Georges Brassens |
Il suffit de passer le pont, C'est tout de suite l'aventure. Laisse-moi tenir ton jupon J't'emmène visiter la nature. L'herbe est douce à Pâques fleuries, Jetons mes sabots, tes galoches Et légers comme des cabris Courons après les sons de cloches. Ding ding dong, les matines sonnent En l'honneur de notre bonheur Ding ding dong, faut 1' dire à personne J'ai graissé la patte au sonneur... Laisse-moi tenir ton jupon Courons guilleret, guillerette, Il suffit de passer le pont, Et c'est le royaume des fleurettes... Entre tout's les bell's que voici Je devin' cell' que tu préfères C'est pas 1' coquelicot, Dieu merci, Ni 1' coucou, mais la primevère. J'en vois un' blottie sous les feuilles, Elle est en velours comm' tes joues. Fais le guet pendant qu' je la cueille, « Je n'ai jamais aimé que vous ! » Il suffit de trois petits bonds, C'est tout de suite la tarentelle, Laisse-moi tenir ton jupon J' saurai ménager tes dentelles. J'ai graissé la patte au berger Pour lui fair' jouer une aubade, Lors ma mie sans croire au danger, Faisons mille et une gambades. Ton pied frappe et frappe la mousse, Si 1' chardon s'y pique dedans Ne pleure pas m'amie qui souffre Je te l'enlève avec les dents ! On n'a plus rien à se cacher, On peut s'aimer comme bon nous semble, Et tant mieux si c'est un péché Nous irons en enfer ensemble, Il suffit de passer le pont ,. Laisse-moi tenir ton jupon. |
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Georges Brassens (1921 - 1981) |
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Portrait de Georges Brassens | |||||||||
BiographieJeune, Georges Brassens, fils de maçon, n'aime guère l'école hormis les cours de lettres qui lui apprennent l'amour de la poésie. En 1940, il vit à Paris et travaille comme tourneur au sein de l'usine Renault. Parallèlement, il commence à composer, mais le STO le condamne à partir pour Allemagne. De fait, ses camarades déportés constituent son premier public. Après la guerre, il devient anarchiste |
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