Georges Mogin |
Ça dure longtemps, la longueur du temps Et le prisonnier, sur un flûteau mince Qu'il tenait serre, serre dans ses dents. Du matin crépu jusqu'au noir qui pince. Sifflait la longueur, la longueur du temps. Et le prisonnier sifflait pour ces murs. Pour ses quatre murs, où les verrous grincent. Sifflait la longueur des soleils futurs. La longueur du temps qui monte et descend Comme une marée au cour des serrures. Si la mer était ces murs de poutrelles. Si la mer était la longueur du temps. Il mordrait la mer qui monte et descend. Il saurait siffler sur sa flûte grêle Le cour de la mer. la longueur du temps. Il saurait danser, si la mer était La longueur des murs, la longueur du temps. Il saurait, la mer. la prendre à la taille. Il ferait tourner sur leurs gonds épais. Les temps et la mer. le temps, les murailles. Mais le prisonnier ne croit pas si fort. Ne croit pas assez que sa flûte appelle Le cour de la mer. la longueur de mort. La longueur du temps, la force d'un chant Qui ferait lever le poids des poutrelles. Non. le prisonnier ne saura jamais Qu'il aurait suffi d'une note ailée Pour jeter à bas son cruel palais La longueur du temps, les grilles forgées Et boire la mer à pleines gorgées. |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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