Georges Emmanuel Clancier |
Alors vieux camarade Le vent du nord rigolait dur à la forêt. Les saisons somnolaient dans la grange Où parfois le chien hiver aboyait. Nous respirions sans toi le passé qui mijote Autour des lits campagnards et de la table. L'air, le pain de l'amitié on croirait les partager Avec ce soupir du noroît et le quignon mâchonné devant le poêle. C'est comme si le vif de nos jours Bien calés au creux, au chaud du temps. Demeurait là, plus fort que toi, Vieux camarade, plus fort que nous. à Albert Jouanneau Es-tu trace au vent qui l'use Vieil homme clair, familier du silence ? Toujours, pour toi, depuis l'âge fabuleux de l'école, Crisse le matin noir avec sa froidure d'étoiles Et cette joie, ah ! la sacrée bourrade . Comme un chien fou qui nous saute à la gorge, Mais pour le jeu, pour l'amitié sauvage. « Ou bien c'est le temps de l'églantine Et je marche avec les arbres de la forêt » - N'est-ce pas l'acacia qui chante Ou l'oiseau qui embaume ? - La forêt, c'était aux jours de l'enfance, Mais le souvenir sème des halliers Autour du maigre bois. Et la nuit ? Avant d'aller dormir avec les bêtes Le guet, la solitude au creux de l'ombre, À perte de vue, de souffle, l'avalanche Immobile des champs et du ciel (Ténèbres de terre, ténèbres de sillons, ténèbres d'hectares bleus, Ténèbres d'horizon, tonnes d'air). Et tu souris, la vie a goût de noisette et de vin, Ton cour, tes mains menés par un savoir obscur, Tu spuris. Qu'importe la cendre prochaine, Tu brûles, tu brilles, humble feu Victorieux dans le vent. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Georges Emmanuel Clancier (1914 - ?) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Georges Emmanuel Clancier | |||||||||
La vie et l'Ouvre de georges-emmanuel clancier1914 Naissance à Limoges le 3 mai. Famille limousine de paysans, d'artisans et d'ouvriers porcelainiers. Le père, officier d'infanterie pendant la guerre, devient, la paix revenue, agent commercial. |
|||||||||