Georges Emmanuel Clancier |
Tant de fleurs dans l'arrière-saison, Tant de monnaie de soleil Sur le gazon que foulait l'ouvrier. (Duvet doré sur la peau désirable. Fleurs mauves bues par l'insecte et l'oiseau, Nudité surgie au détour de la ville. Éclat du corps [sable, écume, joie), Cataracte de joie Et langage d'eau, de vent, d'herbe Au cour affolant affolé des rues.) Comme un jeu sacré entre deux hâtes Le repos modeste de dieu, la pause, Auprès des feuilles et des femmes, de l'ouvrier. (Frondaisons, rumeurs des torrents, îles.) Ô beauté sauvage, simple obole Accordée au milieu du jour, Luxe, alibi, défi, la sève et le ciel, La racine et la terre ou la chair en otages De l'énorme et raisonnable déraison. L'obélisque du temps ou le sexe de Dieu ? Le soleil du sang ou l'oil de l'abîme ? Jeu d'eau de la vie ! bruissement vertical Sur cette ruche aux courtisanes Odeur des rives, des voyages, des lagunes, Saveur dans le souvenir de la femme ouverte, Passage, passage du souffle, du désir, du regard. Trait d'ongle, brin de nuage sur le ciel et le vent, Éphémère univers du miracle écoutant Mot à mot, au seuil de la nuit, .quelle dictée ? Soleil, en ton sang. feu dans tes yeux, Les étincelles crépitent sour le noir chaleureux Du savoir, des jours. juste au seuil Chemins qui marquez d'une lueur La vie le rêve l'attente l'amour. Le royaume entrevu, le voyage promis Qu'en auras-tu fait sinon cendres ou désert Çà et là dans les broussailles bref un éclat Femmes, soleil. le chant de leurs corps. Toute la vie dans leurs yeux, dans leur chair M'aimait. O fer, ô sève, le voyage et le fleuve. Chevaux j chevaux de pierre au loin cavalcadez, Moi je reste en cet or léger où la douceur fraîchit. Pierre est le rapt de la lumière Par tes griffes aveugle granit. Éclat de miracles Sur les rives nues de ce jour. Écorchure mince et pure au ciel. Cela s'appelle la mort. Pourquoi pas l'amour, ou le jour, ou le fort ? Quand l'heure pour toi du fort sera sonnée. L'amour guettera-t-il dans la ruine et le gel, Sera-t-il le voleur qui vous prend au plus noir de nuit ? Il te faudra quitter la rumeur et l'espace Car tu seras lort à jamais tu seras fort. Pauvre jour parmi les jours sous la terre, Tout s'appelle mort : l'amour, le jour, le fort |
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Georges Emmanuel Clancier (1914 - ?) |
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Portrait de Georges Emmanuel Clancier | |||||||||
La vie et l'Ouvre de georges-emmanuel clancier1914 Naissance à Limoges le 3 mai. Famille limousine de paysans, d'artisans et d'ouvriers porcelainiers. Le père, officier d'infanterie pendant la guerre, devient, la paix revenue, agent commercial. |
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