Georges Mogin |
La fille de fabrique A souvent mal au cour. Mon Dieu, cette pâleur. C'est quand l'amour la pique Pour un garçon blagueur. Un brusque, un joli-cour Qui sait toucher aux filles. Qui dit : c'est pour la vie. Donne-moi tout ! Malheur. Malheur à qui s'y fie. «Mon Lou, mon chou, ma rcir Je veux ton goût, ton corps.» Ça lui frissonne encore Avec le cri si fort Des musiques foraines. Ça griffe et ça lancine - Minou. Mina. Mimine -Ça sonne plus profond Que les appels si longs Des sirènes d'usine. Parti ! L'homme a fait clic Au petit baluchon. - Adieu, fleur de fabrique. Adieu, fleurs de nichons. -Et revenir ? Bernique. Elle pleure, elle endure. Ça faisait tant de bien. Ces petites morsures - Mon Poussy. mon Poussin -Et ce lit de brûlures. Fini. Les larmes ont Comme un sel de friture. Les cris d'accordéon Savent garder sans fond Un bon chagrin qui dure. Un chagrin qui se fond Dans la manufacture - Boulons, pitons, crampons -Avec tout ce charbon Qui croque à la denture. Mon Dieu, sais-tu par cour L'amour et la pâleur Dans ces pays de briques. Les goûts et les couleurs Des filles de fabrique ? |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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