Gavaudan |
L'autre jour, par un beau matin Passant les hauteurs d'un coteau Je vis auprès d'un aubepin Une fille ornée de soleil. Elle ressemblait à s'y méprendre A une aimée d'autrefois. Je fis un détour vers elle. Rieuse, elle me salua. Alors, joyeux, je descendis De mon cheval. À peine à terre, Elle prit ma main, me fit asseoir À l'ombre tendre d'un tilleul Sans poser la moindre question. Étais-je ou non connu d'elle ? Mais bien sûr! Pourquoi mentir? Elle baisa mes yeux, mon front. Je crus défaillir de plaisir Quand ses beaux cheveux m'effleurèrent. - Vous ici, belle ? Assurément, Dieu a voulu notre rencontre ! - Oui seigneur, II nous réunit. Je ne désirais rien d'autre ; Je vous prie, bien me plairait Le jeu d'amour interdit ! - Amie, si je devine bien J'aurais grand tort de me plaindre. Vous me montrez tant de bonté Que je veux vous dire un secret : Amour m'a repris son cadeau, Celle qui tant me plaisait Est partie je ne sais où Et j'en suis inconsolé. - Seigneur j'entends et je comprends Mes nuits ne sont que veilles tristes Depuis que vous m'avez quittée Le sommeil déserte mes yeux. L'amour qui tant vous éloigna Me fit souffrir. C'est fini. Puisque notre compagnie N'en sera que plus plaisante. - Mon amie c'est ma bonne étoile Qui m'a conduit auprès de vous Pour m'éjouir de pré en lit. - Votre joie est mienne. Merveille ! Pour vous et pour moi tout est bien. Grâce à nous deux aucun lieu N'attire ailleurs nos désirs. Le dieu d'Amour visa juste ! Eve, seigneur a transgressé L'interdit qu'on lui avait fait. Qui me blâmerait d'être à vous Perdrait son temps en vains babils ! |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Gavaudan (1195 - 1211) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Gavaudan | |||||||||