Georges Mogin |
Comment va la nuit de France Douce au cresson de fontaine ? Comment glisse le silence Avec Peau du fleuve Seine ? Un grand sommeil ouvrier Respirait sur les façades Et le travail oublié Errait comme une odeur fade. Les chiens, plusieurs tendres chiens. La casserole à la queue Hurlaient au ciel de banlieue. Captifs de murs mitoyens. Tandis que craquait l'émail Des casseroles bossues. Eux flairaient le soupirail Vers des pitances cossues. Eux les chiens, les longs chanteurs. Amis des lunes d'octobre. Comprends, versificateur. Ta voix se fera plus sobre. Pour louanger l'éphémère Des frissons qui leur ont plu. Les chiens, les doux chiens n'ont guère De guitare. - et moi non plus. Quand ils font la mélopée. On dirait l'air du faubourg Plein de cendre et de fumée Qui pousse des cris d'amour. Il fait si noir dans le noir. Il fait si chien dans la pluie. Ça vous colle aux dents, la suie. Ça désespère, l'espoir. Comment va le fer de lance Qui se plaît dans ton poumon ? Comment vont les chiens de France Que toi et moi nous aimons ? |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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