Gabrielle Althen |
L'homme a agrippé la femme Et la femme murmure «Ne t'écarte pas, nous tombons Tu vois, c'est un voyage dans le vent de la chute Et c'est si beau Le vent s'enchante Dans la maison trop claire qui tient sa paume ouverte Comme une plaine Sans turbulence malgré le vent » Tous deux s'épousent et le moment ne tombe pas La femme ne sait pas où ils vont L'homme croit peut-être le savoir Elle ferme simplement les yeux Pour mieux sentir son cour qui navigue vers lui Et les vergers font des étoiles On voit le vent qui s'énamoure Et qui secoue les arbres fous L'homme et la femme emportent pour repères La satiété d'anciens châteaux du paysage Qu'ils ont toujours connus arrimés dans le temps «Ne t'écarte pas, nous tombons» Noud partageable fol appui Le voyage et son point fixe Et le moment ne tombe pas Et c'est sans eux que le temps se décline Toujours est incrédule la même plaie La plaie de blé mêlé d'ivraie Mode à l'impersonnel Ocre terrible sur la rose du monde La beauté se soutient et ne nous parle pas Le temps mordille la peur et j'habite un devoir Surgissement qui m'étreint et me chasse de moi Tu ne voyais donc pas qu'aucun rempart ne divise le temps ! Tout se tient Une guirlande bruisse Le blé flambe à petits bruits d'insectes Le blé flambe Et ne me brûle pas Qui ne suis plus en moi Je ne sais pas qui je suis Et j'habite un devoir En attendant que la pure plaie de l'étendue Sous sa broderie de feuilles et de temps libre Tienne à l'étendue d'une parole Où nous sachions entendre Que nous tenons ensemble Où tout se tient - Dépêchons-nous déjà une guêpe vient Sucer la cigale malade tombée vive sur le balcon |
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Gabrielle Althen (1939 - ?) |
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Portrait de Gabrielle Althen | |||||||||