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Gaucelm Faidit



Chanson 1 - Poéme


Poéme / Poémes d'Gaucelm Faidit





J'ai entendu s'éjouir

Par amour, dans son langage

Le rossignolet sauvage.

Il me fait mourir d'envie,

Car celle que j'aime

Ne veut aujourd'hui

Ni m'écouter ni me voir.

Le doux chant que font l'oiseau et sa mie

Conforte un peu mon courage.

Je console donc

Mon cour en chantant.

Je n'aurais pas cru pouvoir !

Mais rien de ce que je vois
Ne saurait me réjouir.
Je reconnais ma folie,



Il est juste que je souffre,
Juste et mérité.
J'ai laissé mon cour
S'enivrer de rêves fous.
Résultat : angoisse
Tristesse et dommage.
Il faut que je me l'avoue.
J'ai perdu l'année.
Elle fut sans plaisir.
Rien n'y vint à mon désir.



Bien que j'aie fort à me plaindre

Je m'incline et je supplie

Celle qui a seigneurie

Sur mon âme et ma personne.

Elle ne put rien dire

Quand je dus partir.

Je l'entendis soupirer,

La main sur les yeux :

«
Que
Dieu vous protège ».

Et quand en moi je revois

Son ah" amoureux,

Je me dis, en larmes :

Sans elle plutôt mourir.



La dame qui tient mon cour
Je la prie je la supplie
De ne point m'être cruelle de ne point croire les fourbes,
De ne point penser
Que j'en aime une autre.
De bonne foi je soupire.
Sans mentir je l'aime.
Mon cour est vrai cour.
Je n'ai rien des faux amants
Dont les tromperies



Ont fait que l'Amour
Ne récolte que mépris.

Chanson sois ma messagère,
Sans plus tarder cours et parle À celle qui me plaît tant.
Hôtesse de toute joie.
D'un mot dis-lui comme
Je meurs de désir,
Et si elle veut m'accueillir
Rappelle à son cour.
Sans perdre un instant,
Mon souci et mon désir.
Mon amour si grand
Que l'envie me tue
De la voir et l'embrasser.



Ma
Dame
Marie,

Tel est votre
Prix

Que tous estiment plaisants

Mes dits et mes chants

Et l'éloge grand

Que je fais en vous chantant.

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Gaucelm Faidit
(1150 - 1205)
 
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