Georges Mogin |
D'un brillant espoir L'âme était parée. Lumière et pouvoir. O marche sacrée. Des oiseaux luisants Volèrent, chantèrent ; Le pas militant Désirait la terre. La forêt se lève Et marche avec lui De toute sa sève Et de tous ses fruits. La meilleure plage Est promise au loin. Nous irons sans rage Mais le glaive au poing. D'un brillant espoir L'âme était parée. Avide de voir Et de célébrer. Mille étés s'endorment Sur un mont léger, Le silence forme Une éternité. Le sommeil balance Mille étés fourbus Que nulle jouvence N'éveillera plus. Mais notre pas ferme Et joyeux aussi Arrive à son terme Et se grave ici. Nouvelle alliance Entre terre et cieux. Pour l'homme et pour Dieu Quelle résidence ! Riant laboureur. Pousse ta charrue, La mer est d'humeur A se voir mordue. Le soc batailleur Entame les ondes ; La mer est d'humeur A se voir féconde. Voici la semence Et les beaux sillons. Allons, que commence Le travail, allons ! Et la mer éteinte Ne pourra jamais Effacer l'empreinte Sous ses verts palais. Ne pourra jamais Ecraser le signe. Arracher la vigne Que nos mains plantaient. Ne pourra jamais Etouffer de brume Le feu de relais Que nos mains allument, Ne pourra jamais Ronger la couronne. Le sceptre et le dais Que nos mains façonnent. Et voici le chant D'azur et de sable, D'azur et de sang Qui donne la fable. |
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Georges Mogin (1898 - 1990) |
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