La nymphe endormie - Sonnet

Vous faites trop de bruit,
Zéphire, taisez-vous,
Pour ne pas éveiller la belle qui repose;
Ruisseau qui murmurez, évitez les cailloux,
Et si le vent se tait, faites la même chose.



Mon cour sans respirer, regardons à genoux
Sa bouche de corail, qui n'est qu'à demi close,
Dont l'haleine innocente est un parfum plus doux
Que l'esprit de jasmin, de musc, d'ambre et de rose



Ah que ces yeux fermés ont encor d'agrément!

Que ce sein demi-nu s'élève doucement!

Que ce bras négligé nous découvre de charmes !



Ô
Dieux, elle s'éveille, et l'Amour irrité

Qui dormait auprès d'elle a déjà pris les armes

Pour punir mon audace et ma témérité.