Georges de Scudéry |
Fier et charmant Objet, de mes tristes pensées Toi qui fais mon destin, heureux, ou malheureux ; Si tu fus sans douceur, pour mes peines passées Donne-moi l'avenir encore plus rigoureux. Regarde avec mépris ma peine incomparable Moque-toi de mes pleurs, comme de mon tourment Sois toujours sans pitié ; toujours inexorable ; Et refuse à ces pleurs, un soupir seulement. Détourne tes beaux yeux de ma longue misère Ou si ces beaux Tyrans daignent songer à moi Fais-les-moi toujours voir, en Tyrans en colère' Qu'accompagnent partout, la terreur et l'effroi.' Sois aveugle à mon mal ; comme sourde à ma plainte Jette l'obscurité sur mon jour le plus clair Et fais que l'infortune accompagne ma crainte, Comme au Ciel irrité, la foudre suit l'éclair. Irrite ta fureur ; tonne ; éclaire ; foudroie Mets en poudre ce cour, dont j'ai fait ton Autel . Ne te refuse point cette funeste joie ; Et ne respecte pas un laurier immortel. Précipite mon sort ; avance mon naufrage ; Un écueil pour mon âme, est un port assuré Tu me feras faveur, en me faisant outrage ; Car je cherche la mort, et je la trouverai. |
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Georges de Scudéry (1601 - 1667) |
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Portrait de Georges de Scudéry | |||||||||