Georges Emmanuel Clancier |
à la mémoire du peintre espagnol Modesto Cadenas, fusillé À vivre leur ombre et leur soleil Tes hommes sont là, Aux visages purs Comme si toute chose les baignait D'une eau plus vive que le vent Sans sourire, sans un mouvement des lèvres, Justes dans la chair de leur pensée, Dans leur chair, Ils sont là, penchés entre la moisson et la tendresse, Leurs bras à peine levés, Entre leur femme et la mer. Je sens leur force attentive Caressée d'enfants, d'amour, et portée de souvenirs. Tous ces paysages de la campagne, De la maternité, Toutes les couleurs où se crée la nuit Fraternelle, Et la nuit de toute étreinte. Tous ces paysages sont là Comme autant de naissances perdues. Ton cour n'est plus pour les pousser vers la vie Actes éblouis avant l'élan, Chemins devinés suivis sous les herbes ; Il n'est plus d'herbe ni de chemin, Plus de joie pour t'y faire rouler Nu, et battant l'air de tes mains ouvertes, Plus de mains pour lancer les lumières Que charriait ton sang, Plus de sang. Il t'a fui par le grand cri Rouge De tes os de tes muscles de ton sexe, de ta voix et de tes yeux, De tes oreilles, De ton amour, De ta fatigue aussi où s'étaient perdues haine et peur, De ton cour. Terres d'Espagne sont là-bas autour de ta mort À vivre leur ombre et leur soleil, À mourir de tous leurs hommes. Mais tu as sauvé ces plages Chaudes, et rondes comme un chant. Avec leur plus légère présence D'événements : Une femme, une femme qui dit adieu, L'enfant pâle, Et tous les hommes, Tous leurs visages, graves, D'où se délivre ton visage. |
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Georges Emmanuel Clancier (1914 - ?) |
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Portrait de Georges Emmanuel Clancier | |||||||||
La vie et l'Ouvre de georges-emmanuel clancier1914 Naissance à Limoges le 3 mai. Famille limousine de paysans, d'artisans et d'ouvriers porcelainiers. Le père, officier d'infanterie pendant la guerre, devient, la paix revenue, agent commercial. |
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