Georges Mogin |
Amour, tu pèses ton poids De fer. de feux et de plumes. Oiseau forgé qui flamboie Rouge et criant sur l'enclume. Pourquoi du fer est-il fleur. Chevaux, ruisseaux et demeures ? Je vis de ce fer, j'en meurs. Est-ce miel, fiel, rose et beurre ? Mon petit beurre de rose. Mon sapide miel de fiel, Floréal parmi ventôse, Réel, pluriel, irréel. Ah, de toutes les couleurs. Immense et de vide immense, Douleur, délice et douleur. Ah mon petit fer de lance ; Ah. ma toute fleur de vigne, Rien n'est au monde que nous. Mon petit jeune de cygne Avec tes jeunes genoux. Non, tu n'es pas assez nue Lorsque tu es toute nue. Mienne connue inconnue, O mes folles avenues. Les Alpes, l'azur, c'est nous. Mais c'est nous les Pyrénées. Les chants, les vents, les années. C'est nous et nous, mon joujou ! C'est nous les plus nus au monde Et c'est nous les plus cachés, O ma vipère profonde. Mon jardinet, mon duché. Quelle beauté : tu respires ! Laissons le fagot des mots. Rien dans les mots ne désire Assez pour nous, mon moineau. Nous n'y sommes plus, royaumes. Vertus, meutes, sacrements. Adieu. Nos regards fantômes N'ont pas existé vraiment. Perdus, les morts et les mers Et toutes vignes, perdues ! Je n'ai pour suc et pour chair Que toi, ma pêche mordue. Liqueur de cour, orgue et chour, Déserte, chaude et dorée, Fleur de tout, fleur de marée. Fleur de fleur, c'est fleur de cour. |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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