François-Joseph de Lagrange Chancel |
Ode première Vous dont l'éloquence rapide Concre deux tyrans inhumains Eut jadis l'audace intrépide D'armer les Grecs et les Romains ', Contre un monstre encor plus farouche Mettez votre fiel en ma bouche : Je brûle de suivre vos pas. Je vais affronter le naufrage, Plus charmé de votre courage Qu'effrayé de votre trépas. À peine il ouvrit les paupières, Que tel qu'il se montre aujourd'hui. Il fut indigné des barrières Qu'il vit entre le Trône et lui. Dans ces détestables idées, De l'art des Circés, des Médées2, Il fit ses uniques plaisirs; Il crut cette voie infernale Digne de remplir l'intervalle Qui s'opposait à ses désirs. Contre ses villes mutinées Un roi l'appelle à son secours, Er lui commet les destinées De son empire et de ses jours. Mais prince aveugle et sans alarmes, Vois qu'il ne prend en main les armes Que pour devenir ton tyran, Et pour imiter la furie Par qui jadis ton Ibérie Subit le joug de l'Alcoran4. Que de divorces, que d'incestes Seront le fruit de tes complots ! Verrons-nous les flambeaux célestes Reculer encor sous les flots ? Peuple, arme-toi, défends ton maître, Apprends que la main de ce traître, Cherche à lui ravir ses Etats ; Le lit même de ton Philippe Doit voir de Thyeste et d'Odipe Renouveler les attentats. |
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François-Joseph de Lagrange Chancel (1677 - 1758) |
Portrait de François-Joseph de Lagrange Chancel |