François Villon |
En ce temps que j'ai dit devant, Sur le Noël, morte saison, Lorsque les loups vivent de vent, Et qu'on se tient en sa maison, Pour le frimas, près du tison, Me vint le vouloir de briser La très amoureuse prison Qui souloit mon cueur debriser. Le regard de celle m'a prins Qui m'a esté félonne et dure : Sans ce qu'en riens aye mesprins, Veut et ordonne que j'endure La mort, et que plus je ne dure; Si n'y voy secours que fuir. Rompre veut la vive soudure, Sans mes piteux regrets ouïr ! Pour obvier à ces dangiers, Mon mieux est, je croy, de partir. Adieu ! Je m'en vois à Angiers : Puisqu'el ne me veut impartir Sa grâce, il me convient partir. Par elle meurs, les membres sains ! Au fort, je suis amant martyr Du nombre des amoureux saints! |
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François Villon (1431 - 1463) |
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Portrait de François Villon | |||||||||