;
Mais que j'aye fait mes estrenes,
Honneste mort ne me desplaist.



Ce monde n'est perpétuel,
Quoy que pense riche pillart :
Tous sommes soubz mortel coutel.
Ce confort prens, povre viellart,
Lequel d'estre plaisant raillart
Ot le bruit, lorsque jeune estoit,
Qu'on tiendroit a fol et paillart,
Se, viel, a railler se mettoit.



Or luy convient il mendier,

Car a ce force le contraint.

Regrete huy sa mort, et hier;

Tristesse son cuer si estraint

Que souvent, n'estoit
Dieu qu'il craint,

Il feroit ung orrible fait.

Et advient qu'en ce
Dieu enfraint

Et que luy mesmes se desfait.



Car, s'en jeunesse il fut plaisant,
Ores plus riens ne dit qui plaise.
Tousjours viel cinge est desplaisant,
Moue ne fait qui ne desplaise :
S'il se taist, affin qu'il complaise,
Il est tenu pour fol recreu;
S'il parle, on luy dit qu'il se taise
Et qu'en son prunier n'a pas creu.



Aussi ces povres fameletes

Qui vielles sont et n'ont de quoy,

Quant ilz voient ces pucelletes

Emprunter elles a requoy,

Ilz demandent a
Dieu pourquoy

Si tost naquirent, n'a quel droit.

Nostre
Seigneur se taist tout quoy,

Car au tancer il le perdroit.

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François Villon
(1431 - 1463)
 
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