Georges Emmanuel Clancier |
à Raymond Queneau I D'atroces feux de Saint-Jean Déchirèrent les villages. Pas de vin mais du sang Pas d'herbe mais des corps Pas de blé mais la mort. II La ville courait en flammes. À travers ses rêves et sa chair Des femmes de pierre, nues, tombaient En flèche jusqu'à la tombe. Le cri de l'ombre tremblait. III Les seins devraient voler Aux amours buissonnières... Mais qui ose encore S'attarder aux prairies ? L'or et les morts Poussent le monde. IV Un jeune hiver se levait sur Paris Adolescent de rire dur qui brille, Les filles frileuses de l'air doré Se faisaient des forêts une fourrure, La ville ressemblait à la vie Lorsque de sa malingre misère Ressurgit on ne sait quelle gloire. Et nos pleurs se firent larmes d'orgueil. Frère fuyez entre les murs millénaires. L'incendie aux abois se couche à ton ombre, Frère à grands gestes fous sur la terre, la tête à demi happée par la mort. Et partout ces foules océanes lancées à ta poursuite. Nous étions les camarades des forêts pourtant, Notre savoir ne reniait nulle nervure de l'herbe de la bête ou de l'âme Aucune fidélité nous ne l'aurions méconnue Et notre tâche aurait l'odeur de la terre l'été. Nous caressions l'air en nous pour autre chose Oui pour un autre air que rengaine de mort, Autre chose en nous se cherchait, s'édifiait, Autre chose que ces marais où nous voici réduits. |
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Georges Emmanuel Clancier (1914 - ?) |
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Portrait de Georges Emmanuel Clancier | |||||||||
La vie et l'Ouvre de georges-emmanuel clancier1914 Naissance à Limoges le 3 mai. Famille limousine de paysans, d'artisans et d'ouvriers porcelainiers. Le père, officier d'infanterie pendant la guerre, devient, la paix revenue, agent commercial. |
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