Georges Mogin |
Longue bougie, éclairez son visage. Naquit mordeur. enfant de terre ; Mordit fort au lait de sa mère. Longue bougie, éclairez son visage. Mordit à la pomme d'enfance Lisse de jus et de croyances. Mordit au chiffre, à la grammaire. Longue bougie, éclaire: son ardoise. Mordit au sein de ses chéries, Lavande, oillet, chardon, framboise. Mordit le doux, mordit l'amer. Longue bougie, éclairez ses prairies. Limailles, clous, feux et labeurs, Mordit au bois, mordit au fer ; Pour manger, peines qu'il faut faire. Longue bougie, éclairez sa sueur. Mordit au sel, mordit au gel, Mordit au gel et à la guerre. Homme de troupe, homme ordinaire Longue bougie, éclairez sa gamelle. Mordit aux draps de maladie. Dieu, qu'il est tôt. ma fleur de vie ; Lavande, oillet, chardon, fougère ! A peine mordue et finie. - Holà, mordeur. tiens-toi plus sage. Assez mordu, mords la poussière ! Mordit la poussière de terre. Longue bougie, éclairez son visage. Le voir encor loin des vivants ? Longue bougie, éclairez son visage. - Grands dieux ! comme il montre les dents ! C'est du ciel qu'il avait la rage. |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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