ChaÎne des chemins - Poéme

Pour les chemins au bord du vent

Pour le vent ébloui

Qui brouille la prairie

À l'horizon à l'aube à ce souffle étonné

Du souvenir...
Pour les yeux appelés.

Pour la route où s'avancera sans un sillage,
Fidèle à la paisible victoire du désir,
L'ombre oubliée de toute vie.

Pour la terre des visages sauvés.

Pour le vent demeuré sur la plaine impassible
Fol oiseau à planer, au-dessus des destinées
Mortes qu'il transperce et défait à sursauts d'ailes...
Puis retombent de lui ces lambeaux de sa rage.

Pour ce qu'ils ont appelé le ciel et ses anges,
La route sans cité, défaillante au soleil
Du soir, où nous aurons marché à perdre haleine
Portant la même attente d'amour et de haine.



Pour ce souffle du ciel !

Pour les dieux et l'archange amarrés au rivage

Du ciel.

Pour les sentiers et les airs de l'enfance,

Pour les soirs où se tait la danse des départs,

Pour ceux où les chemins nous mènent au silence

De la terre abolie.
O pour la mort des routes.

Pour que tombe de nous la chaîne

Aux mailles de jours verts comme herbe des lisières,

Pour qu'elle explose, étoile, et nous révèle aux dieux !