François Villon |
Repos éternel donne a cil, Sire, et clarté perpétuelle, Qui vaillant plat ni escuelle N'eut oncques, n'ung brain de percil. Il fut rez, chief, barbe et sourcil, Comme ung navet qu'on ret ou pelle. Repos éternel donne a cil. Rigueur le transmit en exil, Et luy frappa au cul la pelle, Non obstant qu'il dit : « J'en appelle! » Qui n'est pas terme trop subtil. Repos éternel donne a cil. Item, je vueil qu'on sonne a bransle Le gros beffroy, qui n'est de voirre; Combien qu'il n'est cuer qui ne tremble, Quand de sonner est a son erre. Saulvé a mainte bonne terre, Le temps passé, chascun le scet : Fussent gens d'armes ou tonnerre, Au son de luy, tout mal cessoit. Et contentent bien leurs debteurs. Hz ne sont pas moult grans vanteurs Et ont bien de quoy, Dieu mercis ! De ce fait seront directeurs. Escry : je t'en nommerai six. C'est maistre Martin Bellefaye, Lieutenant du cas criminel. Qui sera l'autre? G'y pensoye : Ce sera sire Colombel; S'il luy plaist et il luy est bel, Il entreprendra ceste charge. Et l'autre? Michiel Jouvenel. Ces trois seulz, et pour tout, j'en charge. Mais, ou cas qu'ilz s'en excusassent, En redoubtant les premiers frais, Ou totallement récusassent, Ceulx qui s'enssuivent cy après Institue, gens de bien très : Phelip Brunel, noble escuyer, Et l'autre, son voisin d'emprès, Si est maistre Jaques Raguier, Et l'autre, maistre Jaques James, Trois hommes de bien et d'onneur, Desirans de sauver leurs âmes Et doubtans Dieu Nostre Seigneur. Plus tost y mettraient du leur Que ceste ordonnance ne baillent; Point n'auront de contrerolleur, Mais a leur bon plaisir en taillent. Des testaments qu'on dit le Maistre De mon fait n'aura quid ne quod; Mais ce sera ung jeune prestre, Qui est nommé Thomas Tricot. Voulentiers beusse a son escot, Et qu'il me coutast ma cornete ! S'il sceust jouer a ung tripot, Il eust de moy le Trou Perrete. Quant au regart du luminaire, Guillaume du Ru j'y commetz. Pour porter les coings du suaire, Aux exécuteurs e remetz. Trop plus mal me font qu'oncques mais Penil, cheveulx, barbe, sourcis. Mal me presse, temps désormais Que crie a toutes gens mercis. |
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François Villon (1431 - 1463) |
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Portrait de François Villon | |||||||||